BMW Série 3 : Une trentenaire au sommet de son art
...constructeur. La Série 3 est de ceux là. En effet, en 2004, la Série 3 a représenté 45 % des ventes mondiales de la marque et cette part est quasi semblable en France avec 40 %. On comprend donc mieux les enjeux de son renouvellement. Toutefois, malgré cette importance qui aurait pu conduire à une certaine frilosité, de peur de dénaturer le mythe, BMW n'a pas tremblé. Cette nouvelle berline ne dévie en rien du génome de la marque. Design, technologie et plaisir de conduire sont au rendez-vous. Même si le design initié par Chris Bangle fait aujourd'hui couler beaucoup moins d'encre, il n'en demeure pas moins bien présent. La Série 3 affiche clairement sa filiation. Dernier modèle de la gamme à adopter le nouveau style maison, on retrouve forcément des traits déjà rencontrés. Certains y verront un brin de Z4, d'autres de la Série 1, notamment dans le regard, les Séries 5 et 7 n'y étant pas absentes non plus. Un savant mélange qui ne laissera pas indifférent. Cette réflexion sur le style BMW est également valable pour la vie à bord car la nouvelle Série 3 s'est très largement inspirée des grandes berlines de la gamme. Mais une Série 3 est avant tout appréciée pour son dynamisme. Un point que le constructeur munichois a particulièrement soigné.
Un 6 cylindres chasse l'autre
Si la Série 3 est une institution chez BMW, les mécaniques, notamment le 6 cylindres, en sont une autre. En effet, depuis plus de 70 ans, la marque à l'hélice a fait de cette architecture mécanique sa spécialité. Déjà encensé dans sa version précédente avec 231 ch, le nouveau 3 l essence avec 258 ch et un couple de 300 Nm de 2 500 à 4 000 tr/mn vient perpétuer cette tradition d'excellence. Le renouvellement de cette mécanique, qui comporte 90 % de pièces nouvelles, était également devenu indispensable pour, entre autres, répondre à la concurrence. En effet, Mercedes dispose depuis quelques mois déjà d'une nouvelle génération de V6 essence (272 ch) et Diesel (224 ch). C'est chose faite, et bien faite. Cette nouvelle mécanique essence fait mieux sur tous les plans, elle est plus puissante, plus légère et plus économique que la précédente. Un chiffre pour illustrer cela : la consommation a été réduite de 12 %. Pour arriver à un tel rendement, chaque détail a été pris en compte, un peu à l'image du travail réalisé par le constructeur en Formule 1. Le gain de poids en est sans doute le meilleur exemple avec l'utilisation de magnésium pour le carter moteur. Une cure amincissante qui passe également par les entrailles du moteur avec entre autres un travail sur les arbres à cames qui fait gagner 600 g à chacun. Un souci du détail qui a fait perdre 10 kg au moteur qui n'accuse plus que 161 kg sur la balance. De plus, ce nouveau six cylindres dispose du Valvetronic que l'on retrouvait jusqu'ici sur les quatre, huit et douze cylindres de la marque. Cette distribution variable en continue rejoint le double Vanos (calage variable des arbres à cames d'admission et d'échappement) amélioré pour l'occasion. Toujours au chapitre 6 cylindres, le 2,5 l bénéficie lui aussi du travail des ingénieurs pour afficher maintenant une puissance de 218 ch contre 192 auparavant. Mais comme chacun le sait, aussi performantes et agréables soient-elles, ces deux mécaniques ne représenteront pas plus de 15 % du mix, même en y ajoutant le 2 l de 150 ch, disponible dès le lancement, et sa déclinaison en 129 ch qui apparaîtra en septembre : le Diesel reste la clé du succès. En effet, une BMW sur deux vendues en Europe est équipée d'un moteur Diesel. En attendant le 6 cylindres 3 l Diesel, lui aussi revisité par les ingénieurs et annoncé pour la rentrée prochaine avec 231 ch, le 2 l 4 cylindres de 163 ch sera un porte drapeau. Cette mécanique, qui équipe également la Série 1, offre un excellent compromis. La 320d devrait d'ailleurs être le modèle le plus vendu en France. A l'automne, et dans un souci de plaire à une clientèle de flottes et d'entreprises, la berline sera également disponible avec ce même 2 l en version 122 ch et surtout 7 CV fiscaux. Et pour que la fête soit complète, les versions Touring et quatre roues motrices arriveront en même temps.
Un V8 de 415 ch pour la future M3
Sur la route, la nouvelle Série 3 rassure et assure. Lors de l'essai de la Série 1, nous avions souligné que le châssis et les trains roulants de la petite BMW supporteraient facilement des mécaniques plus puissantes. Une remarque d'autant plus logique que les trains roulants de la petite BMW avaient également été développés pour équiper la nouvelle Série 3. Ici, ces trains bénéficient d'une caisse aux dimensions plus généreuses avec un empattement de 2 760 mm (+ 35 mm par rapport à l'ancienne et + 100 mm par rapport à la Série 1). La Série 3 améliore encore son comportement d'autant que les voies avant et arrière ont connu les joies de l'inflation avec 39 mm de gagnés. A l'avant, l'aluminium est omniprésent et l'essieu arrière compte cinq bras. Les tests réalisés par les pilotes d'essais de la marque sur la boucle Nord du Nürburgring viennent confirmer les progrès attendus. En effet, avec 8 minutes 49 secondes, ils ont amélioré le chrono de 9 secondes par rapport à la génération précédente. Plus performante, la Série 3 est aussi mieux équipée. La direction active fait son apparition dans la liste des options disponibles sur les motorisations 6 cylindres. Au chapitre de la sécurité, la berline bavaroise fait également le plein. En plus de 6 airbags, l'électronique et ses acronymes, CBC, EBV, DBC, ASC+T, DTC, DSC seront là pour contrer tout excès d'optimisme. Les phares bixénon avec projecteurs directionnels, les pneus run flat et les feux stop bi-intensité viennent clore le chapitre de la sécurité active. Si jusqu'ici, on peut dire que l'équipement est fourni mais "classique" pour une BMW, la nouvelle Série 3 cache nombre d'innovations technologiques empruntées aux séries supérieures. Ainsi, on retrouve avec le DSC+ sur les 6 cylindres les fonctions freins sec ou préfreinage de la M5. La seule chose que la Série 3 ne volera pas aux M5 ou M6 est sans doute le V10 de 507 ch. Cependant, la future M3 inaugurera un V8, dérivé du V10, qui affichera 415 ch. Cette Série 3 est donc bien née et Didier Maitret, le président du groupe BMW France, le confirme dans ses objectifs de ventes : "Cette année, nous espérons immatriculer 9 500 nouvelles berlines. En revanche, en 2006, nous souhaitons atteindre 1 000 unités par mois." L'année 2005 semble donc bien partie pour effacer des tablettes les records de 2004 tant à l'échelle mondiale que française. Point que confirme le président français : "Avec l'appui de cette nouvelle Série 3, mais aussi de la Série 1 et des dernières évolutions des Série 5 et 7, l'objectif annuel de la seule marque BMW est 42 000 ventes."
Christophe Jaussaud
ZOOM>>>30 ans de Série 3 1975-2005. Trente ans que la Série 3 parcourt les routes du monde. Mais si la berline munichoise fête effectivement son trentième anniversaire et plus de 3 millions d'exemplaires produits, l'histoire des berlines compactes de luxe a en fait débuté en 1966. En effet, le 16 mars 1966, Gerhard Wilke, président du directoire de l'époque, présentait à l'Opéra de Munich la BMW 1600-2. A un prix de 8 650 marks, le revenu annuel moyen d'un ouvrier allemand de 1966, nombre d'observateurs doutaient de la réussite d'un tel programme. Finalement, de la 1502 à la 2002 Turbo, avec trois types de carrosserie et des motorisations allant de 75 à 170 ch, ce fut un succès. Cette pionnière laissera ensuite sa place à la Série 3 en 1975. La première Série 3, la E21 dans le jargon du constructeur, sera commercialisée jusqu'en 1983. La E 30, la deuxième génération, aura un règne plus long puisqu'elle sera dans les concessions jusqu'en 1993. Cependant, la troisième génération n'attendra pas cette date pour apparaître. En effet, la E 36 berline arrivera dans les showrooms en 1990. La quatrième génération, la E 46, naîtra en 1998 et poursuivra la success-story jusqu'à aujourd'hui, date de son remplacement par la E 90, la cinquième génération. |
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