Airbags Takata : le gouvernement ordonne l'immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires

Le scandale des airbags Takata, qui dure pourtant depuis 2014, prend un tour nouveau avec l'annonce du gouvernement ordonnant l'immobilisation de 800 000 véhicules supplémentaires, portant à 1,7 million le nombre de voitures immobilisées.
Si l'on peut se réjouir d'une telle décision, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir dénonce l'"improvisation la plus totale" et demande une enquête sur "toute la chaîne de responsabilité".
Rappelons que l'Assemblée nationale avait refusé, ce printemps, la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la gestion du scandale Takata portée par la députée réunionnaise Karine Lebon.
Sont concernées par cette nouvelle annonce de stop drive tous les véhicules équipés d'airbags à risque en Corse et en Outre-mer ainsi que les voitures datant d'avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse.
Les airbags à risque sont de même technologie que ceux ayant causé des accidents, soit au nitrate d'ammonium sans dessiccant. Toutes les marques sont concernées par ces rappels urgents.
Dans le même temps, le ministère a demandé le rappel général sans immobilisation de toutes les voitures équipées d'un airbag à risque en France métropolitaine (hors Corse), soit 600 000 véhicules en plus.
Ces annonces portent à 2,5 millions le nombre de véhicules visés par un rappel en France, dont 1,7 million par un stop drive, soit une obligation d'immobiliser la voiture.
"Cette décision vise à adresser un message clair et ferme aux constructeurs, tout en incitant les propriétaires de véhicules concernés à faire vérifier leur véhicule dès que possible", a insisté le ministère des Transports dans son communiqué.
Le gouvernement propose un site internet avec la liste des modèles concernés par les airbags Takata.
Revoir les règles d'homologation
L'élargissement de ses rappels fait suite au décès d'une femme le 11 juin dernier à Reims (51). Il s'agissait du deuxième accident mortel en métropole lié à ces airbags qui ont provoqué au total 18 morts et 25 blessés – dont 16 décès et 24 blessés dans les Outre-mer –, selon le ministère des Transports.
Le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot, s'est saisi de ce sujet dès son entrée au gouvernement, portant le dossier sur la scène européenne. Il a défendu auprès de ses homologues la nécessité de renforcer les règles d'homologation des airbags au sein de l'Union européenne.
Philippe Tabarot a également lancé en février une mission d'inspection, qui doit rendre ses conclusions prochainement. Le ministre n'exclut pas de prendre des mesures supplémentaires à la lumière de celles-ci, a indiqué son cabinet.
En attendant, il va prendre un arrêté dans les jours qui viennent pour que chaque automobiliste concerné par une mesure d'immobilisation puisse bénéficier d'un véhicule de courtoisie ou d'une prise en charge de sa voiture de location à l'approche des congés estivaux.
L'arrêté prévoit aussi une "fixation de délais pour les prises en charge et réparations" et un "niveau minimal de stocks d'airbags disponibles". (avec AFP)
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