Chômage partiel : et moi, et moi, et moi…
10,2 millions, soit 1 employé sur 2 du secteur privé ! En date du 22 avril 2020, c'est le total de salariés français en chômage partiel, un dispositif sollicité par 821 000 entreprises. Le détail en a été donné par la ministre du Travail, Muriel Penicaud, chez nos confrères de BFM Business. "Il continue d'y avoir une augmentation jour après jour, a-t-elle ajouté. J'avais donné aux entreprises jusqu'au 30 avril 2020 pour faire leur déclaration car, pour les plus petites notamment, c'est quelque chose de nouveau. Il y a donc un effet rattrapage".
Un mécanisme désormais évalué à 24 milliards d'euros
Dès le début de la crise, la ministre avait garanti que le système tricolore serait "le plus protecteur d'Europe sur le front de l'emploi". Face à l'ampleur de la pandémie et le ralentissement particulièrement prononcé de l'économie, un nombre considérable d'entreprises ont choisi de s'appuyer sur ce dispositif. A titre de comparaison, en 2009, au plus fort de la crise du marché du travail induit par la crise économique intervenue un an plus tôt, les pics mensuels d'entreprises en chômage partiel n’avaient pas dépassé les 300 000 unités.
Et le ministère du Travail sait déjà que le total actuel va encore grimper. D'ici la fin du mois prochain, quelque 13 millions de salariés pourraient être concernés. En effet, 2,7 millions de Français seront automatiquement pris en charge par ce dispositif à compter du 1er mai, date à laquelle les personnes couvertes par un arrêt maladie indemnisé (pour assurer la garde de leur(s) enfant(s) ou pour cause de vulnérabilité) recevront 84 % de leur salaire net.
La problématique des exonérations de cotisations sociales
De quoi alourdir sensiblement la facture du dispositif. Et c'est là que le bât blesse. Initialement, le gouvernement tablait sur une dépense potentielle de 8,5 milliards d'euros sur trois mois. Aujourd'hui, ce total a été quasiment triplé pour être réévalué à 24 milliards ! Conscient de ce problème, l'exécutif réfléchit à plusieurs ajustements permettant de limiter le coût de ce mécanisme.
Le premier en date, acté par une ordonnance du 22 avril adoptée en Conseil des ministres, prévoit qu'il n'y aura pas d’exonérations de cotisations sociales pour les salariés et pour les entreprises lorsque le cumul de l'indemnité chômage et du complément versé par l'employeur dépasse les 4 790 euros par mois. Une somme ayant valeur de plafond. Passé ce stade, si l'entreprise verse un complément à son salarié, elle devra donc s'acquitter de charges sociales. Une décision désapprouvée par certaines branches et qui devrait entrainer de nouvelles modifications.
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