Audi RS5, le chaînon manquant
Pour commencer, la berline reprend tous les standards du succès de ses devancières, avec les améliorations d'usage dues à son rang et son époque. Fabriquée par Quattro GmbH à Neckarsulm (Allemagne), comme toutes les RS d'Audi, la RS5 bénéficie tout d'abord d'une qualité d'assemblage sans faille. Ajustage des tôles à l'extérieur, intérieur irréprochable, pas du grand Audi, mais de l'Audi, tout simplement… Côté technique, la berline s'offre le moteur V8 4.2 FSI de 450 ch, accouplé à la boîte S tronic à 7 rapports et double embrayage, qui transmet le couple aux roues via un nouveau différentiel central pour la transmission quattro. On adorait déjà le RS4 et les harmoniques rageuses de son V8… autant vous dire que, de ce côté, les ingénieurs de la marque aux anneaux ont tout fait pour combler leurs futurs clients de plaisir, avec le RS5.
Mais revenons à la belle, du dehors. C'est d'abord par là que la RS5 attire les regards. En tout cas, ceux des badauds les plus avisés. Car la version RS reste relativement proche de son homologue des villes. De profil, la hauteur de caisse a été revue à la baisse de 20 mm, avec une monte pneumatique en 265/35R19, qui rappelle que l'on a affaire à une ultra-sportive. Les bas de caisse diffèrent également de l'A5 de Monsieur Tout-le-monde, ainsi que les coques des rétroviseurs extérieurs, couleur aluminium. Par ailleurs, à l'avant et à l'arrière, l'engin se fait bien plus agressif. Gros bouclier "Singleframe" avec une grille gris anthracite, projecteurs Xénon, agrémentés de feux diurnes à LED pour la proue. A la poupe, on ne peut ignorer les deux énormes sorties d'échappement ovales intégrées au pare-chocs ainsi que le colossal diffuseur, qui rappellent, tous deux, l'illustre filiation du RS5. A l'intérieur du cockpit, les concepteurs de l'auto se sont adjoint les services d'un spécialiste du maintien pour les hanches des pilotes. Les baquets Recaro Sport (optionnels) avec dossier rabattable contribuent ainsi à l'image sportive de l'ensemble, avec une qualité irréprochable. L'intérieur est noir, avec des inserts décoratifs en carbone. En marge de cette apparente sobriété, le programme de personnalisation "Audi exclusive" propose toutefois des options spécifiques, telles que la couverture en "daim" pour certains éléments de commande, ou les tapis de sol logotypés RS5. Pour le compartiment moteur, le luxe ultime consistera à s'offrir le pack design en carbone, facturé 600 euros.
Un peu de technique
Restons sous le capot. Le V8 4.2 FSI qui s'y trouve logé, développe une puissance de 450 ch à 8 250 tr/min. La sophistication de la ligne d'admission et le soin apporté au système d'échappement sont, en partie, responsables des frissons que suscite le bolide au premier appui sur le bouton "Start". Un son rauque et lourd s'échappe alors des deux sorties, à mesure que les huit pistons se secouent les bielles. On n'est pas dans un véhicule électrique, c'est une certitude. Mais qu'importe, la RS5 sait faire chanter le politiquement incorrect. Avec une (petite) note citoyenne. Les magiciens d'Audi, à la faveur d'un travail d'optimisation important sur les frottements, la pompe à huile…, annoncent fièrement avoir pu tirer du gros bloc une conso moyenne de 10,8 l ! Inutile de vous dire que, dans le cadre de notre essai sur les autoroutes allemandes, nous avons plutôt flirté avec un gavage trois fois supérieur. Nous laisserons donc aux spécialistes le loisir d'effectuer les mesures ad hoc…
En roulage façon "bon père de famille", la RS5 se fait presque discrète, tant que l'on reste dans une plage moteur "eco conduite". Ce qui n'est pas déplaisant, compte tenu du couple présenté par l'engin. Pour autant, la nouvelle Audi est une RennSport, ne l'oublions pas. Ainsi, on retrouve sur sa console centrale les commandes du système de conduite dynamique "Audi drive select". Monté de série, il permet de modifier le mode de fonctionnement de la direction, le comportement de la boîte, du différentiel Sport (en option), du moteur et de la ligne d'échappement selon trois axes : Auto, Confort et Dynamique. Un quatrième mode complètement personnalisable est même inauguré sur ce modèle. Alors, bien entendu, on l'a testé pour vous (sourire convenu).
Pour ce qui est du moteur, en position "Dynamic", le système ouvre deux clapets de la ligne d'échappement, rendant cette berline moyenne plus du tout discrète. Le son devient encore plus rocailleux, tandis que la direction devient intelligente. Elle passe de directe lors des manœuvres à faible vitesse à indirecte sur autoroute. Dans les courbes extrêmes, elle contre-braque même via de petites impulsions, pour corriger les éventuelles errances d'un apprenti trop occupé à profiter du niveau sonore, si grisant.
Niveau transmission, de prime abord, rien de bien nouveau. Pourtant… Comme tous les modèles RS, la RS5 se dote, en série, de la transmission intégrale quattro. Mais Audi présente néanmoins une évolution : le différentiel à pignons en couronne, plus flexible en termes de répartition de couple. Ce système permet, en effet, la répartition du couple entre l'essieu avant et arrière jusqu'à 70 % vers l'avant et au maximum à 85 % vers l'arrière. Sur demande, Audi livre également le différentiel quattro Sport pour l'essieu arrière. Encore plus exclusif, il répartit activement le couple sur chacune des roues de l'essieu arrière et améliore la stabilité et la motricité en courbe. Ajoutez à cela un ESP totalement déconnectable, et vous pourrez aller vous amuser sur circuit, croyez-nous !
La Audi RS5 en bref • Date de lancement : 3 juin 2010 |
Photo : L'intérieur se montre relativement sobre. On remarque juste, ici et là, quelques inserts portant le sigle rouge caractéristique des modèles RennSport de la marque aux anneaux.
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