BMW : Fondamentale recherche
...toujours.
L'EfficientDynamics est sous les feux de la rampe. Certes. Mais il ne doit pas occulter le reste des travaux car le programme visible aujourd'hui, aussi efficace soit-il, n'est que "micro" si l'on se réfère à la classification des technologies hybrides. Le "mild" et le "full" sont pour bientôt. Autant de travaux qui ne remettent toutefois pas en cause les grands thèmes de R&D chers au constructeur. Au contraire, puisque la Série 7 Hydrogène n'en finit pas de faire le tour du monde, passant même par la cour de l'Elysée. Cela fait plus de 20 ans que le constructeur planche sur le sujet puisque la première BMW faisant appel à de l'hydrogène liquide date de 1984. De nombreux concepts suivront jusqu'à la 750hL qui, en l'an 2000, sera le premier véhicule fonctionnant à l'hydrogène à être produit en série. Enfin, en 100 exemplaires. Aujourd'hui, BMW enfonce le clou avec la 760i mais le véritable talon d'Achille de ce modèle réside dans l'approvisionnement en hydrogène liquide. Les pompes se comptent presque sur les doigts de la main ! Le constructeur affiche toutefois un certain optimisme. A la vue de la mise en place du réseau pour l'E85, on peut légitimement penser que cela va être terriblement long. Le plus réaliste, pour l'heure, étant d'envisager un développement avec l'appui de flottes captives possédant leur propre structure de ravitaillement. En revanche, le développement et la diffusion de produits hybrides semblent nettement plus simples et le concept X6 ActiveHybrid vient le confirmer puisque sa commercialisation est attendue pour 2009. La technologie qu'il présente est issue de recherches menées dans le cadre d'une alliance avec DaimlerChrysler et GM. Ce système associant un moteur thermique et deux moteurs électriques permettrait une économie de carburant proche des 20 % notamment grâce à une transmission à deux modes qui élargit la zone d'influence des moteurs électriques quelle que soit la vitesse.
Le Turbosteamer victime de sa complexité ?
Mais la recherche n'est pas toujours couronnée de succès ou en tout cas suivie d'une application rapide en série. En décembre 2005, les ingénieurs de la marque présentent le projet Turbosteamer. L'idée de base est simple et connue depuis des décennies : réussir à utiliser la plus grande source d'énergie présente dans une voiture : la chaleur. Energie jamais exploitée jusqu'ici. Le principe du moteur à vapeur n'est pas loin : un fluide est chauffé pour former de la vapeur au sein de deux circuits et cette vapeur est utilisée pour actionner le moteur. Dans les faits, le premier circuit fait appel aux gaz d'échappement dont 80 % de l'énergie calorifique est récupérée via des échangeurs de chaleur. La vapeur est alors dirigée vers une unité d'expansion reliée au vilebrequin du moteur. La chaleur résiduelle est absorbée par le circuit de refroidissement qui constitue le deuxième circuit fournisseur d'énergie du Turbosteamer. En chiffres cela s'est traduit, avec un bloc 1,8 litre essence, par un gain de puissance de 13 ch et 20 % de couple supplémentaire tout en économisant 1,5 litre de carburant (15 %). L'idée était séduisante, BMW annonçait même une production de masse dans les 10 ans. Sauf que pour l'heure, le projet Turbosteamer semble en stand-by. Sa non-intégration au programme EfficientDynamics, qui obtient sur certains modèles des résultats assez proches sans cette usine à vapeur, ne plaide pas en sa faveur. Sa complexité, alliée à la difficile résolution de l'équation efficacité/coût, semble en avoir eu raison. Cependant un projet n'est jamais totalement enterré. Le Turbosteamer sera peut-être la technologie star du Salon de Francfort 2011 !
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