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Rennes Métropole veut "agir sur l'usage de la voiture"

Publié le 26 mars 2018

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Convaincu que la mobilité est un droit essentiel et universel, Jean-Jacques Bernard, vice-président en charge des Transports de Rennes Métropole, orchestre la transformation des solutions disponibles sur le territoire de 43 communes. Lors du salon InOut, il a accordé un entretien au Journal de l'Automobile pour présenter les grandes lignes de son projet pour l'automobile.

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La tenue du salon InOut correspond à un point d'étape avant l'essentiel du chantier. Quelle analyse faites-vous des projets à développer sur le territoire rennais ?

Jean-Jacques Bernard. Nous cherchons à conforter notre conviction : nous sommes à un point très sensible de l'évolution de nos mobilités, dans un contexte d'arrivée massive du numérique. Nous sommes désormais capables de parler à l'intégralité des acteurs du secteur présents sur ce territoire rennais, qui se révèle être très fertile en innovation. Nous avons déjà démontré cette capacité d'évolution au travers de notre politique.

 

Pouvez-vous nous donner des illustrations de cette politique ?

J-JB. L'un des meilleurs exemples de cette modernisation à retenir serait l'ouverture récente de notre nouvelle ligne de métro automatique, qui sera suivie d'une deuxième. Nous pouvons aussi citer la transformation de notre flotte de bus, avec le BlueBus de Bolloré. Nous misons également sur les vélos à assistance électrique partagés et le covoiturage.

 

Contrairement à d'autres, vous croyez donc encore en la voiture ?

J-JB. En effet, nous ne pensons pas que la voiture particulière est un problème, mais l'usage qui en est fait. L'autosolisme est encore trop prépondérant, à en croire nos études qui démontrent que sur 100 voitures comptabilisées aux heures de pointe, il y a 103 à 109 personnes. La marge de progression sur les comportements est donc encore grande.

 

Quand on héberge un site de production de PSA sur son territoire, dans un pays encore attaché à l'automobile, quelle place peut-on faire durablement à la voiture ?

J-JB. Je dirai que nous sommes à un moment charnière, qui concerne l'ensemble des acteurs, dont les industriels, simplement parce qu'il faut agir sur l'usage de cette voiture. Le véhicule autonome est-il une perspective à moyen ou à long terme ? Son usage sera-t-il une duplication de l'existant ? Et dans ce cas, peut-on légitimement penser que le coût élevé sera vraiment partagé par l'ensemble des usagers potentiels ? Je crois qu'il faut qu'il soit partagé. De fait, il apportera un gain de confort, de sécurité, de disponibilité, et il ne participera pas à la congestion des villes. Ces enjeux sont d'une haute importance pour les industriels. Nous pensons que la voiture restera dans des territoires très hétérogènes, entre un hyper centre-ville, qui concentre une grande variété de solutions, et des territoires moins denses.

 

Comment Rennes peut-elle aller plus loin dans sa politique ?

J-JB. Nous nous engageons dans des appels à projets numériques et d'ingénierie, comme Tiga (Territoire d'innovation de grande ambition). Nous souhaitons encourager les actions sociales comme l'acceptation du partage de sa mobilité. Je pense qu'il faut rejeter la posture de sanction au profit d'une logique d'incitation de facilitation du partage de sa voiture. Nous sommes à ce titre candidats à l'expérimentation des voies partagées. Nous sommes en contact avec le ministère dans le but d'autoriser l'accès aux bandes d'arrêt d'urgence, des véhicules partagés, aux heures de pointe et ce, à la condition de disposer d'un bagage technologique de contrôle. Il faudrait aussi des grilles tarifaires plus avantageuses à appliquer aux parkings. Ces dispositifs sont inscrits dans nos appels à projets.

 

Le covoiturage était en test à Paris, sous l'égide d'IDF Mobilités. Comment instaurer un système de subvention fiable ?

J-JB. Le principe de certification que vous sous-entendez a été plusieurs fois évoqué avec le ministère, la direction générale des territoires, des infrastructures et de la mobilité et Nathalie Appéré*, la Maire de Rennes, lors des travaux préparatoires. Il nous faut la possibilité de franchir ce cap du contrôle et il y a de fortes chances pour que soit organisé un appel d'offres national. La technologie est prête, il n'y a qu'à regarder les Etats-Unis.

 

Et qui peut soutenir financièrement ce plan de subvention ?

J-JB. L'incitation passe aussi par le monde économique et culturel. Nous avons intégré à notre contrat de délégation de service public, en vigueur depuis le 1er janvier dernier, un système d'incitation au changement de comportement. Ainsi, dès la rentrée de septembre, les automobilistes qui utiliseront un autre moyen de transport public ou pratiqueront le covoiturage recevront des points de fidélisation donnant des avantages, sous forme d'accès privilégié à des spectacles, des commerces ou des services. Bordeaux est aussi dans cette logique.

 

Vous entrez dans un nouveau modèle économique, celui de la valorisation de la donnée. Dans quelle mesure cela vous invite-t-il à adopter de nouveaux mécanismes qui financeront toutes ces initiatives ?

J-JB. Avant que le législateur prenne position sur le sujet, nous étions précurseurs sur la donnée publique avec l'Open Data Rennes. Cela a donné lieu à des usages d'un genre nouveau, lié au numérique. Il faudra, d'un point de vue juridique, trouver la juste mesure entre l'abondance de données et leur régulation, ainsi qu'un équilibre entre la sphère privée et publique. Ce qui fera l'objet d'un volet dans la future loi mobilité, et nous y sommes très attentifs car nous ne sommes pas frileux face à l'Open Data, qui contribue à la performance des services, mais très prudents et précautionneux.  

 

*Nathalie Appéré, la Maire de Rennes, est nominée au prix World Mayor 2018, événement bisannuel qui consacre le meilleur Maire du monde.

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