Edito : Le mythe de l’Eldorado revisité par la Chine
Ce qui entraîna ce célèbre commentaire du Pape Sixte V à propos d’Elisabeth 1re : “Elle n’est qu’une femme, maîtresse de seulement la moitié d’une île et elle est pourtant crainte par l’Espagne, la France, par le Saint-Empire, par tous !”.
On peut faire un lointain parallèle entre l’Invincible Armada et le profus marché automobile chinois. De l’avis de tous, cet Eldorado ne pouvait pas chanceler. Il a pourtant montré des signes de faiblesse cet été. En juillet, les ventes ont baissé de 7,1 %, - 6,6 % pour les véhicules particuliers et - 9,9 % pour les véhicules commerciaux. Toutefois, il ne faut pas laisser la légende parasiter les faits, en se remémorant que sur les sept premiers mois de l’année, le marché chinois affiche une croissance de 0,4 %, surtout pénalisé par les véhicules commerciaux (-13,9 %), tandis que les VP font encore valoir une croissance de 3,4 %. Il est donc excessif de parler de récession.
Pourtant, sous l’effet des dévaluations orchestrées par Pékin, de prévisions de croissance du PIB jugées irréalistes et des turbulences boursières que l’ensemble a engendré, sans oublier la catastrophe de Tianjin et ses non-dits, de réelles inquiétudes sont nées durant l’été. Surtout pour un secteur automobile que l’on sait très exposé à l’économie chinoise. Du coup, mal récurrent de cette industrie, le problème des surcapacités resurgit. L’idée qu’il faudra aussi s’habituer à des marges moins généreuses fait son chemin, surtout que même le Premium n’est pas épargné. En outre, fait inédit, entre abondance des stocks et manque de liquidités, plusieurs concessionnaires chinois sont passés dans le rouge. Par conséquent, plusieurs constructeurs, dont des références comme Volkswagen ou BMW, ont revu leurs prévisions à la baisse.
Pas de quoi s’alarmer outre mesure, le ralentissement de l’Eldorado chinois était somme toute attendu, mais il se trouve qu’il intervient à un moment où d’autres relais de croissance sont en panne sèche. Le Brésil et la Russie traversent des crises sévères, tandis que l’Inde tarde à décoller et que les marchés de l’Asie du Sud-Est sont encore en voie d’éclosion.
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