2007 : année flex-fuel
...Salon International de l'agriculture. L'occasion de faire le point sur l'état des commercialisations.
S'il est difficile de parier sur l'intégration prochaine des agriculteurs comme acteurs influents dans l'industrie automobile, l'inverse se montre de plus en plus vrai. Notamment grâce à la réflexion et à l'action gouvernementale au sujet des biocarburants. Rappelons que l'Etat a porté les objectifs pour les flottes publiques à 15 % des achats cette année, puis à 30 % en 2008. Institutions et entreprises en vecteur d'expansion de l'E85 et du biodiesel, la méthode s'est avérée payante sur d'autres marchés. Notamment chez notre voisin suédois. Mais le développement de la filière ne pourra évidemment pas se passer du grand public. A ce sujet, les signataires de la "Charte pour le développement de la filière Superéthanol en France" se sont engagés à assurer la promotion dudit carburant. Après "l'opération découverte" lancée l'an dernier sur le Salon de l'Agriculture, les constructeurs impliqués ont donc opté cette année pour une "mission information". Ford, Peugeot, Citroën, Renault et Saab, tous signataires, étaient ainsi présents sur la dernière édition du rendez-vous agricole parisien. Seul Volvo manquait à l'appel. "L'an dernier, tout était à faire pour convaincre les acteurs de la filière et le grand public. Maintenant, les clients savent que nous avons les voitures. Ce qu'ils veulent savoir, c'est où se trouvent les pompes, le prix et la qualité du carburant. C'est du concret", confirme Hélène Couderc, à la communication Ford.
Le constructeur US, tient en effet à renforcer son image de pionnier en la matière et reproduire les expériences menées sur d'autres marchés. Depuis l'introduction des premiers modèles Flexifuel en France, Ford en a vendu 800 exemplaires. Les ventes en concessions restent mineures. Mais dernièrement, la marque a fait un pas de plus vers le grand public en livrant 280 véhicules à Europcar. En s'alliant au loueur, Ford entend attiser la curiosité des clients. Chez Saab, le réseau commence à percevoir quelques soubresauts. En 2006, Saab a en effet vendu 50 véhicules biopower. Depuis le début de l'année, la marque suédoise en a écoulé 50 de plus. Peut-être l'effet du battage médiatique. Il est en revanche trop tôt, chez Volvo, pour émettre un quelconque pronostic. Chez Renault et PSA, l'intérêt du grand public rencontré sur ce Salon permet d'être, semble-t-il, optimiste. Bref, pour tous les acteurs, le développement du réseau de distribution du carburant reste au cœur du problème. Aujourd'hui, 28 pompes sont officiellement ouvertes dans l'Hexagone et quatre autres en projet…
David Paques
ZOOMCommercialisations flex-fuel |
1 QUESTION ACorinne Lepage, Présidente de Cap 21. Dominique Barrau, Secrétaire Général de la FNSEA. Journal de l'Automobile. Le développement de la filière biocarburant en France est-il une bonne chose ? Corinne Lepage. Je pense que le gouvernement se trompe de solution. Première chose, le bilan écologique n'est pas très brillant. Ensuite, il ne faut pas oublier que les coûts de production sont extrêmement élevés. Et puis avec cette défiscalisation annoncée et les mesures d'aides à la filière, c'est une politique qui va coûter très cher à mettre en œuvre. Cela va coûter une fortune à l'Etat pour un carburant qui n'a rien d'écologique. Enfin, ce seront les agriculteurs qui seront les grands perdants. Je suis persuadée que cette filière n'est pas pérenne. Dominique Barrau. Les efforts gouvernementaux vont dans le bon sens. Mais cela pourrait aller plus vite et plus loin. Les études nous montrent que l'agriculture a les moyens de répondre aux besoins alimentaires et énergétiques. En principe, cela doit profiter à l'agriculture. Et nous allons nous organiser pour en tirer le meilleur revenu. Il va falloir être attentif à cela. Et à ce sujet, il faut que les pouvoirs publics nous aident. |
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