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Constructeurs

Clio sexy… et salutaire !

Publié le 8 novembre 2012

Par Frédéric Richard
9 min de lecture
La Clio est le best-seller par excellence, le véhicule qui succéda, en 1990, à la formidable lignée des R5 et Super 5. Une véritable histoire d’amour, notamment avec les Français, synonyme de plus de 11 millions d’exemplaires vendus en vingt-deux années. Avec ce pedigree et une lignée si impressionnante, le droit à l’erreur n’est pas une option pour les ingénieurs en charge de l’héritière au Technocentre de Renault.
La nouvelle Clio de Renault veut avant tout séduire par son look. Il faut reconnaître que les derniers exercices de style de la marque n’ont pas toujours convaincu.

Sur un segment B des plus bataillés en Europe, la nouvelle Clio de Renault va tenter de prendre sa part au sein des 4,2 millions de véhicules vendus annuellement (30 % du marché global VP). Sans donner d’objectifs, on imagine que Renault va tenter de faire au moins aussi bien qu’avec sa devancière, qui s’octroyait entre 6 et 8 % du segment où se battent près de 40 modèles !

Pour établir le cahier des charges de sa nouvelle Clio, le constructeur au Losange a voulu marquer sa différence, et ainsi pris des risques calculés. En France, 94 % des Clio III vendues en 2012 l’ont été en 5 portes. Du coup, Renault prend le parti pris de ne proposer que ce type de version, abandonnant la 3 portes, y compris pour la version RS fabriquée à Dieppe et motorisée par le 1.6 de 200 ch d’origine Nissan ! Peut-être pour laisser la place à l’éventuel retour d’une R5. A suivre.

Par ailleurs, là où bon nombre de concurrents choisissent de réduire l’encombrement de leurs véhicules urbains, Renault fait le pari inverse. C’est heureux, et cela donnera un véritable et tangible argument face à la Peugeot 208 ! Bref, la Clio 4 prend 3,5 cm en longueur et 2,4 en largeur, sur la base d’un postulat commercial et marketing assumé : la voiture du segment B se révèle de plus en plus comme l’automobile principale du foyer. Les clients attendent d’y retrouver toutes les prestations d’un véhicule de segment supérieur. Et si 60 % de la clientèle de la Clio renouvelle sa confiance à un véhicule du même segment, les 40 % restants sont de nouveaux arrivants sur le segment. Il se trouve que, selon Renault, la majeure partie de cette clientèle disposait auparavant d’un véhicule de catégorie C, donc plus grand. D’où l’idée de séduire cette clientèle en progression, qui recherche espace et volume.

Toujours fondée sur le bénéfice client, la nouvelle Clio, fabriquée à Flins ou à Bursa (Turquie) selon les marchés, fait de grands efforts sur le coût d’usage, notamment sur les prestations d’entretien. Ainsi, de gros progrès ont été réalisés dans l’accessibilité aux organes et pièces d’usure, faisant baisser les temps d’intervention pour les réparateurs. Au niveau carrosserie, l’agencement et le “découpage” des pièces ont également été revus, afin de ne changer que le strict nécessaire, en cas d’accident.

Enfin, le réseau n’a pas été oublié. Renault inaugure un nouveau configurateur sur sa citadine. Chaque concessionnaire sera équipé de tablettes tactiles connectées, afin de faire le tour de l’auto du showroom avec le client, tout en ajoutant options et aménagements spécifiques en temps réel. A l’issue de la configuration, le système permet même l’édition du bon de commande du véhicule définitif !

Le design, première arme de la Clio

Laurens van den Acker, patron du design de Renault, signe ici sa première réalisation commercialisée, en attendant la Zoé sur nos routes d’ici la fin de l’année. La nouvelle Clio, inspirée du concept DeZir, présente en effet des similitudes avec son modèle, comme le large logo avant, les épaules élargies et des bas de caisses pour le moins originaux. Ce qui lui confère un vrai style nouveau, dans un paysage devenu si conventionnel. On salue là la prise de position.

Proposée uniquement en version 5 portes, la Renault Clio a dû jouer d’artifices stylistiques pour conserver une sportivité attractive. La solution adoptée est connue, il s’agit des poignées de portes arrière dissimulées près de la custode. Une nouvelle teinte à effets, elle aussi inspirée du concept-car DeZir, le “rouge flamme”, sera inaugurée dès le lancement, avec la première utilisation d’un vernis teinté. De profil, les bas de portières rapportés intriguent, voire choquent au premier regard, puis séduisent ensuite par le dynamisme qu’ils confèrent à l’auto.

La patte de Laurens van den Acker se retrouve aussi dans l’habitacle, qui inaugure un large programme de personnalisation. Inserts de volant et cerclages d’aérateurs sont disponibles en de nombreuses couleurs, tout comme pour la planche de bord. Sans doute une maladie contagieuse héritée des DS, 500 et autres Mini. Et la pathologie ne s’arrête pas là, puisque des stickers extérieurs peuvent parachever le tableau. Toutefois, si les designers ont fait l’effort d’inscrire leur Clio 4 dans son époque, les responsables des méthodes ont dû composer avec ces onéreuses personnalisations potentielles. On en retire une sensation de perfectibilité sur les matériaux choisis et leur qualité d’assemblage, surtout sur les modèles d’accession, les plus touchés par l’économie de moyens… Il conviendra de vérifier nos dires après quelques années de recul.

Equipement prometteur

Pour l’heure, les impatients premiers acquéreurs de la nouvelle Clio devront se contenter d’un ensemble multimédia “conventionnel”, incluant MP3, Bluetooth… Ce système, baptisé “Media Nav”, propose également la navigation Nav N Go avec un affichage en 2D et en 3D (Birdview). Mais nous attendrons plutôt, dès le début 2013, le fameux système R-Link, qui, de l’avis même des plus féroces concurrents et spécialistes du sujet l’ayant découvert au Mondial de l’Automobile, se révèle particulièrement réussi.

Nous avons pu l’essayer, même si quelques ajustements restent à définir, ce qui interdit pour l’heure sa commercialisation. On chuchote d’ailleurs que les ingénieurs de Renault travaillent jour et nuit pour le finaliser. N’oublions pas que ce système doit également équiper en série la Zoé électrique.

Le R-Link prend place au beau milieu de la console centrale, dans un insert noir laqué sur la planche de bord. Un large écran tactile de 7 pouces ou une commande vocale permettent le contrôle des différents univers disponibles. Soulignons que la page d’accueil du système est personnalisable par le client, pour permettre un pilotage simple de l’essentiel des fonctions. La navigation, les fonctions multimédia, la téléphonie intégrée, les paramètres véhicule ou encore les services & applications sont accessibles d’une pression de doigt, à partir de cette première page. Outre la navigation connectée TomTom®, incluant notamment les alertes Coyote Series, R-Link est relié à l’électronique du véhicule et offre, entre autres, l’accès à une fonction d’éco-conduite avancée, Driving Eco2, qui analyse le comportement du conducteur et lui donne des conseils appropriés pour réduire sa consommation. Mais la plus ludique et utile des fonctions, baptisée “Renault R-Link Store”, prend la forme d’un véritable portail Web accessible à partir de la Clio, donnant accès à la consultation et au téléchargement de nombreuses applications, à la manière d’un smartphone. Il devient ainsi possible de consulter ses mails, tout comme de naviguer dans les réseaux sociaux ou de surfer sur Internet. D’autres applications confortables faciliteront également la vie de l’automobiliste, tels l’agenda, les Pages Jaunes, les bons plans Renault, le suivi de l’entretien, les manuels d’utilisation…

Une autre application sympathique baptisée “R -Sound Effect” permettra de diffuser, via les haut-parleurs du véhicule, des sonorités plus valorisantes que celles des blocs d’origine. Six ambiances moteurs seront disponibles d’un clic sur l’écran, l’algorithme de gestion du son intégrant le régime moteur, la position de la pédale d’accélérateur et la vitesse du véhicule pour plus de réalisme.

Enfin, il convient de souligner que l’accès à l’ensemble des fonctionnalités du système ne réclamera pas d’abonnement annuel.

R-Link, ou la connectivité sans limite

Chez Renault, on confie même travailler sur des fonctionnalités du système en après-vente. Il s’agirait, par exemple, de faire remonter des infos véhicules dans les ateliers de maintenance, en amont d’un rendez-vous d’entretien, afin de gagner du temps sur la prestation. Une initiative dont les prémices seront rapidement visibles, puisque les gestionnaires de flotte pourront, dès la commercialisation, profiter de fonctionnalités exploitant les données collectées grâce à la connexion véhicule.

Et pour démocratiser son concept, Renault adopte une stratégie ouverte, permettant aux développeurs qui le souhaitent de trouver de bonnes idées et de les proposer sur le Renault R-Link Store. Il y a donc fort à parier que nombre de jeux seront bientôt disponibles. Il est important de souligner que les fonctions R-Link sont adaptées à l’usage automobile, donc simples d’utilisation et avec des séquences raccourcies. Dès lors qu’une application se révèle trop complexe à l’emploi, elle n’est plus disponible quand le véhicule est en mouvement. Toutes les versions équipées de R-Link bénéficieront du procédé 3D Sound by Arkamys®, inauguré sur la Mégane 3, et qui nous avait fait forte impression. Grâce à un logiciel de traitement numérique du signal, ce système améliore le rendu sonore en l’adaptant à l’environnement particulier et hostile d’une automobile.

Clio perd un cylindre et quelques grammes de CO2

Tous les constructeurs (ou presque) cèdent aux sirènes décarbonées du trois cylindres… Après Opel, Citroën, Peugeot, voici la première Renault à proposer son “trois pattes” turbo, nommé TCe 90. Et ce bloc bénéficie de l’expérience acquise en regardant les autres… Il arrive tard, mais les motoristes sont parvenus, en partie, à gommer les désagréments de cette micromécanique, à savoir les vibrations et le bruit déplaisant. Le petit 900 cm3 de 90 ch se comporte vaillamment, malgré le gabarit de l’auto, dès lors que l’on taquine un peu le compte-tours pour réveiller les poneys ensuqués. Il faut dire que, malgré son agrandissement, la Clio 4 a subi une cure d’amaigrissement de près de 100 kg en moyenne.

Côté consommations, le constructeur annonce des rapports de boîte allongés, pour aboutir aux 4,3 l/100 km avec 99 g de CO2 par km, selon le très controversé cycle NEDC. Une baisse de plus de 20 % par rapport au TCe 100, qu’il remplace. Les Diesel, pour leur part, s’enrichissent d’une nouvelle version 90 ch du 1,5 dCi, équipée, elle aussi, du Stop & Start. Ce moteur Eco2 s’affiche à 3,2 l aux 100 km et 83 g de CO2 par km. Enfin, dès le premier semestre 2013, Renault annonce la disponibilité de son nouveau moteur TCe 120 turbo à injection directe essence, inaugurant la boîte à double embrayage et 6 rapports EDC, une première pour Renault dans le segment B, qui se déclinera également sur le dCi 90.

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La Clio en bref

Date de lancement : octobre 2012 pour la berline, 1er trimestre 2013 pour Clio Estate et Clio RS
Segment de marché : B
Principales Concurrentes de la Clio 0,9 l Energy TCE 90 : 16 900 € :
Opel Corsa 1.2 Essentia 85 ch : 13 690 € ;
Peugeot 208 1.2 l VTi Active 82 ch : 12 550 € ;
VW Polo 1,4 l Trendline 85 ch : 14 340 €
Prix :
de 13 700 à 18 000 € - Essence
de 16 000 à 19 900 € - Diesel

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