BMW inaugure le Triangle de production Mini
...de Mini, la demande a toujours été supérieure aux capacités de production du site historique d'Oxford. En 2001, pour le grand "come back" de la Mini, BMW annonçait alors une fabrication annuelle de 100 000 unités. L'an dernier, la production du site a frisé les 200 000 exemplaires. Pas suffisant donc, pour répondre à la demande que suscite le modèle. Avec l'arrivée d'une nouvelle génération, le constructeur allemand a ainsi souhaité revoir cette stratégie industrielle. Oxford, Swindon, Hams Hall, voilà le nouveau triangle de production Mini. Au total, près de 300 millions d'euros ont été investis par le constructeur pour aménager ces trois sites, dont la moitié pour la seule usine de Cowley, à Oxford. L'objectif : atteindre les 240 000 unités par an, dès 2008.
Ancienne et nouvelle Mini sur la même ligne
"Le démarrage de la fabrication de la nouvelle Mini est aussi le lancement du Triangle de production Mini. Une stratégie qui doit nous apporter plus de qualité, de souplesse et d'efficience", explique Ralf Hattler, directeur de la logistique de la production Mini. A Oxford, l'assemblage. A Swindon, l'emboutissage et le pré-assemblage d'éléments de carrosserie. A Hams Hall, pour finir, la production des moteurs essence, issus de la collaboration avec PSA. Les composants du bloc arrivent du site Peugeot de Douvrin, en France, sont assemblés ensuite à Hams Hall, avant d'être transférés, puis montés, à Oxford. A terme, cette usine devrait produire 300 000 moteurs par an. Afin de réaliser ses objectifs, le groupe BMW a donc déboursé 45 millions d'euros pour adapter les infrastructures. Même problématique à Swindon, à environ 70 km à l'Est d'Oxford, où le groupe allemand a investi près de 90 millions d'euros. L'ensemble des pièces embouties et des éléments de carrosserie qui y sont fabriqués, sont livrés directement à l'atelier de ferrage d'Oxford en just in time, sans phase d'entreposage.
A Oxford, précisément, le site s'étend désormais sur 445 000 m2, dont 45 000 uniquement pour l'atelier de ferrage. Aujourd'hui encore, BMW poursuit les travaux d'agrandissement dans les murs de l'usine. Ce qui ne l'empêche pas de continuer la production de l'ancienne Mini. Une manœuvre rendue nécessaire afin d'honorer les dernières commandes du modèle précédent. Pendant quelques semaines encore, l'ancienne Mini va donc côtoyer la nouvelle sur les mêmes lignes de fabrication. La construction du modèle précédent devant être totalement stoppée avant la fin de l'année.
15 millions de milliards de variantes
Avec la possibilité de faire son choix entre 319 extérieurs et 372 intérieurs différents, Mini offre un panel de configuration littéralement astronomique. En théorie, l'usine peut en effet produire 15 millions de milliards de variantes ! Cette volonté d'offrir au client la possibilité d'élaborer sa propre Mini force la marque à une certaine souplesse de son appareil productif. C'est de cette nécessité que le Triangle de production est né. Une mécanique dont le groupe n'est pas peu fier. "Ce processus de production et de distribution axé sur le client est unique en son genre dans le secteur automobile", nous assure-t-on chez BMW. Cette production en trois points liés par flux tendus, permet de modifier une commande sept jours avant l'entrée en production du modèle demandé. Sur certains éléments, comme la couleur, il est même possible d'effectuer des changements jusqu'à 48 h avant le début de la fabrication.
Ce processus, justement, compte plus de 1 000 étapes. Il ne faut pourtant en moyenne que 24 h pour donner naissance à une Mini. Plus de 6 heures de ferrage, entre 8 et 14 heures pour la peinture, dont la partie y afférente atteint désormais la taille de 12 terrains de football sur plusieurs niveaux, puis 5 heures de plus sont, ensuite, nécessaires pour l'assemblage.
Des investissements autour du nid
A fin septembre 2006, 850 000 Mini sont sorties des lignes de fabrication d'Oxford. Un chiffre qui s'ajoute aux 5 387 862 exemplaires de la Mini classique produits entre 1959 et 2000. Une performance de taille quand on sait que la machine industrielle, a eu quelque difficulté à répondre à la demande. L'arrivée de la dernière mouture a donc également rendu nécessaire certains ajustements au niveau des effectifs. Quand le triangle aura atteint sa pleine capacité de production, 6 800 employés y travailleront, contre 6 350 aujourd'hui. A Oxford, 3 500 employés travaillent à la fabrication. A regarder s'afficher les couleurs de Mini aux alentours du site historique, on mesure aisément la fierté des autochtones pour cette figure de proue industrielle et commerciale. A Oxford, berceau de Mini, beaucoup de familles sont concernées de près ou de loin par la marque. De nombreux équipementiers ont en effet poursuivi leurs investissements dans la périphérie d'Oxford. Une enquête a révélé que les équipementiers ont ainsi investi 60 millions d'euros ces derniers mois pour adapter leurs appareils de production à l'arrivée de la nouvelle Mini. Une évolution qui a permis la création de 750 emplois supplémentaires dans ce bassin géographique. La petite anglaise n'est donc pas encore prête à s'assembler dans les pays émergents. Même allemande, la Mini reste bien anglaise.
D.P.
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