Edito : Quel protocole émotionnel choisir pour PSA ?
Le rapport Sartorius avait pourtant été sans appel : la situation est grave. Les problèmes de surcapacités sont handicapants, surtout que le groupe dépend trop de l’Europe, où l’hirondelle qui fera le printemps n’est pas attendue de sitôt. Et l’accord de compétitivité vient seulement de s’ouvrir… Par ailleurs, le groupe manque d’impact sur les segments "Entry" et perd ici de précieux volumes. Et la réorientation de la gamme C ne portera pas ses fruits avant deux ans. A l’autre extrémité, si l’épopée DS a séduit, l’incursion dans le pré carré Premium demeure modeste. En outre, l’internationalisation limitée du groupe bouche bien des horizons.
Héritant d’une situation difficile, Philippe Varin a pris de bonnes décisions sur ces différents dossiers, mais il n’est pas magicien et ne peut pas s’émanciper du temps industriel. Et les problèmes de cash mettent le groupe en état d’alerte rouge.
Dès lors, une question se pose : qui peut permettre à PSA de franchir le gué ? Un autre constructeur ? Trop tard pour une alliance saine, et la fondation GM renvoie au moyen terme. Un fonds d’investissements ? Attention à ne pas dilapider les derniers actifs… Et l’Etat ? Si on se fie à l’histoire économique, osons la catharsis, car c’est l’hypothèse la plus fiable. Surtout quand il y a près de 100 000 emplois directs dans la balance. Entendons-nous bien, une nationalisation partielle et temporaire. Connaissant la culture économique et politique de la France, il faudra alors définir un protocole émotionnel très strict pour ne pas s’égarer et se perdre en invectives caricaturales. Mais c’est toujours mieux qu’un protocole compassionnel.
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