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Constructeurs

BMW dans le collimaTrump !

Publié le 16 janvier 2017

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après Ford, GM et Toyota, c'est au tour de BMW d'être pris pour cible par le futur président des Etats-Unis. Mais le ministère allemand de l'Economie monte au créneau.

 

Le ministre allemand de l'Economie a mis en garde lundi Donald Trump contre l'instauration d'une taxe de 35% sur les importations de véhicules produits par des constructeurs allemands hors des Etats-Unis, alors que le futur président américain a notamment évoqué le cas de BMW.

 

"L'industrie automobile américaine en sortira moins bonne, plus faible et plus chère", a jugé Sigmar Gabriel, également vice-chancelier du gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel, dans une émission sur Internet du quotidien allemand Bild.

 

Le ministre réagissait à un entretien de Donald Trump publié lundi par Bild et le journal britannique Times, dans lequel le futur occupant de la Maison-Blanche réitère sa menace d'imposer à 35%, au titre des droits de douanes, les importations aux Etats-Unis de produits fabriqués au Mexique.

 

"Je dirai à BMW que s'il veut construire une usine au Mexique pour vendre des voitures aux Etats-Unis sans une taxe de 35%, il ferait mieux d'oublier", a lancé le milliardaire new-yorkais, interrogé par Bild sur l'usine que BMW veut ouvrir à San Luis Potosi, dans le nord du Mexique, en 2019. Donald Trump distingue néanmoins le cas où le fabricant haut de gamme munichois ne destinerait pas sa production aux Etats-Unis. "S'il veut fabriquer des voitures pour le monde, je lui souhaiterais bonne route", a-t-il ainsi ajouté. Rappelons que ce site mexicain de BMW aura une capacité de production de 150000 unités par an.

 

Interrogé par l'AFP, BMW n'a pas souhaité réagir directement aux déclarations de Donald Trump. La construction de l'usine de San Luis Potosi, actuellement en cours, "se poursuit comme prévu et doit être terminée en 2019", s'est contenté de dire un porte-parole du groupe de Munich (Sud). Ce site assurera la production de la Série3 de BMW prévue pour le marché mondial, a précisé le constructeur, sans pouvoir dire encore dans quel pays ses voitures seront vendues.

 

BMW a également rappelé sa présence importante aux Etats-Unis, l'usine américaine de Spartanburg, en Caroline du Sud, étant son plus grand site de fabrication au monde. D'ailleurs, BMW y a encore investi un milliard de dollars entre 2014 et 2016 pour faire passer la capacité du site à 450000 unités par an. Une usine aujourd'hui spécialisée dans les modèles de la famille X (X3, X4, X5, X6 et bientôt X7) dont la production, qui a débuté en 1994, dépasse aujourd'hui les 3 millions d'unités. Depuis cette date d'implantation, BMW a investi 5 milliards de dollars en Caroline du Sud.

 

"Nous sommes un exportateur net aux Etats-Unis, où nous produisons et exportons plus de véhicules que nous ne vendons dans le pays, ce qui est évidemment bon pour l'économie", a souligné le porte-parole, parlant du marché américain comme d'une "deuxième maison" pour BMW. En 2016, BMW a vendu sur le sol américain 313174 modèles frappés de l'hélice (-9,5%), auxquels il faut ajouter 52030 Mini et 921 Rolls-Royce.

 

Comme ses concurrents, le constructeur montre patte blanche alors que Donald Trump, parti en guerre contre les délocalisations, ne semble pas vouloir faire de cadeaux aux grands noms de l'automobile mondiale. Ford a déjà annulé un investissement de 1,6 milliard de dollars au Mexique et Fiat-Chrysler a dit vouloir rapatrier aux Etats-Unis la production d'un pick-up et créer 2000 emplois.

 

Qui sera le prochain constructeur montré du doigt ? Peut-être Hyundai-Kia, Honda, Volkswagen ou Mercedes. En tout cas, une chose est sûre, les Français ne risquent pas de s'attirer les foudres du nouveau locataire de la Maison-Blanche.

 

(Avec AFP)

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