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Constructeurs

Alfa voit Rouge

Publié le 20 octobre 2006

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
En attendant une année 2007 plus riche en nouveautés, la marque Fiat a laissé Lancia et, surtout, Alfa Romeo faire le show avec le concept Delta HPE et la déjà très recherchée Alfa 8C Competizione. Visite. Souvent, les marques italiennes écrasent la concurrence sur le terrain...

...médiatique. La Ferrari Enzo en a été l'exemple durant le Mondial 2002. Alors cette année, si la Ferrari P4/5, modèle unique créé par Pininfarina pour un richissime américain, a rempli une partie de ce rôle médiatique, l'incontestable star du Mondial a été l'Alfa 8C Competizione. Le concept, dévoilé en 2003 à Francfort, est enfin devenu réalité. Une réalité qui s'arrache. Seulement sur le Mondial, 70 réservations ont été enregistrées par le constructeur. Une bonne nouvelle pour Alfa Romeo, mais pas pour les 60 français qui se sont portés candidats. En effet, produite à 500 exemplaires pour la planète entière, le marché français ne peut représenter autant d'unités. Il y aura forcément des déçus, même s'ils étaient prêts à payer 135 000 euros HT. Déçu, le réseau également, car la 8C échappe totalement au circuit de distribution classique de marque. Tout sera fait en direct avec le client. Mais revenons à la 8C. Pourquoi ce nom de 8C Competizione ? Il s'agit tout simplement d'une appellation émanant du passé d'Alfa Romeo : 8C vient des Alfa de course des années 30 et 40, mais aussi des classiques, qui étaient équipées d'un 8 cylindres mis au point par Vittorio Jano. Quant à Competizione, le terme est tiré de la 6C 2500 Competizione qui, en 1950, avait été confiée à Fangio et Zanardi pour les Mille Miglia. Si, aujourd'hui, il n'est plus tout à fait sûr de voir une 8C en compétition, une chose est certaine : elle cache, elle aussi, un V8. Un V8 4,7 l Maserati développant la bagatelle de 450 chevaux. Une mécanique qui n'est pas le seul point commun existant entre cette Alfa et les modèles au Trident. D'ailleurs, le coupé 8C sera produit dans l'usine Maserati. Le constructeur milanais renoue enfin avec le rêve automobile. L'inverse de Lancia, qui elle, nous laisse entrevoir la réalité. Enfin, une réalité relative puisque la nouvelle Delta sera commercialisée au printemps 2008.

Un avenir pour Lancia ?

Lancia, marque centenaire, veut revenir sur le devant de la scène en triplant ses ventes en Europe pour atteindre 300 000 unités (voir JA N°973) . Pour cela, la nouvelle Delta sera primordiale. Ambassadrice d'un luxe retrouvé, enfin souhaité, cette berline affiche un style fort. Si la face avant est fidèle à l'image de la marque de ces dernières années, l'arrière, est un peu plus "difficile". Toutefois, le style reste subjectif. En revanche, à l'intérieur, le critère principal demeure objectif puisqu'il s'agit d'espace, de centimètres à la disposition des occupants. Et sur ce point, Lancia se vante d'avoir une berline moyenne capable d'offrir des prestations du segment supérieur, notamment grâce à un empattement de 2,7 mètres. Rendez-vous au printemps 2008 pour la vérification in situ. Mais au-delà de ce modèle, certes important, l'ambition de Lancia est de devenir l'Audi italien. Les dirigeants se sont donnés 5 ans pour réaliser ce vieux rêve. Pour ce faire, le constructeur a notamment investi, grâce au groupe, des sommes importantes sur la qualité. Lancia a donc un avenir alors qu'il y a encore quelques années la marque était promise à la disparition. Même les dirigeants de Fiat l'avaient envisagée mais cette solution aurait coûté plus cher que sa relance. Aujourd'hui, Lancia détient environ 5 % du marché Italien. Ce n'est pas suffisant, mais cela permet à la marque de dégager des bénéfices sur ce marché pour en conquérir de nouveaux dont la France où le potentiel estimé est de 20 000 unités par an. En attendant la Delta, Lancia compte toujours sur son Ypsilon qui réalise une vraie performance. Et pour que cela se poursuive, le constructeur vient de lui offrir un face-lift présent dans les showrooms depuis le 5 octobre dernier. Face à ces deux marques "spécialistes", Fiat, la marque généraliste du groupe, est presque apparue en retrait. Sûrement pour mieux préparer une riche année 2007.

Fiat l'écolo

Si la Panda Sport n'a pas démérité, comme le monumental concept Ducatto d'ailleurs, Fiat avait plutôt choisi de mettre l'environnement au cœur de son stand avec une Panda fonctionnant à l'essence et au gaz naturel ainsi que le concept Multipla Multi-Eco capable, lui, d'avaler trois carburants. Honneur à la Panda qui sera commercialisée en France dès le mois de février prochain. Reposant sur la plate-forme de la version 4x4, elle reçoit deux réservoirs de gaz naturel d'une capacité totale de 72 litres en plus du réservoir de super classique de 30 litres. Ainsi, le gaz naturel offre une autonomie de 300 km supplémentaires, mais surtout, permet de réduire les émissions de CO2 de 23 %, passant de 133 g/km à 114 g/km. Le Multipla Multi-Eco, quant à lui, propose une solution "Tri-fuel". Résultat de l'expérience acquise par Fiat au Brésil, ce Multipla peut rouler grâce à l'essence, à l'E85 ou au gaz naturel. Une vision futuriste de l'auto d'après demain, car pour demain, c'est-à-dire 2007, Fiat nous réserve d'autres surprises. La très attendue remplaçante de la Stilo montrera le bout de son nez durant le premier semestre avant que ne déferle la nouvelle Fiat 500. Une nouvelle année cruciale pour Fiat car le constructeur italien ne peut rester si dépendant de la Grande Punto. Une année 2007 qui devrait également marquer le retour de la marque turinoise sur le segment des "voitures pour les pays émergents" avec l'annonce officielle du projet D200.


 Christophe Jaussaud

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