Browning, un nouveau boss pour remettre Volkswagen America à flot
Suite à la démission de Stefan Jacoby, parti conduire les destinées de Volvo sous pavillon Geely, Volkswagen America a vécu quelques mois sous la coupe d'une direction intérimaire. Les choses reviennent en ordre avec l'arrivée de Jonathan Browning, ancien grand dirigeant de Ford, et surtout de GM jusqu'à fin 2009. Actuellement, la région nord-américaine représente l'une des rares faiblesses du groupe, au plan commercial comme financier, et c'est donc aussi fort logiquement l'une de ses priorités. Christian Klingler n'en fait pas mystère : "Les Etats-Unis seront toujours l'un des principaux marchés automobiles dans le monde. Par conséquent, Volkswagen et Audi doivent impérativement s'y développer pour y devenir des marques de premier ordre". Sur la feuille de route de Jonathan Browning, plusieurs jalons clignotent d'ores et déjà.
Cette année, même en fin de vie, la Jetta représente toujours 44 % des ventes de Volkswagen US !
Primo, après huit années de pertes consécutives, il a pour mission de ramener Volkswagen America sur la voie du profit dès 2013. Pour cela, il devra notamment renforcer le réseau de distribution et améliorer la satisfaction clients. Il pourra aussi compter sur le lancement névralgique de la nouvelle Jetta, qui sera commercialisée dès octobre. Sur les huit premiers mois de l'année, la Jetta, pourtant en fin de cycle produit, a représenté 44 % des immatriculations de Volkswagen ! Soit 76 338 ventes pour un total de 172 747 unités (+ 21 % par rapport à la même période de référence 2009).
Comment vendre 800 000 Volkswagen et 200 000 Audi en 2018 ?
Secundo, Jonathan Browning devra recadrer les résultats commerciaux de Volkswagen America par rapport aux objectifs du Plan 2018 de Martin Winterkorn. En 2018, le groupe devra vendre 1 million de véhicules en Amérique du Nord, soit plus du triple de ses volumes actuels ! Avec une répartition comme suit : 800 000 Volkswagen et 200 000 Audi. Le trio nouvelle Jetta-nouveau Tiguan-nouvelle Passat ne suffira évidemment pas et le groupe prévoit de densifier son plan produits (pour Audi, ce sera notamment via l'introduction de l'A1 à sa deuxième génération), et de développer des modèles spécifiquement dédiés aux goûts des acheteurs américains.
Piloter la reconfiguration de l'outil industriel
Enfin, Jonathan Browning devra superviser la mise en marche du nouveau site industriel de Chattanooga (Tennessee) dont la production doit débuter au 3e trimestre 2011. Un projet qui a représenté un investissement d'un milliard de dollars et qui permettre à Volkswagen d'améliorer sa notoriété, notamment via le volet social et la création locale de quelque 2 000 emplois directs, tout en la protégeant des variations de l'euro au plan financier. Toujours pour renforcer son outil de production et le mettre au niveau de ses objectifs de vente, le groupe a aussi débloqué un milliard de dollars sur trois ans dans son usine historique de Puebla (Mexique), qui produit notamment la nouvelle Jetta.
Photo : Envoyé au chevet du seul marché qui échappe à Volkswagen et Audi, des travaux d'Hercule attendent Jonathan Browning.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.