Electrification du parc : Volkswagen adapte son activité après-vente
Pour tous les constructeurs et leurs réseaux, l’activité après-vente constitue l’un des piliers de leur profitabilité voire la principale source de bénéfices. L’entretien et la réparation, au cœur des services de l’après-vente, vont néanmoins engendrer moins de revenus pour les professionnels si l’on se réfère aux projections des analystes du marché.
Selon une étude datant de 2018 du cabinet Deloitte, réalisée auprès de constructeurs, un véhicule électrique représente un panier moyen en après-vente moins important de 50 à 70 % par rapport à un véhicule thermique. Volkswagen évalue des coûts d’entretien inférieurs d’au moins 20 % pour cette motorisation.
Même si le parc roulant électrique demeure encore peu étendu -196 000 véhicules légers 100 % électriques* sur les quelque 32 millions voitures en circulation- le déploiement de la motorisation alternative s’accélère. La transition énergétique souhaitée par les autorités a enjoint les constructeurs à électrifier leur offre, à l’instar du groupe Volkswagen. Ce dernier prévoit de lancer 70 modèles entièrement électriques à l’horizon 2028. Il évalue ainsi à 10 à 15 % la part de ses VE écoulés dans une dizaine d’années.
Dans ce contexte, le constructeur allemand entend adapter son activité après-vente pour pallier le manque à gagner en aftermarket. Pour ce faire, la branche Partenaires Service de Volkswagen va renforcer sa fidélisation client grâce à la digitalisation des contacts.
« L’après-vente numérique est notre réponse à la transformation de l’industrie automobile. Nous interagirons de manière beaucoup plus individuelle avec nos clients », commente lmelda Labbé, directrice du département après-vente du groupe. Le constructeur travaille notamment à informer les clients des dates d’entretien via son téléphone portable ou directement par le système d’info-divertissement intégré au véhicule.
Le numérique au service de la rentabilité
Pour réaliser des économies, Volkswagen mise, en outre, sur la digitalisation des processus administratifs en atelier. Selon le constructeur, l’intervention sur un véhicule implique en moyenne 1h20 de tâches administratives. Il entend les réduire de 80 % grâce à un système entièrement numérisé et unifié, en cours de développement, pour que les professionnels puissent consacrer le temps gagné au conseil client, pour favoriser des ventes additionnelles par exemple.
Enfin, Volkswagen mise sur le volume pour compenser les coûts réduits d’entretien liés à l’électrique. Revendiquant un parc roulant de 100 millions de véhicules dans le monde, le constructeur table sur une augmentation de celui-ci de 50 % à l’horizon 2030.
Certes les solutions du groupe ne semblent pour le moment pas révolutionnaires, mais la transition énergétique qui s’accélère chaque mois un peu plus, via notamment les mesures incitatives, enjoint dès à présent les fabricants et les concessionnaires à se poser la question de maintenir la rentabilité de l’après-vente de demain.
*Source : l’Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique)
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