Renault Trucks : les cadres acceptent de baisser leur rémunération
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Face à la crise du coronavirus, les collaborateurs de Renault Trucks se serrent les coudes. Les cadres du constructeur français de poids lourds ont accepté de baisser leur rémunération au chômage partiel, afin de permettre une meilleure indemnisation des autres salariés. Les ouvriers et techniciens au chômage partiel vont ainsi être rémunérés à 92 % du salaire net, au lieu des 84 % prévus par la règle commune en France.
Tout le monde touchera 92 % du net
"Cela est rendu possible par la solidarité des cadres en chômage partiel, qui voient leur rémunération nette passer elle de 100 % à 92 %", peut-on lire dans un communiqué. "Un complément de financement de l'entreprise permet d'assurer l'équilibre du dispositif", a précisé le syndicat des cadres CFE-CGC.
L'accord national de branche de la métallurgie (1998) prévoit que les salariés en forfait annuel en jours - comme c'est le cas des cadres de Renault Trucks - soient rémunérés à 100 % en cas de chômage partiel. La dérogation "temporaire" à cet accord de branche, en pleine crise de coronavirus, "sécurise le maintien des augmentations individuelles de salaires avec effet au 1er avril et le versement de la prime d'intéressement en juin", s'est félicitée la CFE-CGC.
Cet accord constitue "un moindre mal" pour la CGT
Pour la CGT, cet accord constitue "un moindre mal". Le syndicat, qui a validé sa signature, souhaitait une rémunération à 100 % de tous les salariés. "La direction a refusé cette proposition pour une question de principe et non pour des raisons financières", a déclaré à l'AFP Gregory Khiati, délégué syndical central CGT, notant que l'accord "se base principalement sur la solidarité des cadres envers les non cadres". "C'est donc les salariés eux-mêmes et entre eux qui financeront la plus grand part de l'activité partielle, l'entreprise quant à elle ne participera que très peu à l'effort", a-t-il regretté.
La CFDT, aussi signataire de l'accord, a reconnu dans un communiqué transmis à l'AFP que, "même si l'Etat et les salariés fournissent la plus grosse part du financement du chômage partiel, la négociation, après quatre réunions, a permis d'améliorer la proposition initiale de la direction et surtout de protéger les plus basses rémunérations". Mi-mars, Renault Trucks avait annoncé la fermeture "jusqu'à nouvel ordre" de ses quatre sites industriels français, qui emploient 4 500 salariés. Hors intérimaires et consultants, Renault Trucks compte 7 500 salariés, dont la grande majorité se trouve au chômage partiel.
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