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520 000 démissions au premier trimestre 2022 en France

Publié le 12 septembre 2022

Par Romain Baly
3 min de lecture
Selon le ministère du Travail, le nombre de démissions a atteint un niveau historiquement élevé dans l'Hexagone lors des trois premiers mois de l'année. Les 520 000 départs enregistrés sur cette période représentent un volume inédit depuis 2008. Une tendance qui reste toutefois à relativiser et résulte d'un contexte favorable aux salariés.
Selon la Dares, le ratio entre le nombre de démissions et le nombre de salariés s'est élevé à 2,7 % au premier trimestre 2022. Un chiffre inférieur, par exemple, à celui de 2008. ©AdobeStock

C'est un chiffre qui n'a pas manqué de faire le "buzz" eu égard à son ampleur. En août dernier, la Dares, la direction chargée des études au ministère du Travail, a indiqué que le nombre de démissions avait atteint, en France, un niveau historique avec 520 000 abandons de poste (470 000 pour les CDI) recensés lors du premier trimestre 2022. Le record précédent datait du premier trimestre 2008, avec 510 000 démissions dont 400 000 pour les seuls CDI.

 

Une tendance qui n'est pas sans rappeler la "grande démission", ce phénomène touchant les États-Unis depuis 2021. "Suite aux premières vagues de la crise du Covid, le nombre de travailleurs quittant volontairement leur poste a nettement augmenté aux États-Unis, que ce soit pour changer de travail, chercher un autre emploi ou se retirer de la population active", étaye la Dares. Celle-ci expose pourtant une situation un brin différente, faisant relativiser le phénomène observé dans l'Hexagone.

 

Les salariés ont l'avantage

 

Premièrement parce que, toujours en France, ce nombre de démissions, rapporté au nombre de salariés, présente un ratio certes élevé mais pas exceptionnel. Il s'élève ainsi à 2,7 % contre 2,9 % début 2008, lors de la crise financière. Sur les seules entreprises de 50 salariés ou plus, ce ratio s'élève à 2,1 % contre 2,3 % au premier trimestre 2001.

 

Deuxièmement, cette tendance est à relativiser au vu des tensions actuelles sur le marché du travail. "Les difficultés de recrutement sont à des niveaux inégalés dans l’industrie manufacturière et les services, et au plus haut depuis 2008 dans le bâtiment. Cette situation crée des opportunités pour les salariés déjà en poste et est susceptible en retour de conduire à des démissions plus nombreuses", développe la Dares.

 

Un retour à l'emploi rapide

 

Troisièmement, le nombre de démissions observé traduit paradoxalement le dynamisme du marché du travail, avec une (relative) abondance des offres qui génère un contexte au sein duquel "le pouvoir de négociation se modifie en faveur des salariés". "Dans un contexte de difficultés de recrutement toujours élevées, les salaires d’embauche sont susceptibles d’augmenter, en particulier pour les personnes nouvellement démissionnaires", note encore la Dares.

 

Et cette dernière de conclure sur un ultime constat battant en brèche d'éventuelles inquiétudes : le retour à l'emploi des démissionnaires s'avère rapide. Environ 8 démissionnaires en CDI sur 10, au second semestre 2021, étaient en emploi dans les six mois qui ont suivi et cette proportion est stable par rapport à l’avant-crise sanitaire.

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