Citroën C4 : nouveau départ
Depuis six ans, Citroën s’est attaché à faire évoluer et compléter sa gamme, essentiellement à travers ses SUV. Il ne manquait plus dans la famille produits renouvelés que la carte berline. Rappelons que la C4, lancée en 2004 et muée en une seconde génération en 2010, n’est plus commercialisée depuis près de 3 ans. Quant à la C4 Cactus, proposée dès 2014, elle n’a malheureusement pas réussi à conquérir le coeur des automobilistes avec son positionnement audacieux, mais finalement incompris. Le modèle, dont la distribution a été stoppée cette année, s’est d’ailleurs écoulé à 440 000 d’exemplaires, bien loin des près de 3 millions d’unités de C4 (toutes déclinaisons confondues).
Ces millions d’unités prouvent que ce trou dans le portefeuille de la marque était fortement préjudiciable, d’autant plus que ce segment est loin d’être anecdotique en Europe. L’année dernière, il a par exemple représenté 1,7 million de véhicules, soit 28 % des immatriculations totales. Il devenait donc urgent pour le constructeur de réinvestir ce segment. C’est désormais chose faite avec cette nouvelle C4. Fidèle à elle-même, la marque a voulu, à travers ce nouveau modèle, affirmer son propre style et casser les codes.
Changement de style
Exit les formes rondelettes et fluides affichées jusqu’ici par ses dernières créations, place à un modèle aux lignes taillées à la serpe, notamment à l’arrière, totalement inhabituelles. "L’acheteur de la C4 n’est pas le même que celui des C3, C3 Aircross ou C5 Aircross, justifie Pierre Leclercq, directeur du design Citroën. La cible s’attend à davantage de dynamisme, de sportivité". Soit. Mais le modèle surprend également par son mélange des genres. D’un côté, la C4, avec ses 4,36 mètres de long, ses 1,5 mètre de haut, ses 1,8 mètre de large, se place bel et bien dans le segment des berlines de segment C.
Mais la marque a voulu y ajouter de l’originalité en saupoudrant des attributs, notamment stylistiques, de SUV. En témoignent le capot haut et horizontal, les roues de grand diamètre, ou encore une garde au sol et une position de conduite légèrement surélevées. La ligne de toit coupée et fuyante finit d’achever les certitudes sur ce qu’est réellement cette nouvelle C4 : berline, SUV ou SUV coupé ? Un peu des trois en réalité. A bord, la présentation évolue également, mais peut aussi dérouter, notamment avec cette instrumentation numérique de 5’’, plus petite donc que l’affichage tête haute de 7’’. Le tout est complété par un troisième écran multimédia de 10’’ trône au milieu de la planche de bord, dissocié des commandes de climatisations qui retrouvent une matérialisation physique.
Le confort privilégié
Alors que le confort s’impose comme le critère d’achat numéro 1 de l’acheteur de berlines, devant le style, la fidélité à la marque et enfin le prix, Citroën a voulu démontrer qu’elle excellait toujours dans son domaine de prédilection. Avec son empattement de 2,67 mètres, la C4 peut se targuer d’offrir une belle habitabilité pour ses occupants, et notamment les passagers à l'arrière, dont au moins deux d’entre eux seront bien installés, même si les plus grands sont forcément pénalisés par la chute du pavillon. Petit bémol également du côté de la capacité du coffre, de 380 à 1 250 l, qui, compte tenu du gabarit du modèle, aurait pu être plus élevé. Une faiblesse toutefois partiellement compensée par de nombreux rangements, disséminés à bord, offrant au total de 39 l supplémentaires.
Bien installés sur les fameux sièges Advanced Comfort à la mousse renforcée, les occupants de la nouvelle C4, chaussée de jantes des 16 ou 18’’, profitent d’un amortissement comme toujours très soigné, grâce aux suspensions à butées hydrauliques qui lissent parfaitement les imperfections du bitume. La berline se veut clairement un modèle typé confort, dont les réglages et caractéristiques provoquent toutefois un léger roulis ressenti lors d’une conduite un peu plus dynamique que d’ordinaire.
Un motorisation électrique
Pour animer cette C4, Citroën mise sur un large catalogue de motorisations, qui fait la part belle à la fois aux thermiques, mais aussi au 100 % électrique. Côté thermique, l’essence, qui devrait représenter le plus gros des ventes, est décliné en 100, 130 et 155 ch, les deux dernières étant proposées en boîte manuelle 6 rapports ou automatique 8 rapports. En diesel, deux choix : les 110 et 130 ch, le premier en manuelle, le second en automatique 8 vitesses.
La grande nouveauté repose surtout sur l’ajout d’une proposition électrique, déjà éprouvée sur les Peugeot e-208, e-2008, Opel e-Corsa ou encore DS 3 Crossback E-Tense, tous ces modèles ayant un point commun : être conçus sur la plateforme multiénergie CMP de PSA. Avec, au programme, un moteur de 100 kw (136 ch), alimenté par une batterie de 50 kWh permettant une autonomie homologuée de 350 km, moindre en conditions réelles, puisque selon notre essai, la consommation a atteint 19 kWh. Cette batterie peut supporter une recharge de 100 kW permettant de gagner 100 km en 10 minutes. En une demi-heure, 80 % de la batterie peut être récupérée. Cette version électrique devrait peser, selon les projections, environ 15 % des ventes.
A partir de 20 900 euros
Un parti pris, niveau esthétique et agrément de conduite, qui pourra peut-être permettre à Citroën de faire la différence avec sa C4 qui arrive sur un segment particulièrement concurrentiel où sont présents quasiment tous les constructeurs. Sans compter que les tarifs s’avèrent plutôt compétitifs. La finition entrée de gamme Live, comprenant notamment la climatisation manuelle, l’écran tactile 5’’ mais aussi bon nombre d'Adas (l’alerte active de franchissement involontaire de ligne, l’alerte attention conducteur, l’alerte risque collision, la reconnaissance des panneaux de vitesse et recommandation ou encore le régulateur-limiteur de vitesse) est proposée à partir de 20 900 euros.
Ce sont en tout cinq finitions (Live, Feel, Feel Pack et Shine et Shine Pack) qui sont proposées, auxquelles s’ajoutent deux finitions Business, Live Pack Business et Feel Pack Business. Les finitions haut de gamme devraient représenter à elles seules près d’un tiers des commercialisations. La finition Shine proposée à 27 300 euros reçoit notamment les jantes 18’’, l’aide au stationnement arrière et latéral, les projecteurs automatiques, le régulateur de vitesse adaptatif, ou encore le système de surveillance des angles morts. En Shine Pack, la berline ajoute notamment la recharge à induction et les sièges chauffants, le tout pour 29 300 euros.