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Constructeurs

2017, année historique pour PSA

Publié le 1 mars 2018

Par Alice Thuot
5 min de lecture
Malgré les résultats mitigés d’Opel/Vauxhall, le groupe PSA a connu des résultats record en 2017. Et ce, grâce à une stratégie de coûts et de prix maîtrisés, décidée dans le cadre du plan Push to Pass.

 

Carlos Tavares, patron de PSA, a qualifié "d’historique" l’année 2017 pour le groupe, lors de la présentation des résultats financiers. Et pour cause : tous les voyants sont au vert, à commencer par la marge, qui a atteint son niveau historique. Opel/Vauxhall exclues, cette dernière pointe à 7,3 %, soit 1,3 point supplémentaire par rapport à 2016... alors qu’elle n’était que de 0,2 % en 2014 et même négative en 2013 (-2,8 %). Soit une marge opérationnelle de près de 3 miliards d'euros. Cette marge en forte augmentation est le fruit de la convergence de deux leviers : les ventes mondiales et un cash-flow en hausse.

 

Les commercialisations des trois marques ont affiché en hausse de plus de 15 %, à 3,23 millions d’unités contre 3,1 millions l’an passé grâce à de bonnes performances enregistrées sur tous les marchés, excepté – et c’est une exception majeure – de la Chine et de l’Asie du Sud-Est. Sur cette zone, les ventes se sont écroulées de plus de 37 %, à 387 000 VN. En revanche, sur le Vieux Continent, les ventes se sont accrues de 3,7 % (2,002 millions d’unités), de plus de 54 % au Moyen-Orient et en Afrique (592 000 unités), ainsi qu'en Amérique latine (+12 % et 206 000 VN).

 

Une stratégie de coûts maitrisés

 

Le cash-flow a atteint quant à lui 1,154 milliard d’euros en 2017. Un cash-flow qui, pour rappel, en 2013 était négatif, à  moins un milliard d’euros. Fil rouge de ces résultats, une marge par véhicule en amélioration. Le groupe s’appuie sur deux piliers pour l'augmentation de cette marge : le coût de revient de ses véhicules et une stratégie de princing rigoureuse. Le groupe a en effet engagé une stratégie de réduction des coûts, avec un objectif d’abaisser de 700 euros le prix de revient d’un véhicule d’ici à 2018. Et ceci après une première baisse de 950 euros obtenue entre 2012 et 2015.

 

Au menu de cette discipline des coûts : investissements R&D maîtrisés, gestion rigoureuse des coûts de production et des coûts fixes. PSA a notamment évoqué un poids de la masse salariale dans le revenu total en baisse, soit 10,3 % en 2017 contre 11,4 %. Avec des résultats plutôt probants puisque, sur le cumul 2015 -2017, ce coût de revient a chuté de 649 euros. Plus que 50 euros, donc, pour atteindre le but affiché.

 

Une stratégie de fixation des prix

 

Discipline des coûts donc, mais aussi des prix. Second levier du groupe, sa stratégie de fixation de prix pour générer une marge suffisante par véhicule. Dans le cadre de son plan Push-to-Pass, PSA s’est fixé une fourchette de princing pour ses marques, en fonction d’une valeur de référence. Chacune de ses trois marques a aujourd’hui atteint ses objectifs : du côté de Peugeot, le princing des modèles ont atteint +0,7 % par rapport à la valeur référence du marché, alors que la marque au lion envisageait de se situer entre -1 et +1. Pour rappel, ce princing était à -2,4 % il y a deux ans.

 

Mission atteinte donc pour Peugeot, mais aussi pour Citroën avec un princing supérieur de 5,5 % par rapport à la valeur de base fixée. La marque aux chevrons a en fait même dépassé sa fourchette, fixée initialement entre +3 et 5 % par rapport à la valeur de base. Du côté de DS Automobiles, le princing s’est établi à +2,5 % par rapport à la valeur de base. Un résultat conforme aux attentes alors que le fourchette fixée s’étend de -4 à -2 %. Pour rappel, ce princing se limitait à -7,9 % il y a deux ans.

 

Les résultats mitigés d’Opel peu impactants

 

Les résultats sont autrement plus mitigés pour Opel, consolidés depuis août. Ils n’ont en revanche pas impacté significativement les résultats du groupe. Et ce, malgré une marge très largement déficitaire : Opel/Vauxhall a perdu pas moins de 179 millions d’euros en 2017, soit une marge opérationnelle de -2,5 %. En intégrant les deux marques, la marge du groupe PSA stagne, pour passer de 6,0 à 6,1 %.

 

Cette perte n’a pas affecté les marges opérationnelles du groupe qui ont atteint 4 milliards d’euros, soit une hausse de plus de 23 % (756 millions d’euros), ni le profit, de 1,9 milliard d’euros, en hausse de 11,5 %. Résultat : le groupe a bénéficié d’un chiffre d’affaires de plus de 65 milliards d’euros, soit une progression de plus de 20,7 % par rapport à 2016. Opel/Vauxhall a contribué à hauteur de 7,238 milliards d’euros dans ce résultat sur cinq mois de ventes. Au total, les cinq marques automobiles du groupe ont écoulé 3,63 millions d’unités, soit une hausse de 15,4 %, dont 404 000 apportées par Opel/Vauxhall entre août et décembre.

 

A noter enfin les bonnes performances de Faurecia, qui a généré 20 milliards de chiffres d’affaires en 2017 (+7,9 %) ainsi q'une marge de 5,8 %, soit une marge opérationnel de plus de 1,1 milliard d’euros (+20,6 %)

 

A la poursuite des objectifs du plan Push-to-Pass

 

En 2018, PSA ambitionne de porter ses ventes mondiales à plus de 4 millions d’unités, dans un contexte de marché automobile stable en Europe, en hausse de 4 % en Amérique latine, de 10 % en Russie et de 2 % en Chine. Et ceci, tout en satisfaisant les objectifs fixés dans le plan Push-to-Pass (Opel/Vauxhall exclus). A savoir, conserver une marge opérationnelle supérieure à 6 % d’ici à 2020, et amener à une augmentation de 25 % des revenus toujours à cet horizon par rapport à 2018. "Nous souhaitons devenir non pas le plus grand, mais le plus efficient des constructeurs", a conclu Carlos Tavares.

 

Une actualisation du plan Push-to-Pass sera réalisée dès 2019 afin d’y intégrer Opel/Vauxhall. En attendant, le groupe travaille sur le plan PACE dont l’objectif est de rendre à ces deux marques leur rentabilité.

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