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Renault “réseaute”

Publié le 24 janvier 2013

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Il est décidément difficile de prendre le constructeur français de vitesse sur l’emploi des nouvelles technologies. Aujourd’hui, Renault s’impose comme un cas d’école auprès du secteur automobile.
Le groupe Renault a pris les devants en matières de RSE au bénéfice des sites de production notamment. Une extension à ses partenaires industriels aurait du sens.

Séduit par ce qu’il avait entendu lors du Forum économique mondial de Davos, Carlos Ghosn, alors numéro 2 de Renault, revenait en France avec la conviction que les réseaux sociaux d’entreprise pourraient avoir un impact positif sur le groupe. C’était il y a trois ans. Les choses se sont depuis concrétisées, sous l’impulsion notamment d’hommes tels que Xavier Bombart, responsable stratégique de la direction digitale et Jean-Christophe Kugler, leader du Comité de management de la Région Euromed.

Centraliser tous les échanges sous un seul réseau social est un écueil dans lequel les sociétés sont susceptibles de tomber. Une erreur que le groupe Renault n’a pas commise. En effet, les superviseurs du projet ont opéré une scission et, dès lors, deux RSE sont actuellement en fonction. Dans l’ordre chronologique, la marque au losange en a déployé un premier, baptisé “BePro”, au sein du département VUL. Un projet qui a été réalisé sur la base de l’outil Jamespot, avec pour objectif d’apporter un soutien de tous les instants dans un contexte de vente complexe. “Le constructeur voulait notamment accélérer les délais de réponse à une question formulée par un commercial terrain, rapporte Alain Garnier, président de Jamespot. La logique de base de données et workflow traditionnelle a montré ses limites. Pour aller plus loin, il leur fallait une plateforme comme la nôtre.” Configurée selon les nécessités du constructeur, elle intègre un module d’entraide, divers applicatifs métiers et une possibilité de structurer des groupes. “Il y a une organisation, mais pas d’organigramme, car la transversalité accélère le retour d’information”, décrit Alain Garnier. C’est l’un des points les plus satisfaisants d’ailleurs, car les commerciaux ont désormais des réponses en quelques heures. Une réactivité qui s’est avérée bénéfique.

Au moment du déploiement, certains pays ont rapidement rencontré des résultats positifs, la Belgique notamment, où la direction en a saisi immédiatement l’intérêt. “BePro fonctionne parce qu’il a une vision métier propre, un soutien de la direction de Renault, un objectif clair défini par le chef de projet et parce qu’il est en ligne avec la politique commerciale.”

Aucune barrière de la langue

Ce premier succès a conforté Renault dans ses choix. En parallèle de BePro, le constructeur a donc investi dans un second projet similaire, reposant sur Sharepoint de Microsoft. Cette fois-ci, il était question d’améliorer la productivité mondiale, dans une logique de retour sur investissement. “Même si celui-ci n’est pas facile à calculer, nous avons identifié des critères auditables avec les directions financières”, rapporte Yves Duron, président de Nextmodernity, conseil de Renault sur le dossier. “L’automobile est une industrie reposant sur la méthodologie et une logique de réplication, soit des critères qui se prêtent aux RSE”, commente l’expert, qui atteste que les usines en ont par conséquent une grande utilité. Un directeur de site de production qui a trouvé le moyen d’économiser un volume non négligeable de mastic tout en conservant le niveau de qualité du produit fini a pu diffuser l’information à ses confrères. “L’ajout de vidéo faisant tomber les barrières de la langue, il n’y a plus de limites.” Autrefois, ces échanges avaient lieu tous les ans, lors de colloques extraordinaires, maintenant, il est question de temps réel.

En termes d’investissements, on parle de dizaines de millions d’euros, au cours des trois dernières années. Mais le résultat, a priori payant, donnerait des idées de grandeur au constructeur. Il ne lui est, en effet, pas interdit de développer un autre système élargi à d’autres entités, dont Nissan et Daimler, qui partagent des secrets de fabrication industriels avec la marque au losange.
 

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