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Sites marchands VO - Un fauteuil pour trois ?

Publié le 1 juillet 2015

Par Tanguy Merrien
3 min de lecture
En un an, les différents changements d’actionnariat ont redistribué les cartes en consolidant les principaux acteurs. Quelle place pour les plus petits ? Quel business model utiliser ? Quels services apporter aux professionnels ? Les questions sont nombreuses. Et les réponses multiples.

Et si le secteur des petites annonces se trouvait à un tournant de son histoire ? La question mérite d’être posée tant les positions des uns et des autres ont évolué en l’espace de douze mois. Pourtant, il y a un an de cela (JA n° 1201), nous relevions que “si la concentration, annoncée pourtant comme inéluctable se fait encore attendre, le marché français se compose encore de sept ou huit acteurs représentatifs, sérieux, revendiquant une vraie place, cohabitant dans un climat forcément concurrentiel…”. Force est de constater que les cartes ont été rebattues depuis que La Centrale a rejoint le giron du groupe Axel Springer et que, d’ici, peu Autoreflex devrait, selon toute vraisemblance, être repris par le groupe Argus (lire encadré). A qui profitent ces bouleversements ? “Aux acteurs les plus forts, notamment ceux qui dominent le marché”, répondent en chœur la plupart des observateurs, à commencer par les principaux intéressés eux-mêmes. “Très honnêtement, nous sommes aujourd’hui sur un marché où il y a de la place pour uniquement deux grands acteurs”, répond avec une très grande franchise François Couffy, directeur général de La Centrale, quand Antoine Jouteau, dirigeant de Leboncoin.fr ajoute : “Le marché risque de se concentrer car seuls les sites générant de nombreux contacts qualifiés auprès des annonceurs pourront survivre.” Même son de cloche pour Laurent Radix, président de ParuVendu, pour qui “il ne restera que trois à quatre acteurs d’ici un an”. Quant à Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24, il voit même de nouveaux bouleversements s’opérer rapidement : “Je pense que l’on assistera à un nouveau rapprochement d’ici peu de temps”, prévient-il. Seul Didier Mahé, directeur de Ouestfrance-auto.com, ne semble pas étonné par ce resserrement du marché, et y voit presque une évolution naturelle qu’il compare volontiers à ce qu’il se passe dans la distribution automobile, où la concentration des acteurs et du marché prédomine.

En revanche, les acteurs s’accordent à dire que c’est finalement tout le business model qu’il convient de repenser. “Il faut être capable de mixer des modèles économiques, basés sur différents types de services monétisés à professionnels, ce que certains n’ont pas su faire”, préconise Laurent Radix. “La survie de ces sites passe par l’audience générée et la capacité à engendrer de nombreux contacts qualifiés”, commente, pragmatique, Antoine Jouteau.

L’entrée de La Centrale dans le giron du groupe Axel Springer permet à l’infomédiaire de “travailler sur l’évolution du business model et de l’offre même de La Centrale”, nous explique aussi François Couffy. Certains sont déjà à pied d’œuvre et AutoScout24 prépare le second semestre de cette année avec de nouvelles offres. “Nous allons connaître des nouveautés très importantes au cours du second semestre de cette année. Cela concernera notamment notre modèle économique et notre façon d’aborder la petite annonce”, nous fait saliver Vincent Hancart. D’autres ont déjà préparé l’avenir en créant de nouveaux portails dits “de rupture” afin d’étendre la zone d’influence de leur vitrine, à l’image de ce qu’a réalisé Ouestfrance-auto.com avec Zoomcar.car. Une façon de sauvegarder l’essentiel et de préserver la rentabilité d’un navire amiral, tout en se diversifiant, et en augmentant sa notoriété et sa présence.

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