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Constructeurs

Carlos Ghosn : "La révolution électrique est déjà derrière nous"

Publié le 2 octobre 2018

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
En préambule du Mondial de l’Automobile qui a démarré ce mardi 2 octobre, dirigeants de constructeurs et d’équipementiers ont ouvert les débats sur l’avenir de l’automobile. La mobilité, la gestion des données, la technologie étaient au cœur des questions.
Pour Carlos Ghosn, la prochaine révolution dans l'industrie automobile est celle de la voiture connectée et autonome.

 

Mobilité, émissions polluantes, voitures autonomes, le "gratin" de l’automobile s’est donné rendez-vous lundi 1er octobre 2018 dans le cadre de Mondial.Tech, le salon professionnel dédié aux nouvelles technologies.

 

Quelques heures avant que plusieurs dizaines de milliers de journalistes et professionnels ne viennent fouler les halls de la porte de Versailles, le moment était à l’analyse et à la réflexion sur le devenir de l’automobile dans le monde.

 

Trois phénomènes majeurs viennent aujourd’hui bouleverser l’équilibre de cette industrie, selon Luc Chatel, président de la PFA (Plateforme de l’Automobile) : "Notre modèle de croissance économique est en train d’être chamboulé par trois disruptions majeures. Tout d’abord technologique, avec l’électrification progressive des moteurs. La barrière de l’investissement technologique est aujourd’hui tombée. Nos sites industriels seront chamboulés par ces changements et, d’ailleurs, il faut sept fois moins d’ouvriers pour produire un moteur électrique qu’un moteur thermique. Numérique, ensuite. L’automobile devient l’objet connecté le plus intelligent qui soit. Nous devons bien comprendre que dans une auto s’échangent aujourd’hui plus d’informations que dans un Boeing 747. C’est une révolution sans précédent. Enfin, nous vivons une disruption sociétale."

 

Boudés par les investisseurs 

 

Des révolutions qui pour l’instant ne sont pas encore valorisées par les investisseurs. Pourtant, explique Mike Dean, analyste chez Bloomberg Intelligence, "les investisseurs aiment les véhicules autonomes, électriques, la mobilité, la emobility… ce que proposent aujourd’hui des constructeurs comme Audi ou encore Jaguar, qui ont mis fin au monopole de Tesla sur les véhicules électriques. Mais ces sociétés doivent mieux structurer leur activité pour obtenir de meilleures évaluations de la part des investisseurs. Tout le monde veut être Tesla, mais la transition écologique va coûter cher. Ces véhicules génèrent très peu de marges et les Européens sont un peu frileux pour l’instant". La question essentielle, pour Mike Dean, se pose clairement : les constructeurs actuels seront-ils capables d’être les leaders de la mobilité de demain ?

 

La révolution électrique est déja passée

 

Pour Carlos Ghosn, PDG de Renault, cette interrogation est évidemment résolue. "La révolution de la voiture électrique s’est déjà produite il y a dix ans. Nous en sommes aujourd’hui au développement et nous avançons : on réduit les batteries, augmente l’autonomie. La prochaine révolution, c’est la voiture connectée et autonome. Notre projection à 2022, est que sur les 14 millions de véhicules que nous vendrons, 10 % d’entre eux seront totalement électriques."

 

Cette proportion va obligatoirement changer le business model des constructeurs automobiles qui, selon le dirigeant de Renault et de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, vont devoir se diriger vers un rôle de fournisseurs d’énergie et vers une explosion de services. "Cette explosion de services va nécessiter des partenariats : toutes les sociétés aimeraient tout faire toutes seules, mais il faut accepter le fait que nous ne puissions pas. Nous devons donc accepter de nous faire aider." La récente annonce du partenariat avec Google en est l’illustration sans pour autant que celui-ci soit une menace pour le constructeur.

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