S'abonner
Services

Télématique : Orange s’accroche

Publié le 24 janvier 2013

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Orange ne compte pas suspendre sa poussée dans le monde automobile. Les dix années d’investissements portent leurs fruits et, sous peu, des constructeurs pourraient nouer des partenariats avec la société de services française.
Jacques Garcin, directeur Automobile et Télématique Orange France.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Vous avez multiplié les projets autour de l’automobile, quelle logique peut-on en tirer ?
JACQUES GARCIN.
L’implication d’Orange n’est pas nouvelle, elle est gravée dans le marbre depuis dix ans, et le jour où nous avons décidé d’accompagner les constructeurs et les loueurs. Notre logique est de devenir un partenaire privilégié et d’apporter les compétences du groupe à l’ensemble de ce business et de ses clients. Notre motivation étant de satisfaire nos abonnés partout où ils ont besoin de nous. Cela sous-entend les habitacles de voitures. La connectivité est un besoin et un droit.

JA. On vous a vu faire une démonstration de force pour la seconde fois au Mondial, quel regard portez-vous aujourd’hui sur le concept de voiture connectée ?
JG.
En effet, depuis le début des années 2000, nous sommes présents au Mondial, aux côtés des partenaires constructeurs et équipementiers. En 2012, la voiture connectée est devenue une réalité. Il n’y a qu’à voir comment les constructeurs ont désormais tous intégré cette notion dans leur stratégie et leurs nouveaux produits.

JA. Pour les constructeurs, le modèle économique reste à inventer et rien ne peut se faire sans les opérateurs téléphoniques. Quels sont vos arguments pour défendre votre légitimité ? Quels sont les rôles de chacun ?
JG.
Il n’y a pas de distribution des rôles. C’est un partenariat global. Les constructeurs mettent sur la route des véhicules à vivre et la communication fait partie de ce concept. Mais s’il faut établir des missions, alors ils sont en charge de fournir des voitures fonctionnelles et confortables, tandis que l’aspect réseau est de la responsabilité de l’opérateur. L’interface homme-machine (IHM) est enfin du ressort de chacun et le fruit d’un travail collaboratif avec les équipementiers et autres intervenants.

JA. Avant, il s’agissait de gérer de la voix. En quoi la data redéfinit-elle l’équation ?
JG.
La data implique une meilleure intégration pour une plus grande sécurisation de l’utilisation. Notre rôle prend de l’ampleur dans le sens où, techniquement et qualitativement, nous devons être plus exigeants. Et là, je n’entre volontairement pas sur le terrain de la sécurisation des données, qui appelle un autre débat.

JA. Bouygues a pris position chez Peugeot et sa 208, qu’est-ce que cela vous inspire ?
JG.
Nous nous positionnons auprès des clients des marques, et donc de leurs véhicules. Pour y parvenir, il nous faut passer par des accords B-to-B. Nous en avons plusieurs que nous espérons voir aboutir courant 2013.

JA. Avec qui menez-vous des tractations ?
JG.
Nous discutons avec des constructeurs qui ont une présence européenne. Aucune marque ne fera l’économie de solutions de connectivité. Cela veut dire que les marques Premium ne seront pas les seules à proposer des choses. Le concept est en voie de vulgarisation.

JA. De votre fenêtre, quelle solution existante paraît la plus viable ?
JG.
Nous en voyons deux parmi les multiples pistes. La première consiste à conserver l’intelligence dans le mobile, quand la seconde repose sur le développement de la reconnaissance vocale par le véhicule lui-même. Mais dans ce dernier cas, il y a encore des progrès à faire. Il existe néanmoins une troisième solution, celle de dupliquer l’écran vers une interface intégrée, soit le concept développé par le consortium Mirror Link.

JA. Orange est-il partenaire de ce consortium ?
JG.
Nous avons collaboré avec des acteurs fondateurs de ce mouvement qui a de l’avenir, mais avons refusé de nous y associer pour conserver une indépendance. Néanmoins, nous contribuons à d’autres projets.

JA. Lesquels attirent votre attention ?
JG.
Les innovations de BMW avec sa marque BMW-i, méritent qu’on s’y intéresse. Ce sont des projets que l’on estime de haute qualité.

JA. Comment jugeriez-vous les infrastructures actuellement disponibles ?
JG.
Le volume de data horaire demeure assurément une problématique majeure pour nos équipes d’ingénieurs. Les besoins ne sont pas clairement quantifiés à ce jour, mais ils impliquent d’avoir une capacité à traiter de gros flux. Le déploiement progressif de la 4G sur le territoire pourra y contribuer, selon nos estimations.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle