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Quel sort pour les poids lourds dans la transition électrique ?

Publié le 23 juin 2022

Par Louis Choiset
4 min de lecture
Alors que les véhicules légers seront désormais voués à rouler à l'électrique, les solutions restent plus ouvertes en ce qui concerne les poids lourds. C'est ce qu'affirme un rapport de l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) publié ce 23 juin 2022.
Selon un rapport de l'IFPEN, les bus électriques seraient la meilleure solution à l'horizon 2040.

Le 8 juin 2022, le Parlement votait la fin de la vente des véhicules thermiques pour 2035 et scellait le sort des véhicules légers pour les années à venir avec la solution technique du véhicule à batterie. La question se pose désormais sur les poids lourds. Entre les bus, les véhicules utilitaires légers et les poids lourds, le champ des possibles est plus varié selon un rapport de l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN).

 

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Concernant le transport de personnes, le bus électrique est la solution la plus bénéfique sur le plan environnemental autant en 2020 qu'en 2040 selon le rapport de l'IFPEN. Cependant, il constitue aujourd'hui un coût total 20 à 30% plus cher qu'un bus à moteur thermique.

L'hydrogène moins performant sur le plan environnemental

 

Du côté des bus à hydrogène, l'IFPEN explique que la forte consommation d'hydrogène et l'impact la fabrication de la pile à combustible et du réservoir en font un véhicule moins performant au niveau environnemental. Le bus à hydrogène risque toutefois de gagner en compétitivité économique d'ici 2040 et serait une option intéressante, surtout, si le prix à la pompe de l’hydrogène vert devient inférieur à 6 €/kg. Le bioGNV, un gaz produit à partir de déchets serait un très bon candidat pour les bus selon l'IFPEN.

 

TCO d’un autobus en 2020 et en 2040 – Cycle RATP – 12 ans de possession – 40 000 km/an. IFPEN

 

Pour le cas des véhicules utilitaires légers (3,5t), les alternatives les plus intéressantes économiquement restent le gaz naturel et l'électrique d'après l'IFPEN. Le dernier étant déjà  le plus pertinent sur le plan environnemental, le bioGNV sera compétitif et viable à grande échelle à l’horizon 2040, tout comme l'hydrogène déjà bien positionné. "La réponse optimale à la grande diversité des usages des véhicules utilitaires légers (messagerie, artisan) pourra s’appuyer sur plusieurs solutions nouvelles de motorisation : l’électrique dès que le besoin en autonomie le permet, ou l’hydrogène si la mission nécessite un rayon d’action plus important", explique Bertrand-Olivier Ducreux, ingénieur Transport et Mobilités à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).

 

Un TCO qui ne devrait pas connaître de forte augmentation

 

En ce qui concerne les poids lourds, l’équilibre entre le TCO d'un véhicule thermique et électrique sera atteint entre 2025 et 2035, suivant, là encore, l’autonomie visée et la capacité de la batterie. La solution électrique à hydrogène serait amenée à devenir intéressante plus tardivement. Elle bénéficiera toutefois d’une autonomie plus grande et d’une moindre dépendance aux stations de recharge. En 2040, les solutions électriques (à batterie ou à hydrogène) seront compétitives sur tous les segments de l’étude. Avec les hypothèses de prix et d’évolution des taxes prises dans cette étude , le TCO ne devrait pas connaître d'augmentation importante malgré l’interdiction de vente des solutions thermiques en 2035.

 

"Pour le transport de marchandises, nous allons sortir de la solution universelle carburant pétrolier pour aller vers un spectre de solutions en fonction des différents usages : l’hydrogène ou les biocarburants pour les besoins de forte autonomie, et l’électrique à batterie pour les transports moins contraints", précise Cyprien Ternel, chef de projet à l'IFPEN

L'électrique pourrait ne pas suffire

 

Cependant, autant pour les véhicules lourds que pour les véhicules légers, passer à l'électrique pourrait ne pas suffire à atteindre les objectifs du "Green deal" européen (-90 % d'émissions de CO2 du parc en 2050 par rapport à 1990), prévient l'Ifpen. "Il faudra également changer nos comportements de mobilité et d'achat automobile (...) Une évolution à la baisse de la demande de véhicules neufs, sans rupture dans les choix de modes de déplacement et sans optimisation de l'utilisation des véhicules, a peu d'impact sur la décarbonation du secteur automobile", explique l'institut. (Avec AFP.)

 

Etude de l'IFPN : Étude énergétique, économique et environnementale pour les technologies du transport routier français à horizon 2040

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