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Technologie salvatrice

Publié le 16 mai 2012

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Ce sont bien les nouvelles technologies, souvent tournées vers la sécurité du conducteur, qui sauvent le marché de l’autoradio. Grâce à elles, il conserve un peu d’éclat en volume et en valeur. Les responsables de Kenwood et Alpine décryptent les tendances.
La station multimédia d’Alpine est à l’image des nouvelles habitudes de consommation : elle offre un confort d’utilisation et de la connectivité.

S’il n’est plus aussi florissant, dans son ensemble, qu’il ne l’était il y a encore une paire d’années, le marché de l’électronique embarquée à l’après-vente tend à se maintenir à flot avec une certaine détermination. Olivier Morel, président du Club de l’électronique embarquée, se satisfaisant même de la situation générale. En tant que directeur des ventes de la division correspondante chez Kenwood, il observe que “le marché n’est pas en croissance, mais réalise des volumes significatifs”. Prenons les autoradios, sa spécialité. L’an passé, il s’est écoulé près d’un million d’autoradios en France, générant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. “L’année 2011 n’a pas été une si mauvaise année grâce aux sorties de produits à l’approche de la période de Noël”, lui fait écho Nicolas Mougenot, le directeur général d’Alpine France.

En réalité, la situation n’a pas évolué et la stratégie consiste toujours à endiguer l’inexorable baisse des prix par un ajout constant de technologies. Le Bluetooth et le kit mains-libres sont les vedettes du moment. Des vedettes presque standardisées, puisqu’elles ne sont plus réservées aux modèles haut de gamme. Preuve en est, en 2010, il fallait débourser en moyenne 170 euros pour acquérir un autoradio 1-DIN employant ces technologies, désormais le consommateur paye environ 150 euros. “Entre janvier et décembre 2011, elles ont progressé en parts de marché dans nos ventes, passant de 7 à 11 %, et elles continuent de croître”, rapporte Olivier Morel. La fonctionnalité Bluetooth ne peut de toute manière plus revenir en arrière tant elle offre un confort d’utilisation à des conducteurs français de plus en plus équipés de mobiles. “Les marques agissent pour s’assurer une compatibilité avec tous les mobiles possibles”, atteste le représentant de Kenwood. Pour quelle raison ? “Les utilisateurs apprécient de pouvoir lire facilement les fichiers musicaux de leur téléphone depuis l’autoradio”, analyse-t-il. Selon ses chiffres, les autoradios “basiques” ont nettement reculé et pèsent moins de 10 % des volumes de Kenwood, au profit des modèles USB (45 %) et USB à compatibilité avancée (40 %).

La fin annoncée du 1-DIN

De l’avis de Nicolas Mougenot, le marché de l’autoradio va connaître un bouleversement. A l’instar des évolutions du comportement d’achat au Japon et aux Etats-Unis, les produits 1-DIN sont appelés à disparaître progressivement. “Avec la collaboration des distributeurs, les autoradios 2-DIN vont s’imposer, prophétise-t-il. Ils ont compris que l’avenir était à la valeur ajoutée et aux services associés, leurs investissements se font l’écho de cette stratégie.” En magasin, les rayons se réorganisent et, faute d’espace, on supprime des modèles 1-DIN du catalogue pour laisser place aux 2-DIN. “Ces dernières années, les prix entre les deux solutions se sont tellement rapprochés et les tableaux de bord des voitures ont tant évolué en ce sens, que le client n’hésite plus à franchir le pas”, constate le directeur d’Alpine. Et, a priori, le 1-DIN motorisé ne parviendra pas à opposer une farouche résistance.

D’après les données de l’institut GfK, 75 % de l’activité seraient réalisés par les centres-autos, Norauto et Feu Vert en tête. Ce canal, s’il baisse en volume, croît tout de même en parts de marché. Le Web s’accaparerait de 10 à 11 %. Mais cette statistique ne prenant pas en compte les ventes enregistrées par les sites Internet d’enseignes telles que Darty ou Boulanger, on peut davantage tabler sur 12 à 14 %, sans trop se tromper. En fait, le Web profite du rétrécissement des gammes en centres-autos pour se positionner avec succès sur le très haut et le très bas de gamme.

Officieux, le classement des marques en France donnerait en tête un quatuor constitué de JVC, Alpine, Pioneer et Sony, l’ex-leader. Autant d’acteurs qui auront à faire face au recul vertigineux d’une autre de leur famille de produits, les amplis. De 36 000 ventes en 2009, ils sont descendus à 27 000, en 2010. “Ils correspondaient à un phénomène de mode qui s’épuise”, accepte Olivier Morel. Les haut-parleurs, eux, reculent en volume. L’an passé, il s’en est vendu 830 000 pièces (non paires, N.D.L.R.), soit 12 % de moins qu’en 2010. Moins dramatique.

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