Alpine porte beaucoup d'espoir sur l’A390

Avec l’A390, Alpine franchit un nouveau cap. Troisième modèle de l’Alpine Dream Garage initié sous l’ère Luca de Meo, ce SUV électrique du segment C marque une étape décisive pour la marque sportive de Dieppe (76).
Plus encore que l’A290, dérivé très affûté de la Renault 5, l’A390 ouvre un territoire inédit. Alpine se lance sur le terrain des SUV, un segment où elle ne dispose d’aucune légitimité historique – une situation qui rappelle celle de Porsche au moment du lancement du Cayenne puis du Macan.
Modèle phare
Ce virage stratégique s’imposait alors que l’A110, pilier du renouveau d’Alpine depuis 2017, s’apprête à tirer sa révérence en juin 2026. Sa remplaçante 100 % électrique n’arrivera pas avant fin 2026 ou début 2027. En attendant, l’A390 devient le socle indispensable pour assurer la visibilité et la croissance de la marque.
Produit à Dieppe, l'A390 veut donc se faire une place sur le marché des SUV électriques premium du segment C, "un marché estimé à 15 000 unités en France", présente Patrice Duclos, directeur marketing produit d’Alpine. Si Alpine ne communique pas sur les volumes, la marque souhaite néanmoins prendre la première place du marché, à l’instar de la carrière commerciale de l’A290.
Outil de conquête
"Avec près de 4 000 immatriculations d’ici la fin de l’année, nous sommes leaders sur ce segment des citadines premium électriques, un marché qui représente également 15 000 unités à l’année", souligne Patrice Duclos. On y retrouve les Mini Cooper Electric ou Aceman, mais également l'EX30 de Volvo ou l'Alfa Romeo Junior, elle aussi dans sa version électrique, pour ne citer que ces modèles. "L’A390 sera pleinement un outil de conquête, probablement encore plus que l’A290", précise Patrice Duclos. Sur une année pleine, Alpine pourrait donc écouler près de 10 000 voitures en France.
Pour accompagner cette montée en puissance, Alpine compte s’appuyer sur son réseau. En intégrant l’Atelier Alpine situé à Paris, la marque est distribuée dans 38 points de vente. Leur nombre va-t-il augmenter ? "Nous devons trouver un équilibre entre volumétrie et rentabilité", glisse Patrice Duclos qui rappelle qu'"avec le réseau actuel, Alpine commercialisera plus de 5 000 voitures en 2025".
Les ventes aux sociétés en ligne de mire
L’A390 va renforcer la stratégie déjà entamée avec l’A290, celle de toucher les entreprises. À fin octobre, le canal ne représentait que 19,5 % des immatriculations, contre 63 % à particulier. "Avec l’A390, nous visons un mix BtoB d’au moins 50 %, explique Patrice Duclos. Nous souhaitons nous adresser, non pas aux grands comptes, bien que nous soyons référencés par les loueurs, notamment pour les comités de direction, mais aux professions libérales et aux dirigeants de TPE-PME." Le réseau est actuellement en pleine formation pour cibler ces consommateurs, dont une partie est déjà cliente chez Renault… via l’utilitaire.
Cette formation intègre également des modules sur des reprises de véhicules que le réseau n’a pas l’habitude de cibler. Citons pêle-mêle la Tesla Model Y et des modèles premium allemands, ces derniers étant la concurrence estimée la plus directe par le constructeur pour l’A390.
Alpine veut également utiliser l’A390 comme fer de lance pour se développer à l’international. Jusqu’à l’arrivée de l’A290, la France représentait une écrasante majorité des ventes. "Ce modèle nous a permis d’élargir notre champ d’action, notamment au Royaume-Uni où elle a été bien accueillie, et dans une moindre mesure en Allemagne", indique Patrice Duclos qui précise que le Japon figure dans le top 5 de la marque.
Aujourd’hui, la France couvre environ deux tiers des ventes d’Alpine. Mais avec l’ouverture de certains marchés, comme ceux des pays scandinaves et le développement dans le Benelux, la marque espère que la part de marché française se réduira.
De l'hybridation à prévoir ?
Si Alpine reste probablement la dernière marque à ne pas avoir communiqué ses intentions concernant l’abandon du tout électrique, elle ne reste pas moins attentive à l’évolution du marché. Il n’est pas inenvisageable qu’elle puisse, à moyen terme, puiser dans la gamme d’organes de Horse, filiale du groupe Renault et du chinois Geely. Alpine pourrait ainsi proposer, voire adapter des modèles initialement destinés au 100 % électrique, avec une technologie autre. Tout en respectant son mot d'ordre : "La légèreté et l’agilité avant tout".
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
