Courant renforcé pour BMW
Inscrit en lettres d’or dans le cadre du plan “Number One” de BMW, le programme de développement de l’électro-mobilité de la marque a toujours prévu trois étapes progressives. Le premier jalon, à savoir les tests utilisateurs sur une MINI Cooper électrifiée, a récemment été dépassé. “Il s’agissait d’un volet très expérimental et délibérément focalisé sur les comportements des conducteurs”, explique Jean-Michel Cavret, avant de poursuivre : “Le produit MINI E en tant que tel n’a jamais été envisagé dans une optique de commercialisation, car les 260 kg de batteries supprimaient notamment de facto les sièges arrière”. 612 exemplaires de cette MINI E ont été mis à la route dans plusieurs pays, dont 50 en France, pour un total de 17 millions de km parcourus, avec une collecte d’informations toujours réalisée selon le même protocole pour croiser les retours d’expériences.
A l’épreuve du BtoB
Par la suite, la seconde bouée est sur le point d’être franchie, sous forme de tests sur des coupés Série 1 dits ActiveE. En clair, à nouveau des véhicules convertis à l’électricité, certes de 4 places, mais nullement destinés à la commercialisation. “Sur cette phase, il s’agit de valider techniquement la chaîne de propulsion 100 % électrique, en prenant en compte que cette fois, les batteries sont sous le plancher et que le refroidissement est liquide”, indique Jean-Michel Cavret. Après que 160 véhicules eussent été mis sous les feux de la rampe à Londres lors des Jeux Olympiques, ce volet du programme déploie 1 100 ActiveE aux Etats-Unis (700 exemplaires), en Allemagne, aux Pays-Bas, au Japon, en Chine, en Suisse et naturellement en France.
Dans l’Hexagone, au-delà du président et du secrétaire général du CNOSF, plusieurs loueurs longue durée et certains de leurs clients grands comptes participent à l’expérience-pilote avec des BMW ActiveE louées :
Alphabet à Maisons France Confort pour le projet MFC 2020, Caudalie, Accenture et à La Direction de la Mobilité électrique d’EDF, ALD Automotive à Robert Bosch France, ARVAL à Schneider Electric, et Lease Plan à CISCO.
Dans cette configuration, les tests sont de nature différente, selon les usages de chaque groupe, et ils sont limités au champ du BtoB. Pourquoi ? “Tout simplement, parce que nous savons que les parcours sont davantage prédictifs, qu’il y aura un surcoût sur les véhicules électriques au moment de la commercialisation et que la cible des entreprises est plus à même de l’amortir. En outre, les infrastructures sont plus simples à installer dans les parkings des entreprises”, répond Jean-Michel Cavret. Au niveau des infrastructures précisément, BMW avec Schneider Electric teste une solution à 32 ampères qui assure la recharge intégrale en 4 heures maximum. Plus de 6 heures pour la recharge de la MINI E avait été jugé trop long : “Nous sommes un constructeur Premium et nous devrons donc proposer à nos clients une solution de recharge Premium. Cela ne signifie pas que d’autres systèmes plus économiques ne méritent pas d’attention. Ils peuvent davantage convenir à des offres généralistes”. En revanche, Jean-Michel Cavret estime que le déploiement des infrastructures n’a pas encore trouvé son rythme de croisière en France : “Hormis à Paris intra-muros, sous l’effet d’Autolib’, on ne visualise guère d’autres infrastructures dans les grandes villes… Or c’est un élément psychologique important pour le consommateur”. A ce propos, par rapport à la maturation de l’opinion publique vis-à-vis d’un marché en devenir, Jean-Michel Cavret juge qu’il faut savoir se montrer patient et reconnaît que la Zoé constituera un tournant important dans ce contexte. Et d’ajouter, volontiers sibyllin : “Il n’est pas très fécond de se battre pour des parts de gâteau actuellement… En effet, l’heure est à l’élaboration et à la préparation du gâteau”.
Une trentaine de distributeurs BMWi en France
BMW s’apprête donc à entrer dans la troisième phase de son programme, avec une commercialisation des modèles i3 fin 2013 et i8 début 2014. “Nous sommes en ligne avec notre feuille de route”, confirme Jean-Michel Cavret, en réaffirmant la volonté de groupe d’être le référent Premium de l’électrique. La compétition s’annonce féroce, car Audi prépare aussi une offensive, au même titre que Mercedes-Benz, même si les tâtonnements de la marque Denza en Chine laissent poindre quelques interrogations. D’une manière générale, on peut penser que l’aventure électrique sera plus aisée, dans un premier temps s’entend, pour les constructeurs Premium : “Ce sera sans doute le cas. Nos clients ont la sensibilité de l’innovation et ils sont de surcroît sensibles au développement durable, qui est désormais une composante du luxe”. Dans l’aventure électrique, comme tous les autres constructeurs, BMW n’avance pas seul et s’entoure de partenaires, notamment pour les batteries et la fourniture de la fibre de carbone pour l’habitacle (BMW Group et SGL Group ont créé une Joint-Venture). En France, la commercialisation des i3 et i8 sera assurée par une trentaine de distributeurs, souvent dans des villes importantes. S’agissant d’une nouvelle marque, un réseau dédié sera nommé, aussi bien pour la vente que pour l’après-vente. Au début, la clientèle devrait majoritairement être constituée d’entreprises et pour les particuliers, il s’agira d’un achat de deuxième véhicule.
A noter que la mobilité électrique sera, chez BMW, aussi proposée sur 2 roues, le Concept BMW C évolution, présenté lors des JO sera en bonne place sur le stand du Mondial de l’Automobile.
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