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Constructeurs

Astra à la relance

Publié le 18 décembre 2009

Par David Paques
7 min de lecture
Plus qu'un simple renouvellement produit, le lancement de la nouvelle Astra apparaît primordial. Les agitations autour de l'avenir de GM se font peu à peu moins présentes. Les trompettes de l'apocalypse ont laissé place à celles...
...de la cavalerie, et cette sortie sonne comme un nouveau départ pour Opel. Entre progrès, espoirs et ambitions, cette nouvelle Astra est en effet symbolique à plus d'un titre pour la marque au Blitz.

Après moult remous, Opel ne quittera finalement pas la galaxie GM. Le destin du constructeur allemand reste lié celui de sa maison mère américaine. "La meilleure des alternatives", assure la plupart des distributeurs. Mais au sortir de cet épisode, beaucoup l'affirment : "Opel a changé". Tant mieux. C'est précisément le message que le constructeur s'efforce de véhiculer depuis des mois. "La marque s'est bâtie sur des produits de qualité, pas chers et bien équipés, quoique pas très sexy. Malheureusement, nous avons eu une période durant laquelle nous avons connu de gros problèmes de qualité. C'est désormais loin, mais cela continue à nous faire du mal", consentait Antoine Orlandi, voilà un an, alors président du groupement des concessionnaires Opel de France. L'Insigna a été l'un des produits phares de la marque pour commencer à faire reculer ces poncifs. La nouvelle Astra est la 2e étape du nouveau plan produits Opel. Le Meriva suivra, l'année prochaine. Une chance, peut-être, que l'Astra débarque à l'issue d'une telle période d'incertitudes. L'occasion, sans doute, de reléguer loin derrière, cette image malheureuse. C'est à espérer. Parce que pour la marque, l'enjeu est de taille.

Aujourd'hui, au niveau international, l'Astra représente 1/3 des ventes d'Opel, soit 500 000 ventes par an. En 2008, Opel a immatriculé 14 533 Astra en France, soit 16,2 % de ses ventes hexagonales. Mais depuis 2005, année durant laquelle la marque avait écoulé 27 691 Astra, les ventes du modèle ont chuté de 47,5 %. Bien sûr, entre temps, le constructeur a considérablement réduit ses ventes à loueurs courte durée. Mais cela n'explique qu'en partie cette baisse. Une dégradation des performances commerciales qui a atteint un nouveau cap cette année. Puisque, à fin novembre, il ne s'est vendu "que" 7 575 Opel Astra. On peut raisonnablement penser que le constructeur terminera l'exercice 2009 à près de 8 500 unités. C'est dire combien le lancement de cette nouvelle mouture, dès les premiers jours de janvier, apparaît essentiel. L'objectif avoué : atteindre les 14 000 ventes dès l'an prochain.

 

50 millions d'euros investis dans les sièges


Pour faire mouche, le constructeur a consenti de gros efforts sur la qualité. La qualité perçue, d'abord, avec un choix de matériaux, des ajustements et une dotation plus en rapport avec ceux affichés par ses concurrents directs, tels les Ford Focus et Volkswagen Golf. Mais ce n'est pas tout. Pas moins de 50 millions d'euros ont récemment été investis par la marque dans le développement de nouveaux sièges. Après l'Insigna, l'Astra est le 2e véhicule de la gamme à bénéficier de sièges estampillés "AGR". Un label décerné par une association allemande de spécialistes des maladies du dos. Une attention révélatrice du souci de la marque à faire avancer le confort de ces véhicules et de facto, reculer les poncifs sur l'agrément de ses modèles en la matière. Du reste, l'assise n'est pas le seul domaine dans lequel Opel a fait de gros progrès. Le confort acoustique est lui aussi très soigné. Notamment sur les versions essence. Car monté d'un bloc diesel, le véhicule se montre naturellement plus bruyant. Le constructeur annonce toutefois une baisse de 50 % des bruits inhérents à la conduite, soit une diminution de 3 dB.

Toujours dans cette même optique, les équipes du constructeur ont également porté un intérêt certain aux performances du châssis. On retrouve ainsi le système Flexride de suspensions adaptatives qui permet de faire basculer la conduite en mode normal, sport ou confort et qui permet de goûter à la rigidité de la caisse et la justesse de la direction. L'Astra colle à la route. Des sensations que l'on doit à une autre nouveauté sur le train arrière de celle-ci. Les ingénieurs allemands ont en effet couplé un essieu de torsion compact à un parallélogramme de Watt.

 

80 % des volumes seront éligibles à un bonus


Pour le marche français, 7 motorisations seront en catalogue. Trois essence et quatre Diesel. Les commandes sont d'ores et déjà ouvertes, mais l'Astra n'arrivera qu'en janvier prochain dans les showrooms. Seules les motorisations essence 1,4 l 100 ch, 1,6 l 180ch, puis les blocs CDTI 1,7 l 110 et 125 ch et 2 l de 160 ch seront alors disponibles. Deux nouveautés viendront ensuite s'ajouter à cette offre. En février, d'abord, poindra le nouveau moteur essence 1,4 l Turbo, développant 140 ch. Ce dernier remplacera "le vieux" 1,8 l 140 ch présent sur l'ancien modèle. Ensuite, c'est enfin au printemps que le constructeur lancera le moteur le plus vertueux de sa gamme, avec son bloc CDTI 1,3 l 95 ch Ecoflex. Une version ne rejetant que 109 g CO2/km pour une consommation mixte de 4,2 l aux 100 km. Le tout, sans système de micro hybridation. "80 % de nos volumes seront éligibles à un bonus", s'enorgueillit Thierry Bias, responsable de la gamme compacte en France. Une projection réaliste, sachant qu'environ 85 % des ventes françaises rouleront au gasoil. Au final, le constructeur s'est employé à réduire la gourmandise de ses moteurs. La marque annonce même une baisse globale de 12 % en matière d'émissions de CO2 pour l'ensemble de sa gamme.

 

Tout pour réussir le lancement


Comme pour l'Insigna en début d'année, Opel a décidé de ne pas rater le lancement de l'Astra. Pour cela, le constructeur se montre particulièrement compétitif, voire agressif, en terme commercial, car cette nouvelle mouture de l'Astra est en moyenne de 500 à 1 000 euros moins chère que la version précédente. Mais pour le lancement du véhicule, Opel France va également offrir trois ans de garantie supplémentaires aux clients, soit une garantie de 5 ans pour l'Astra. Un geste commercial qui correspond à un "cadeau" de 1 200 euros. Reste à espérer, pour la marque au blitz, que ce dispositif soit suffisant pour assurer à cette nouvelle Astra un démarrage foudroyant.

ZOOM

• Plateforme : GME T340 - Global Delta
• Design initial : GM - Russelsheim
• Cycle de vie : septembre 2009 / 75 mois
• Risque (1 : faible ; 3 : élevé) : court terme : 1 ; long terme : 2
• Marché principal : Europe
• Moyenne de ventes annuelles : 2009-2011 : 249 581 unités 2012-2015 : 313 242 unités
• Principaux concurrents : Volkswagen Golf, Ford Focus
• Sites de production : Bochum (Allemagne), Gliwice (Pologne), Ellesmere Port (Grande Bretagne)
• Part de la production européenne / reste du monde : 38 %   

Source : CSM Worldwide

L'Opel Astra en bref



• Date de lancement : Décembre 2009


• Segment de marché : Compact M1 (320 000 unités par an)

Objectifs de ventes 2010 : 14 000


• Principales concurrentes de l'Opel Astra 1,7 CDTI 110 ch Fap Cosmo (22 300 euros) :
Peugeot 308 1,6 l HDi 110ch Premium Fap (23 450 euros),
Citroën C4 1,6 l HDi 110ch Fap Collection (23 700 euros),
Renault Mégane 1,5 dCi 110ch Fap eco2 Dynamique (23 800 euros),
Ford Focus 1,6 l TDCi 110ch Trend Powershift DPF (22 900 euros),
Volkswagen Golf 2.0 Tdi 110ch FAP Confort Line (22 960 euros).

Prix :
de 16 700 euros à 22 200 euros (Essence)
de 19 400 euros à 25 100 euros (Diesel)

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