Croissance, restructurations et ruptures technologiques
L'avenir ne s'annonce pas rose pour nombre de constructeurs et d'équipementiers automobiles. Oliver Wyman vient de le rappeler dans une étude intitulée "Bilan et défis de l'industrie automobile à l'horizon 2020". En effet, plusieurs acteurs vont devoir à la fois s'adapter à l'évolution globale du marché, régler certains problèmes de surproduction et suivre au mieux la demande, notamment en matière de connectivité et de véhicules propres. "La production mondiale va croître, mais dans des proportions différentes selon les continents", souligne Rémi Cornubert, partner en charge du secteur automobile au sein du cabinet Oliver Wyman.
Production en hausse
Selon qu'il s'agit des prévisions des constructeurs ou de celles de cabinets de conseil, la production mondiale d'automobiles est attendue à 119 ou 104 millions d'unités en 2019 (VP + VU). Certains continents en bénéficieront pourtant beaucoup plus que d'autres.
Pour preuve : en Inde, la production devrait passer de 3,9 millions d'unités en 2012 à 15,5 millions en 2025 (+ 11,2 % de croissance annuelle) et de 18,7 millions d'unités en 2012 à 37,5 millions en 2025 dans l'Empire du Milieu (+ 5,5 %). En Russie et en Europe de l'Est, la croissance moyenne annuelle est attendue sur la période à 4 % (de 6,7 millions d'unités en 2012 à 11,2 millions en 2025) et celle de l'Europe de l'Ouest à 3 % (12,2 millions d'unités en 2012 et 18,8 millions en 2025)*. Entre 2012 et 2025, la part du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine, de l'Afrique du Sud et de l'Europe de l'Est dans la producton mondiale passera ainsi de 42 % à 53 %.
"Le continent européen va devoir régler d'ici là son problème de surcapacité", souligne Rémi Cornubert. Cette surcapacité est de l'ordre de 30 % alors qu'elle devrait être de seulement 15 % ou 20 %. Et il ne faudrait pas trop que ça dure à ses yeux. "Nous pourrions assister à la disparition d'un acteur s'il n'y a pas de restructuration", prévient-il. En d'autres termes, les constructeurs européens vont devoir agir comme leurs homologues américains il y a quelques années.
Montée en puissance des hybrides
Ils vont par ailleurs devoir répondre à une demande croissante de véhicules toujours plus connectés – liée en grande partie aux nouvelles formes de mobilité – et toujours plus propres. "Les ventes mondiales de véhicules devraient se faire avec des modèles hybrides à hauteur de 10 % à 15 % à l'horizon 2020", indique Marc Boilard, Associate Partner chez Oliver Wyman. Le cabinet de conseil estime à 4,5 millions le nombre de véhicules hybrides vendus l'an dernier dans le monde.
Côté véhicules électriques, il a chiffré les ventes à 58 000 unités, dont 20 000 avec la Nissan Leaf, 17 000 avec la Mitsubishi i-Miev et 10 000 avec la Chevrolet Volt. "Ces modèles de véhicules ont participé à moins de 0,08 % du marché mondial en 2011", indique Marc Boilard.
*En Amérique du Nord, la production devrait passer de 14 à 17,8 millions d'unités entre 2012 et 2025 (+ 1,9 %) et en Amérique du Sud de 4,5 à 6,9 millions d'unités entre 2012 et 2025 (+ 3,3 %).
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