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Wayne Brannon, président Chevrolet Europe, vice-président opérations internationales de GM

Publié le 26 mars 2010

Par David Paques
6 min de lecture
"Nous sommes plus compétitifs sur les marchés de l'Ouest que nous ne l'avons jamais été"Revenant sur une année 2009 où Chevrolet a su tirer son épingle du jeu malgré la conjoncture, Wayne Brannon affiche...
...de vraies ambitions et un clair optimisme quant à l'avenir de sa marque en Europe. Notamment pour l'Ouest.

Journal de l'Automobile. Quel regard jetez-vous sur l'année 2009, que certains estiment en demi-teinte pour la marque en Europe ?
Wayne Brannon. Nous avons vécu une très bonne année 2009 puisque nous avons progressé de 15 %. Nous avons enregistré des records de ventes dans sept pays d'Europe. En France, nous avons même eu la plus forte croissance d'Europe de l'Ouest avec des ventes en hausse de 130 %. De plus en plus de clients nous font confiance. Donc 2009 a été une année très difficile pour l'industrie automobile en Europe, mais une excellente année pour Chevrolet.

JA. Même en Russie ?
WB. En Russie, ce fut également une bonne année. Nous avons perdu des ventes, mais parce que le marché a chuté de moitié. Cependant, nous avons conservé notre position de première marque importée sur le marché russe et nous avons fait du business profitable. Donc, oui, avec 7 % de parts de marché, j'estime que l'année a tout de même été bonne.

JA. Quelles sont vos ambitions pour 2010 ?
WB. Nous pensons vendre le même nombre de voitures que l'année dernière. C'est-à-dire 400 000 à 430 000 véhicules, quelque chose comme cela*. Tout dépendra de l'industrie. Si les marchés s'effondrent de nouveau, - la plupart des experts tablant sur un peu plus d'un million d'unités en moins - ce sera sans doute un peu plus difficile. Donc, si nous arrivons à rééditer notre performance, dans ces conditions, nous gagnerions quelques parts de marché et ce serait donc un vrai succès. Nous avons la Cruze en année pleine et la Spark que nous sommes en train de lancer, donc nous sommes optimistes.

JA. Basez-vous votre stratégie sur l'Europe de l'Est ou de l'Ouest ?
WB. Les deux bien sûr. Nous entendons conserver 5 à 7 % de parts de marché en Russie et à L'Est. Nous comptons en effet sur le regain de santé de ces marchés pour maintenir notre pénétration et assurer notre croissance dans ces pays. En Europe centrale et en Europe de l'Ouest, nous espérons voir nos parts de marché croître significativement. Pourquoi ? Parce que plus de 80 % de l'industrie automobile européenne y est concentrée et que Chevrolet affiche seulement 1 % de parts de marché. C'est encore peu. Nous pouvons faire le double ou le triple dans les années qui viennent. Nous sommes optimistes parce que nos nouveaux produits sont beaucoup plus en phase avec les attentes des consommateurs européens. Les produits que nous vendons aujourd'hui sont beaucoup plus attractifs pour les clients d'Europe de l'Ouest. Dans les 5 dernières années, nous vendions les produits de notre marque précédente, des véhicules de bonne qualité, confortables et bien positionnés, mais d'une autre génération également. Avec notre nouvelle gamme de produits, nous sommes plus compétitifs sur les marchés de l'Ouest que nous ne l'avons jamais été.

JA. Comment doivent se répartir vos ventes entre l'Est et l'Ouest de l'Europe ?
WB. A l'avenir, chaque zone représentera 50 % des ventes. D'ici 2013 ou 2014, c'est le visage qui se dégagera. Mais pour l'heure, l'Est représente une part un peu plus importante parce que nous sommes plus compétitifs là-bas, avec des produits en phase avec la demande locale. Nous sommes, en effet, sur un rapport 40-60 en faveur de la partie Est. Mais au gré de notre plan produits, que nous estimons très porteur pour l'Europe de l'Ouest, nous serons sur une balance à l'équilibre.

JA. La marque semble avoir un manque de motorisations Diesel pour performer davantage en Europe et principalement en France. Entendez-vous développer ce type de moteur pour l'Europe ?
WB. L'une des voies que nous explorons pour couvrir davantage de marché, c'est justement l'ajout de moteurs Diesel dans notre gamme. Effectivement, ce manque sera peu à peu corrigé, à commencer par la future génération d'Aveo, pour laquelle nous venons, d'ailleurs, d'annoncer un bloc 1,3 Diesel à partir de l'année prochaine.

JA. Quelles sont vos ambitions pour Orlando ?
WB. Nous pensons qu'Orlando va vraiment être un produit excitant et qu'il va apporter un peu de fraîcheur sur ce marché des monospaces compacts. Ce segment, sur lequel nous ne sommes pas présents, représente près d'1 million d'unités par an dans l'industrie européenne. Je pense que nous pouvons faire 2, 3 ou peut-être 4 % de ce segment. Mais, il est peut-être un peu tôt pour faire des prévisions exactes. Le projet est en cours. Les ventes ne commenceront que dans un an.

JA. Bientôt, la gamme que vous commercialiserez en Europe sera presque la même que celle que vous vendez aux Etats-Unis. Est-ce à dire que l'automobiliste américain a désormais les mêmes attentes que le client européen ?
WB. Dans le monde entier, il y a une demande pour les véhicules de tous types et de toutes tailles. Petits, moyens, compacts, petits SUV, moyens SUV, grands SUV, pick up… Tous ces segments ont une certaine pertinence sur chaque marché. C'est juste la proportion et l'importance des segments sur ces marchés qui diffèrent. En Amérique du Nord, le plus gros marché est le segment D, alors qu'en Europe, il s'agit des segments B et C. Nous croyons que Aveo, avec toutes ses qualités, peut s'imposer sur d'autres marchés que l'Europe. Notamment aux Etats-Unis, où ce segment ne peut que grandir, mais aussi en Chine, où le segment explose, ou au Brésil où c'est un segment très fort. Partout, les clients veulent le meilleur compromis en termes de qualité, de style, de sécurité, de confort et de prix.

JA. Vos ambitions sur l'Europe ne vous incitent-elles pas à revoir votre politique réseau et à souhaiter davantage de distributeurs exclusifs ?
WB. Aujourd'hui, près de la moitié de notre réseau travaille également avec Opel. Les distributeurs de l'autre moitié sont soit, indépendants, soit distribuent d'autres marques. Pour moi, ce n'est pas du tout un problème que de partager ses opérateurs. Le partenariat que nous avons actuellement avec nos distributeurs a été jusqu'ici fructueux. Je trouve que nous travaillons très bien ensemble. Ce n'est donc pas du tout un projet pour nous. Modifier le visage de notre réseau n'est pas du tout au programme.

*En 2009, Chevrolet a immatriculé 425 874 véhicules neufs en Europe, dont 170 591 en Europe de l'Ouest.

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