Brexit : Toyota met en garde... Nissan attaque en justice
Le message n'est pas encore menaçant. Il tient à contextualiser le débat, alors que le peuple est appelé à voter ce 23 juin. Toyota et son principal syndicat britannique ont mis en garde contre un Brexit, expliquant dans une lettre aux employés que le libre accès au marché européen relève d’une "importance critique" pour le constructeur.
Dans ledit courrier co-signé par le directeur général de Toyota Motor Manufactuting UK, Shigeru Teramoto, son adjoint Tony Walker, ainsi que le représentant permanent du syndicat Unite, Peter Tsouvallaris, le constructeur répète son engagement envers le pays : "Nous rappelons fermement qu’une adhésion continue du Royaume-Uni à l’UE est meilleure pour nos opérations et notre compétitivité à long-terme."
10% d'inflation des prix ?
Il faut dire que Toyota possède deux usines au Royaume-Uni. L'une se trouve à Burnaston (Angleterre) et se charge d'assembler les véhicules, l'autre est à Deeside (Pays de Galles) où sont fabriqués des moteurs. A quelques jours du référendum, Toyota, qui emploie plus de 3400 personnes dans le pays, souligne que les sites britanniques ont été créés "pour fabriquer des voitures et des moteurs destinés à l’Europe". Ainsi, 90% des véhicules sont exportés.
Une sortie de l’Union européenne aurait probablement pour conséquence l’imposition de droits de douane sur les voitures et les pièces détachées, glisse Toyota, comme pour mieux amener le cœur du problème industrie : "Cela pourrait représenter jusqu’à 10% pour les voitures, conduisant à un immense défi pour réduire nos coûts ou bien à des voitures plus chères pour nos clients, avec un impact négatif sur nos ventes". CQFD.
Nissan en justice contre un prospectus du Brexit
Derrière ce message en "interne", Toyota a tenu aussi à clarifier sa position à la suite de l’utilisation non autorisée de son logo par la campagne en faveur du Brexit. Plusieurs multinationales s’étaient en effet plaintes de figurer dans un prospectus de la campagne "Leave" sans leur accord. Nissan en fait partie.
L'autre géant japonais, qui détient également des usines en Albion, a alors annoncé entamer une action en justice contre les représentants du Brexit. Nissan estime qu’un maintien dans l’Union européenne serait préférable de son point de vue. "Notre préférence en tant qu’entreprise est, évidemment, que le Royaume-Uni reste dans l’Europe – cela est plus logique du point de vue de l’emploi, du commerce et des coûts", déclarait Carlos Ghosn, président de Nissan, au mois de février.
Outre ceux de Toyota et Nissan, les logos de Vauxhall, General Electric, Unilever et Airbus ont été utilisés, prétendant que "ces entreprises ont toutes dit qu’elles resteraient au Royaume-Uni quel que soit le résultat du référendum", affirmait l’imprimé.
(Avec AFP)
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