Dorothée Bonassies, Skoda : "Le réseau a fait un travail remarquable"
Quel bilan pour Skoda en France en 2018 ?
2018 a été une année historique pour Skoda en France. Le cap des 30 000 unités a été franchi, nous sommes bien partis pour atteindre les 32 000, un record. Ce qui amènerait notre part de marché à 1,5 %. Nous sommes très fiers de ces performances, surtout dans ce contexte mouvementé pour le secteur automobile avec le passage au cycle WLTP notamment.
Sur ce sujet, il faut souligner que nous avions procédé à l’homologation de 80 % de notre gamme fin septembre 2018, avec des valeurs d’émissions de CO2 finalement plus favorables de 2 à 10 grammes par rapport au cycle NEDC. Nous avons donc su nous adapter, répondre à la demande des clients et conquérir des prospects avec des moteurs et produits qui leur convenaient. Mais nous aurions pu faire encore mieux, sachant que nous avons manqué un peu de production.
Comment ces bons résultats se traduisent-ils dans le réseau ?
Il faut d’abord souligner que le réseau a fait un travail remarquable face aux difficultés de production qui se sont notamment traduits par des retards. Il a joué un rôle clé d’amortisseur, avec le souci de conserver la fidélité du client via des moyens de compensation comme, par exemple, des prêts de véhicules. C’est un réseau très fort, qui sait tenir la barre. Résultat, il bénéficiera d’une rentabilité de 1,6 % en 2018.
Il s’agit encore d’un record établi grâce à la montée en gamme de Skoda, mais aussi à l’effet des volumes additionnels apportés par les Karoq et Kodiaq qui ont affiché un taux de conquête respectif de 70 et 80 %. Ce dynamisme a été accompagné par l’achèvement de la transformation du réseau qui offre une nouvelle vitrine à la gamme. Reste désormais à mieux couvrir le territoire : de 144 points à l’heure actuelle, nous souhaitons atteindre 170 sites en 2021 pour 2 % de part de marché, puis 200 centres en 2025 pour 3 % de part de marché, soit 45 000 unités.
Quel marché pour la Scala en France ?
La nouvelle Scala évolue sur un marché français des berlines compactes en recul jusqu’ici, mais qui devrait se stabiliser. Si ce segment représentait 14 % des immatriculations de VP en 2013, cette part a atteint 11 %, soit 215 000 unités. Nous prévoyons un volume de 218 000 exemplaires en 2020.
Sur ce marché concurrencé, avec notamment des poids lourds français, Skoda a voulu se positionner avec sa Scala sur une offre premium. Et ce, en s’inspirant de ce qui se fait chez ces constructeurs, tout en affirmant les qualités historiques et inhérentes à la marque, soit la fiabilité, la robustesse, la technologie, mais aussi l’habitabilité. Des qualités qui sont de plus en plus reconnues en France, où la notoriété de la marque progresse. De plus en plus de clients savent qui est Skoda et apprécient la marque. Une production de 3 200 Scala a été affectée à la France pour la moitié de l’année 2019, un volume qui devrait grimper à 4 000 unités en année pleine.
Est-il envisagé une version électrifiée pour cette Scala ?
La possibilité d’électrification existe grâce à la plateforme MQB AO, mais le marché ne réclame pas pour l’instant de plug-in hybride sur ce segment. En revanche, l’électrification prend tout son sens pour les berlines et des citadines.
La Citigo en 100 % électrique sera disponible début 2020, suivie de la Superb hybride rechargeable et ses 70 km d’autonomie électrique, sans oublier une gamme de SUV électrifiés. Dès 2021, Skoda devrait réaliser 20 % de ses ventes en énergie alternative. Puis, en 2025, la gamme comptera dix modèles électriques, dont électriques.
Dans un contexte de chasse au CO2, est-il important pour vous de continuer à investir dans les berlines ?
Elles ont une place historiquement très importante dans la gamme Skoda, et restent primordiales encore aujourd’hui, surtout dans le contexte où chaque gramme de CO2 compte. Pour preuve, sur les trois lancements prévus en 2019, deux sont des berlines : la Scala en juin et la nouvelle Octavia, lancées aux côtés du petit crossover. Sans oublier le restylage de la gamme Superb. Par ailleurs, ces berlines ont toujours représenté une part importante des ventes.
A titre d’exemple, entre 2015, époque du lancement de l’Octavia, et cette année, le modèle n’a pas connu de fluctuation de ses ventes. En 2018, l’Octavia connaîtra un meilleur volume de ventes que l’année dernière, soit 9 000 unités, ce qui représente plus que les immatriculations des Karoq et Kodiaq réunies. La Fabia pèsera quant à elle près de 28 % des ventes. Le poids des berlines chez Skoda est donc loin d’être anecdotique.
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