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Le marché de l'intérim durement touché

Publié le 8 juin 2020

Par Romain Baly
2 min de lecture
Au même titre que les CDD et autres contrats précaires, les intérimaires servent de variable d'ajustement depuis le début de la crise sanitaire. Le patronat du secteur estime ainsi à 500 000 le nombre d'emplois intérimaires ayant disparu au cours de la pandémie.
L'intérim paie notamment les difficultés de certains secteurs, comme l'automobile ou l'aéronautique, qui ont habituellement énormément recours à ses employés.

 

 

Sur un marché de l'emploi sous tension, les intérimaires paient un lourd tribu à la crise sanitaire. Au même titre que les CDD et tous les contrats précaires, ces derniers sont aujourd'hui les premières victimes d'une économie en pleine récession. Dans un secteur qui en compte environ 800 000, le patronat de l'intérim évalue à 500 000 le nombre d'emplois intérimaires perdus durant les deux premières semaines du confinement.

 

Une tendance qui ne s'est que très légèrement améliorée en avril avec une perte de 475 000 contrats alors que la reprise entrevue depuis le 11 mai et la fin du confinement dans de nombreux secteurs d'activité peine à se répercuter sur l'intérim avec encore moitié moins de salariés. Entre 2016 et 2018, le secteur avait fortement progressé avant de marquer le pas en 2019. Dans le contexte actuel, "il y a des entreprises qui pendant un temps vont moins recourir à l’intérim car l’activité ne repart pas au niveau d’avant, et qui mobiliseront plus leurs ressources en interne", juge Bruno Ducoudré, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

 

Un impact sur les jeunes

 

Outre un ralentissement économique global, l'intérim est aussi victime de la situation très incertaine dans laquelle se trouve certains de ses principaux pourvoyeurs d'emplois comme l'automobile et l'aéronautique. Récemment, le groupe Safran a par exemple indiqué avoir supprimé 250 postes d'intérimaires sur son site d'Issoudun (Indre).

 

Et la mauvaise santé du secteur pourrait aussi pénaliser les plus jeunes. L’intérim, de même que les contrats courts, constituent en effet un moyen d’entrer sur le marché du travail pour ces derniers. En avril 2020, l'Organisation internationale du travail (OIT) s'inquiétait d'ailleurs de l'impact de la pandémie sur les débutants dont les opportunités de carrière vont s'amoindrir. Pour Bruno Ducoudré, "le lien n’est pas cassé entre les intérimaires et les entreprises" et la flexibilité du modèle pourrait lui permettre de rebondir à moyen terme.

 

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