Tribune libre de Bertrand Diard, P-dg de Talend
"Si le 20e siècle restera à jamais marqué comme le siècle de la mondialisation et du numérique, le 21e sera sans conteste celui de la donnée. En numérisant progressivement l’ensemble de leurs activités à partir des années 60, les entreprises ont contribué à la naissance d’un mouvement de fond – les Big Data – qui révolutionne leurs pratiques de management de l’information et plus généralement leurs stratégies de développement.
Symbolisée par la théorie des 3V (accroissement de la vitesse, des volumes et de la variété des données), à laquelle on peut ajouter un quatrième "V" (la valeur que l’entreprise sera en mesure de tirer de ces volumes massifs de données), cette révolution, conséquence logique de la combinaison du mouvement de numérisation et de l’accaparation de l’Internet, remet en cause les anciens business models : les entreprises se voient forcées d’adapter leurs stratégies pour concrétiser – enfin – l’un de leurs vœux les plus chers : mettre le client au centre de leurs activités.
Cette révolution concerne chaque entreprise, indépendamment de sa taille, de son secteur d’activité et de son cœur de métier, puisque chaque entreprise dispose de données, dont le potentiel est exploité de façon variée suivant les domaines – mais rarement de façon optimale. La maîtrise des techniques de traitement des Big Data devient ainsi un enjeu stratégique pour les années qui viennent, qui est loin de concerner le seul département informatique, mais l’ensemble de l’entreprise et la direction générale en premier chef (pilotage des activités, segmentation et campagnes marketing, R&D et innovation, ressources humaines et recrutement, supply chain et logistique, etc.).
Des analystes ont d’ailleurs prouvé récemment que non seulement les entreprises ont déjà conscience de cet enjeu (et des risques qu’il véhicule), mais également que les Big Data contribuent déjà à des gains de performances qui atteignent en moyenne 25 % aujourd’hui et devraient doubler dans les trois prochaines années. D’ores et déjà, les entreprises basant leurs prises de décision sur l’analyse de données affichent des performances supérieures de 5 à 6 % à celles qui ne tirent parti que de l’intuition et de l’expérience de leurs managers. Si le phénomène n’est pas nouveau, certaines entreprises tirant la substantifique moelle de nombreuses données depuis quelques décennies déjà (distribution, télécom, énergie, etc.), les technologies sont désormais matures.
Au-delà de ces gains de performances et d’efficacité, au-delà de l’instauration d’une culture d’entreprise centrée sur le client et vecteur de croissance, les Big Data vont contribuer à transformer en profondeur la société dans laquelle nous vivons. Déjà, Facebook approche du milliard d’abonnés. Près de 500 millions de smartphones ont été vendus en 2011 et la croissance de ce marché approche le taux record de 30 % par an – créant toujours plus de données de géolocalisation et de comportement. Et l’Open Data apporte chaque jour de nouveaux services aux citoyens.
Ce mouvement de fond crée de nouveaux besoins à la fois pour les consommateurs (applications) et les entreprises (plates-formes de management de données). Démocratiser l’accès aux technologies d’analyse des Big Data est l’un des principaux enjeux qui animent des entreprises comme la mienne. Et le Cloud Computing jouera sans aucun doute un rôle majeur dans cette transformation. Déjà, les Big Data ont une incidence sur la création d’emplois et les salaires. Une véritable industrie analytique et de la connaissance est en train de se créer, sous nos yeux. Ce n’est que le début. Préparons-nous !"
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