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Simplifier la gestion de l’intérim

Publié le 9 juin 2006

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Pour accompagner le développement du marché de l'intérim, plusieurs gros actionnaires se sont réunis pour concevoir une solution informatique dédiée à la dématérialisation de la gestion administrative des dossiers. Forte d'un lancement réussi, l'entreprise vise à terme 15 % du marché de l'intérim. La...
Pour accompagner le développement du marché de l'intérim, plusieurs gros actionnaires se sont réunis pour concevoir une solution informatique dédiée à la dématérialisation de la gestion administrative des dossiers. Forte d'un lancement réussi, l'entreprise vise à terme 15 % du marché de l'intérim. La...

...France s'affirme aujourd'hui comme le second marché européen du travail temporaire, derrière la Grande-Bretagne, et le 4e à l'échelle mondiale. Selon la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), à la fin du second trimestre 2005, on recensait 592 000 personnes effectuant des missions d'une durée moyenne de deux semaines (en nombre d'emplois équivalent temps plein) et 6 300 agences d'intérim réparties sur l'ensemble du territoire. Par ailleurs, entre 1994 et 2005, le nombre des intérimaires a tout bonnement été multiplié par deux. Et la tendance actuelle n'est pas à un retour en arrière. Sur la base de ces données structurelles, plusieurs spécialistes du secteur ont décidé de s'associer pour développer une solution informatique permettant de dématérialiser la gestion de l'intérim et par extension, de réduire son coût. "L'idée est née vers 2001, au moment de la fin de la bulle internet. On assistait à la mise en place de supply-chain et des ERP dans le monde du BtoB, avec une volonté d'automatiser les liens avec les fournisseurs. C'est assez commode à réaliser dans l'univers du Produit, sur la base d'un catalogue notamment, mais c'est beaucoup plus délicat dans la sphère des Services, et notamment pour l'intérim qui reste pourtant un gros poste "coûts" dans les entreprises", explique Etienne Colella, directeur général de Pixid, avant d'ajouter : "En outre, nos actionnaires devaient trouver une réponse à trois éléments qui commençaient à caractériser fortement le marché. D'une part, la volonté des clients d'avoir une vision globale de leurs fournisseurs. D'autre part, l'érosion des marges dans l'intérim. Et enfin, le glissement de la capacité à fournir un nombre donné d'intérimaires tel jour à telle heure vers la capacité à fournir les intérimaires adaptés aux missions".

Pour les grands comptes, c'est une économie de 200 000 à 500 000 documents papier par an

Autant d'éléments qui expliquent la naissance de Pixid à la fin de l'année 2004 et le lancement d'une offre reposant sur deux volets. Primo, une dimension RH, avec notamment le contrôle et la signature des contrats, le suivi des missions, le reporting. Secundo, le traitement comptable et "achats",




FOCUS

Pixid en bref


  • Date de création : novembre 2004
  • Forme juridique : SNC au capital de 15 millions d'euros
  • Actionnariat : Adecco, Manpower, Vediorbis
  • Nombre de salariés : 15 (40 avec les effectifs "sous-traitance")
  • Profil des clients : Grands Comptes (BTP, automobile…), PME-PMI, agences d'intérim
  • incluant le reporting financier, c'est-à-dire la conciliation de la facturation avec relevés d'activités et de commandes etc. Une articulation qui permet de bien prendre en comte l'importance du rôle pivot du Contrat de mise à disposition. Mais la principale innovation apportée par Pixid réside dans la mise en relation sécurisée, rapide et normée de toute la profession de l'intérim par le biais d'une simple connexion Internet. Paradoxalement, c'est aussi le principal obstacle pour convaincre les clients. "Comme tous les changements d'habitude, celui-ci n'est pas facile à faire accepter. Le passage du support papier au mode électronique n'est pas encore toujours bien appréhendé, même si c'est indéniablement le sens de l'histoire", reconnaît Etienne Colella, avant de souligner : "Mais pour un grand compte, cela représente une économie de 200 000 à 500 000 documents papier par an et une meilleure concentration de l'information. Bref, nous parlons bien d'euros sonnants et trébuchants". Un message que de nombreuses entreprises comprennent plutôt bien… Opérationnelle depuis juin 2005, la solution Pixid a d'ores et déjà été adoptée par quinze entreprises de travail temporaire, "dont huit du top ten", dixit Etienne Colella. On dénombre 130 sites clients connectés et un volume de l'ordre de 5 000 contrats échangés par mois. "A un horizon trois ans, notre objectif est d'atteindre le cap de 30 000 utilisateurs, 5 000 établissements d'intérim enregistrés, 7 millions de mails et 4 millions de messages XLM à gérer à l'année", lance Etienne Colella tout en précisant qu'en accord avec les actionnaires, "la rentabilité est attendue pour 2008". 

    L'intérim, c'est un poste "achats" de 100 à 200 millions d'euros par an pour un grand groupe automobile

    Les principaux clients de Pixid sont des entreprises de l'Industrie, principalement le BTP et l'automobile, les deux secteurs ayant le plus recours à l'intérim. Constructeurs, équipementiers de rang 1, 2 et 3 figurent ainsi sur la liste des clients ou des prospects de Pixid. "Pour les gros groupes, le travail temporaire représente une enveloppe "achats" comprise entre 100 et 200 millions d'euros", rappelle Etienne Colella. Parallèlement, Pixid séduit aussi de nombreux acteurs du monde des services (maintenance, collectivités locales, services de proximité…). En attendant d'atteindre ses objectifs, l'entreprise programme déjà un processus d'européanisation. "La plate-forme sera bilingue en 2007 et nous nous déploierons dans les principaux pays de l'Union à partir de ce moment-là", annonce Etienne Colella. Les dirigeants travaillent aussi sur le développement de nouvelles fonctions pour leur solution. En revanche, ils n'envisagent pas de s'orienter vers la qualification des profils ou la constitution d'une banque de CV et de statistiques. "Nous ne pourrions opérer que sur le principe du plus petit dénominateur commun, ce qui ne serait pas très pertinent par rapport à ce que peut accomplir chaque établissement de travail temporaire", explique Etienne Colella.


    Alexandre Guillet


     

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