"Ces salariés sont des voleurs !"

En marge de la présentation d'un camion électrique à Lyon, Stefano Chmielewski  a effectué une embardée digne d'un Claude Allègre ou de feu Georges Frêche : "Notre absentéisme est monté de 3,5 % à 12 %. C'est le chômage doré... On vole l'Etat et on vole les gens qui travaillent tous les jours. Parce que 12 % d'absentéisme, ça veut dire 12 % de la force qu'il faut remplacer, 12 % de gens qui prennent des cours de vélo le dimanche et se déclarent malades le lundi. Ce sont des voleurs". Fermer le ban... Le président de Renault Trucks rappelle qu'en 2009, au plein coeur de la crise qui avait particulièrement touché les marchés PL et VI, il avait opté pour des mesures de chômage partiel pour éviter des licenciements, décision qu'il regrette aujourd'hui quand il regarde son taux d'absentéisme. Les syndicats n'ont naturellement pas tardé à réagir. D'une part, en mettant en cause les chiffres avancés, même s'ils reconnaissent que l'absentéisme a effectivement augmenté. Ils attribuent ce phénomène à une dégaradation des conditions de travail. D'autre part, en lançant une charge sur leur président, via un communiqué de la CGT : "C'est la fin du règne du bling-bling, de l'utilisation de l'argent de Renault Trucks pour soutenir son club de foot italien, de ses exhibitions en voiture de luxe dans l'établissement". Cité par Lyon Mag, le délégué syndical CGT Frédéric Panetié ajoute : "C'est un provocateur, mais ses propos sont indignes d'un président-directeur général". La situation se crispe alors même que Volvo a annoncé une réorganisation complète de son groupe, dont la filiale Renault Trucks. Des menaces pèsent d'ores et déjà sur l'emploi. Stefano Chmielewski met de l'huile sur le feu alors que son remplacement à la tête de Renault Trucks a été annoncé. Heinz Jürgen Löw lui succédera en effet très prochainement. Reste à savoir si Stefano Chmielewski a agi en mission commandée, dans le cadre de la restructuration qui se profile, ou s'il s'est offert un baroud d'honneur...