L'absentéisme repart à la hausse en France
Réalisé par Kantar TNS en mai 2018 grâce à un panel de 1 000 salariés du secteur privé, le baromètre de l'absentéisme Ayming-AG2R La Mondiale montre que le taux global de l’absentéisme a repris sa progression en 2017 dans l'Hexagone. En recul en 2016 (4,59 %), ce taux a progressé de 4,72 % l'an dernier, ce qui représente en moyenne 17,2 jours d’absence par an et par salarié (contre 16,8 jours en 2016). Cette étude révèle par ailleurs de fortes disparités.
Un écart significatif entre les hommes et les femmes
Secteur par secteur, c'est dans le domaine de la santé, du commerce et de l'industrie que la situation s'est le plus dégradée avec un taux d'absentéisme en hausse de respectivement 5,31 %, 3,94 % et 4,86 %. A l'inverse, la tendance s'est drastiquement améliorée dans le secteur des services avec un résultat qui est passé de 5,48 % en 2016 à 4,84 % en 2017. Autre élément de comparaison, l’écart du taux d’absentéisme entre les hommes et les femmes demeure important, avec des niveaux respectifs de 3,54 % et 5,30 %.
Pour Ayming-AG2R La Mondiale, "les femmes occupent des postes générateurs de problèmes de santé plus importants (troubles musculosquelettiques)" tandis qu'en dépit des évolutions sociétales, elles "gèrent toujours plus de charges domestiques. Elles sont également plus en situation monoparentale que les hommes. Moins reposées, davantage exposées, leur santé est fragilisée et leur guérison, plus difficile". Au niveau de l'âge, c'est chez les plus de 55 ans que les absences sont les plus importantes (7,11 %), non pas en raison de leur fréquence, mais davantage de leur durée.
Les moins de 25 ans eux aussi très touchés
45 % des absences relevées sur cette tranche d'âge portent ainsi sur des arrêts de travail longue durée (plus d'un mois). A l’inverse, les jeunes de moins de 30 ans ont un taux d’absence bien plus faible (3,23 %), avec des arrêts plus fréquents, mais pour des causes moins graves. Chez les moins de 25 ans, l’absentéisme de longue durée s’élève tout de même à 7 % du total de leurs absences. Elles sont plus liées à un désengagement au poste qu’à des maladies graves.
Notons enfin que, sur le plan géographique, les plus fortes hausses sont observées en Corse (6,99 %), en Occitanie (5,50 %), dans le Grand-Est (5,06 %) et en Normandie (4,90 %). Ces régions présentent des taux de chômage élevés et la crainte de ne pas retrouver un emploi freine les salariés à partir d’un emploi insatisfaisant. Or, comme le souligne l'étude, dans la durée, l’insatisfaction d’un poste augmente l’absentéisme. A l’inverse, l’absentéisme est en baisse dans les Hauts-de-France (4,69 %) ou les DOM-TOM (4,02 %).
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