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Constructeurs

Citroën C4 Picasso, la vision large !

Publié le 13 octobre 2006

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
Citroën s'attaque au roi Scénic en lançant le C4 Picasso qui vient s'intercaler entre le Xsara Picasso et le C8. Lumineux et performant, ce monospace, qui a mobilisé d'importantes ressources chez Citroën, a plus d'un tour dans son sac. En face, Renault ne faiblit pas et insuffle un vent de...

...jeunesse à l'ensemble de sa gamme Scénic. La concurrence fait déjà rage.


Afin de venir titiller les Scénic qui règnent sur le segment des monospaces compacts en Europe occidentale, Citroën lance dans l'arène le C4 Picasso, un véhicule 7 places présenté au public à l'occasion du Mondial. Résolument innovant, le modèle a fait l'objet d'un positionnement pointilleux. "Dans le panorama de l'offre désormais très foisonnante des monospaces, nous avions repéré qu'il y avait encore un léger no man's land au niveau des dimensions et le C4 vient donc s'installer sur ce créneau", explique Véronique Larrieu-Pelegry, responsable de la communication Citroën. Un choix qui s'explique aussi par le fait que ce nouveau modèle doit occuper la place centrale dans l'architecture de gamme en triptyque de la marque sur le segment des monospaces. Entre le C8, ancré sur le haut de gamme, et l'éternel Xsara Picasso. D'ailleurs, ce dernier a encore de beaux jours devant lui ! "Il sera commercialisé jusqu'en 2010 et à l'heure actuelle, aucun restylage n'est prévu d'ici là. S'il devrait souffrir de la présence du C4 Picasso en France, il conservera toute sa légitimité dans d'autres pays d'Europe. Et même dans l'Hexagone, nous disposons ainsi d'une gamme complète de monospaces avec des seuils clairement identifiables", commente Véronique Larrrieu-Pelegry, tandis que Jean-Luc Rieussec, directeur du marketing France de Citroën fait jouer son sens de la formule : "C'est notre Twingo à nous ! Dès lors, il serait idiot de ne pas exploiter toutes ses ressources".

Le C4 Picasso s'invente un nouveau statut : le visiospace

Le cahier des charges du C4 Picasso, qui sera produit dans l'usine de Vigo, stigmatisait la nécessité de faire valoir une différenciation moderne et marquée. "L'offre des monospaces a littéralement explosé au cours des dix dernières années : en 1996, on trouvait 9 grands monospaces et 1 monospace compact sur le marché, alors qu'en 2005, on recensait 12 grands monospaces et 13 monospaces compacts ! Il est indispensable de tenir compte de cette réalité qui a naturellement modifié les attentes des clients", indique Véronique Larrieu-Pelegry, tout en poursuivant : "Lors de la naissance du segment, les consommateurs étaient ainsi séduits par une différenciation reposant sur le cocktail volume/modularité/assise haute, mais aujourd'hui, il s'agit tout simplement du contrat de base passé avec l'acheteur de monospace. La différenciation passe dorénavant par des valeurs comme le dynamisme, le statut induit par la voiture, les équipements et, fait nouveau, le plaisir de conduire". Le C4 Picasso exploite donc ces différents axes et s'invente un nouveau statut : celui de "visiospace". Ce n'est pas




FOCUS

  • Date de lancement :
    Octobre 2006

  • Segment de marché :
    Monospaces compacts,
    1 319 000 ventes en Europe en 2005

  • Principaux concurrents (pour le C4 Picasso 1.6 HDi Ambiance : 25 550 € en BV5 et 26 250 € en BMP6) :
    - Renault Grand Scénic 1.5 dCi Expression (24 750 €),
    - Opel Zafira 1.9 CDTi 120 (25 700 €),
    - Volkswagen Touran 1.9 TDi 105 (24 880 €),
    - Toyota Corolla Verso II 136 D-4D (25 000 €)
  • Objectifs de vente 2007 :
    Plus de 250 000 ventes (avec celles du Xsara Picasso)
  • Prix :
    - Essence de 21 000 € 1.8i 16V BV5 à 27 850 € 2.0i 16V Exclusive BMP6
    - Diesel de 23 050 € HDi 110 FAP BV5 à 30 350 € HDi 138 FAP Exclusive BMP6
  • uniquement un artifice marketing, mais bel et bien la principale caractéristique du véhicule doté d'un impressionnant pare-brise panoramique grand angle qui change le rapport à l'espace. L'angle de visibilité vertical passe à 70° au lieu de 35° en moyenne sur un monospace classique. Pour libérer le champ de vision, la traverse de pavillon a ainsi été reculée de plus de 30 cm par rapport au standard des monospaces.

    Etrennée par la berline, la boîte manuelle pilotée doit s'imposer

    Au-delà de cette innovation qui fait la part belle à la luminosité, le C4 Picasso se distingue surtout par son habitacle. En effet, son style extérieur s'avère très classique même s'il a le mérite de s'intégrer avec beaucoup de cohérence dans la gamme de la marque. Mais la touche Jean-Pierre Ploué fait principalement merveille à l'intérieur. En premier lieu, l'espace est généreux, notamment pour la névralgique place centrale du rang 2 et pour le rang 3, ce dernier étant par ailleurs aisément accessible grâce à un jeu cinétique inspiré des sièges de cinéma. La modularité est aussi d'une simplicité enfantine, ce qui ne se réalise pas au détriment des rangements. A l'avant, la planche de bord renforce la sensation d'espace et souligne la pertinence du poste de conduite. Totalement repensé via le regroupement des commandes de boîtes de vitesses au volant (BMP6 et BVA), il libère la place de la console centrale qui soutient d'ordinaire la commande de boîte. "Nous misons fortement sur cette boîte manuelle pilotée 6 vitesses et son poids dans le mix des ventes n'aura rien d'anecdotique", souligne Jean-Luc Rieussec.

    La famille Scénic, citadelle imprenable ?

    Avec une offre complète de quatre motorisations, le C4 Picasso présente un visage séduisant et plutôt consensuel. Même si l'entrée de gamme manque de consistance (équipements, confort acoustique et agrément de conduite) et que le ticket gagnant débute vraiment à 27 000 €. Citroën affiche donc des ambitions légitimes en estimant que le duo C4/Xsara Picasso doit faire aussi bien que le Xsara lors de son apogée, soit près de 260 000 ventes en 2002. Un objectif qui implique de chiper des parts de marché à la famille Scénic. Or, si le C4 Picasso jouit de l'attrait de la nouveauté, Renault ne s'est pas endormi sur ses lauriers en restylant les Scénic et Grand Scénic et en proposant le Grand Scénic en version 5 places dans l'optique de conquérir une clientèle familiale contrainte budgétairement. Ainsi rajeunie et enrichie, la gamme a fière allure et doit permettre à Renault de conserver sa longueur d'avance sur ce segment. D'autant que Renault a simplifié sa grille de niveaux d'équipements pour aboutir à une offre transverse en six volets. Du coup, Citroën mise sur une plus grande lisibilité en se limitant à trois niveaux de finitions progressifs. Le combat commercial se joue sur tous les fronts.


    Alexandre Guillet

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