“C’est le bon moment pour investir”
Mai 2012, la France change de président et BMW, de dimension. En inaugurant son flagship, le constructeur a su faire une démonstration de son esprit d’innovation. Largement digitalisé, le site attire l’attention. En fait, il suit une tendance de fond, celle de l’essor des terminaux mobiles qui pousse les commerçants à se réinventer et à s’équiper dans une logique d’approche multicanale.
Pour conduire ce projet, la filiale française de BMW a fait appel à un acteur local, l’agence Oyez. Fondée en 2006, cette agence de communication compte déjà quelques références de renom dans son carnet d’adresses, notamment le groupe PPR. Longtemps observatrice, l’industrie automobile bouge enfin. “Les décisionnaires s’intéressent, ils nous reçoivent et les réunions sont de plus en plus constructives”, confirme avec entrain Henri Danzin, le co-président et associé fondateur d’Oyez. Comment être plus efficace en phase de vente, telle est la problématique de fond. “Equiper les commerciaux de tablettes ne fait pas tout, ils veulent être accompagnés, avoir une stratégie à moyen terme”, observe-t-il. L’enjeu, dans ce cas précis, n’étant pas de promouvoir, mais de valoriser l’image de marque. Chez BMW par exemple, comme on le sait, la tablette tactile a été implémentée pour servir de télécommande à l’outil de configuration.
“Le bon moment pour investir”
Soyons clairs, les concessionnaires n’auront plus le choix. Néanmoins, ils ont un avantage : la chute des prix des outils technologiques. “Une tablette tactile de Microsoft coûte 10 fois moins qu’il y a cinq ans, donne en exemple Henri Danzin. C’est le bon moment pour investir.” Pour appuyer son discours, le responsable reprend un cas récent qui démontre que le retour sur investissement peut être rapide. Une enseigne, qui a migré vers la digitalisation de ses 225 points de vente physiques, est parvenue à amortir ses frais de développement (environ 2,5 millions d’euros) en moins de sept mois. Dans le cas d’un réseau de distribution automobile, il pourrait être, par exemple, possible de créer une solution moyennant une “centaine de milliers d’euros” que les concessionnaires payent ensuite “1 500 à 3 000 euros”, avance-t-on chez Oyez.
Internationalisation en vue
“Le véritable défi relève de la gestion du back-office et non dans celle du front office, explique le co-président. Il faut créer un socle basé sur la donnée client, ensuite il nous appartient de simplifier au maximum les outils pour les rendre accessibles au plus grand nombre.” Une philosophie qui sied à BMW, si bien que la filiale lui a confié, depuis décembre dernier, la gestion des contenus diffusés à George V.
De toutes ces expériences, Oyez compte bien tirer profit. La société se paye, en effet, de belles cartes de visite avant d’entamer l’exportation de son concept outre-Atlantique, avec le concours d’une entreprise locale. D’abord, il s’agira d’apporter du service avant les produits, le tout devant être l’association des meilleures technologies américaine et de l’esthétisme à la française. Toutefois, Henri Danzin, en stratège industriel, anticipe l’avenir et une éventuelle baisse d’activité du domaine de la digitalisation des points de vente, en se positionnant sur l’optimisation de la relation client. Autofinancée durant ses trois premières années, l’agence a depuis procédé à une levée de fonds de 500 000 euros pour accompagner ses projets. En 2012, la digitalisation des commerces a tiré son chiffre d’affaires vers le haut, passant de 1,2 à 1,6 million d’euros, avec 300 000 euros de bénéfices nets à la clé. En 2013, le président table sur une activité générant entre 2,5 et 3 millions d’euros. Et chez Oyez, nul euro ne se perd en dividende, l’innovation avant tout, rappelle-t-on.
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FOCUS - Oyez, agence branchée techno
Les ingénieurs d’Oyez étudient de nombreuses pistes, parfois en collaboration avec de grandes institutions comme le CNRS. Dans les grandes lignes, on peut dire que le “sans contact” se place au centre de leur réflexion et ils travailleront bientôt sur les Google Glasses (lunettes permettant une expérience virtuelle), avec pour but de concevoir un prototype dans le cadre d’Oseo. Il est question aussi d’utiliser le QR code pour prendre le contrôle d’un écran avec son terminal mobile, ce qui permettrait d’économiser le coût d’une dalle tactile.
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