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Quelques tendances chez les marques

Publié le 16 mai 2012

Par Gredy Raffin
11 min de lecture
Quelques tendances chez les marques
Quelques tendances chez les marques

Audi
Comme on le sait, chez Audi, le département Recherche et Développement a été divisé en trois divisions, dont l’Audi e-Tron, dédiée à l’élaboration d’une gamme de véhicules électriques, l’Audi Ultra, consacrée à l’allégement des voitures, et l’Audi Connect, concentrée sur le développement des services télématiques. Cette dernière œuvre à la mise en place d’outils de connexion, qu’ils soient “car-to-car”, “car-to-x” ou “x-to-car”, dans l’optique de faire progresser le confort et d’apporter des aides à la conduite perfectionnées. Progressivement, la gamme se prépare à accueillir les innovations avec une philosophie claire : il n’y a pas de distinction entre les produits et chacun bénéficiera des technologies Audi, dans les limites de ce que la technique et la physique peuvent supporter.

Sur le plan des services connectés, le constructeur a opté pour une liaison Bluetooth avec le téléphone, disponible dans le pack optionnel Téléphone 8 Watts. “Un modèle retenu pour des questions de praticité et de coût”, explique un porte-parole français de la marque. Le smartphone du conducteur sert ainsi de modem, sans même avoir recours au téléchargement d’une application. Les services restant, quant à eux, somme toute basiques et très utilitaires. A noter toutefois que, depuis l’interface client My Audi, il est possible de programmer son parcours routier depuis un ordinateur avant de le transférer par Internet vers la voiture. A ce titre, la connexion et la puissance de calcul de la plateforme multimédia permettent d’utiliser Google Street View comme un système de guidage.

Dans le domaine de l’échange entre le véhicule et les infrastructures, Audi mène actuellement des tests près de Munich. Il est question d’établir une communication entre la voiture et la station-service, afin que le bon carburant soit automatiquement sélectionné. Mais l’invention la plus utile restera la récupération en temps réel des algorithmes des feux tricolores. Imaginez : la voiture adapte son régulateur de vitesse de telle manière à avoir tous les feux au vert, réduisant la consommation de carburant et améliorant la fluidité du trafic…

BMW
Avec BMW ConnectedDrive, les produits du Munichois ont été parmi les tout premiers à embarquer Internet. Le choix de l’époque demeurera et les cartes SIM ne seront pas délogées. A ce jour, si la moitié des véhicules immatriculés sont techniquement éligibles à l’option, celle-ci n’est souscrite qu’une fois sur deux. Facturée un euro pour deux ans à la livraison, le renouvellement du contrat à BMW ConnectedDrive est annoncé à 189 euros par an, un tarif néanmoins dégressif si l’on s’engage pour une durée plus longue (349 euros pour deux ans, 499 euros pour trois ans). BMW s’est employé à déployer de nombreux services, notamment une conciergerie accessible en permanence. La pertinence de BMW ConnectedDrive sera jugée à partir d’octobre prochain, date à laquelle la première génération de véhicules équipés arrivera en phase de reconduite. “Les remarques des clients sont plutôt bonnes, nous avons donc confiance en notre solution”, avance-t-on à la direction de BMW France.

Une deuxième piste complémentaire a été envisagée, BMW Live, soit un modèle de connexion à Internet qui repose sur la carte SIM qui se trouve dans le téléphone personnel du client. Par ce biais, ce dernier accède à une partie du service, dont l’information trafic en temps réel (V-Trafic), les bulletins météo, les flux RSS d’information et la possibilité de recevoir à distance des trajets depuis Google Maps.

Le constructeur communique également sur BMW Apps, une sous-fonction de BMW ConnectedDrive pouvant être acquise indépendamment, moyennant 275 euros. Là encore, il s’agit de profiter du smartphone du conducteur après avoir téléchargé l’application dédiée sur l’AppStore. En fait, le fonctionnement est identique à celui de l’AppRadio de Pioneer. Parmi les quelques applications disponibles à ce jour, on retrouve d’ailleurs Opeo et Calendrier, en plus d’une Web radio, des news ou des réseaux sociaux. Un schéma ouvert, qui laisse la liberté aux éditeurs de soumettre des projets d’application à la firme bavaroise. “On insiste sur l’ergonomie et la compatibilité à l’iDrive”, préviennent les représentants de la marque. Une exigence compréhensible dans la mesure où, sous le parapluie BMW ConnectedDrive, sont regroupées les notions de sécurité et de confort.

Chevrolet
L’info-divertissement prendra une toute autre dimension à partir de cet été et l’intégration du système Chevrolet MyLink dans la gamme. Une introduction qui se fera par la Cruze et l’Aveo. Derrière cette appellation, se cache une plateforme capable d’interagir avec le smartphone ou tout autre appareil du conducteur doté d’une mémoire de stockage, qu’il soit branché en USB ou connecté en Bluetooth. Depuis l’écran 7 pouces fabriqué par LG, l’utilisateur peut à loisir piloter le contenu multimédia, via une interface simplifiée à souhait, ou téléphoner en passant par le répertoire. “Les clients nous font savoir qu’ils possèdent des smartphones configurés exactement en fonction de leurs préférences. Pour eux, le système d’info-divertissement automobile idéal devrait étendre les capacités de leur smartphone plutôt que de tenter de les dupliquer. Et c’est exactement ce qu’est capable de faire MyLink”, expliquait Susan Docherty, présidente et directrice générale de Chevrolet Europe, lors de la présentation officielle au salon de Genève 2012. Un concept de connectivité qui ne s’étend néanmoins pas à Internet, pour le moment.

Kia
La solution du constructeur coréen se prépare. Aux Etats-Unis et en Asie, les ingénieurs collaborent, mais rien ne devrait bouger avant 2014-2015, selon les informations délivrées sur le salon de Genève par l’un d’entre eux. La plateforme fonctionne sous Android et reprend le Mirror Link de Nokia. “Nous poursuivons la phase de développement afin de simplifier encore l’interface”, expliquait l’ingénieur, qui pense que Kia optera finalement pour un câble de connexion plutôt que le canal Bluetooth, “car plus stable”. Le Coréen proposait dans son concept d’avoir recours à la technologie NFC (Near Field Communication) comme évolution possible. Celle-ci permettrait d’acheter facilement des services depuis un mobile ou de reconnaître des terminaux mobiles en tout genre.

Opel
Opel, d’une manière générale, se dit prêt à lancer des offres de services connectés à Internet. Cependant, la notion de sécurité prime. Par conséquent, la navigation libre sur Internet n’entre pas en ligne de compte, en raison du risque élevé de distraction du conducteur. Le plan consiste à installer des fonctions multimédias complètes et des services en utilisant le smartphone de l’utilisateur comme point de connexion, via Bluetooth, Wi-Fi ou USB. Ainsi, le coût de la connectivité sera défini par l’opérateur téléphonique. “Opel présentera un portefeuille complet de fonctions et applications qui couvrent tous les services possibles”, selon un porte-parole de la marque.

Peugeot
A l’instar de BMW, Peugeot se revendique comme un des pionniers de la voiture connectée. Le constructeur avance, en tous les cas, l’argument de l’importance de son parc existant, avec Peugeot Connect SOS et Connect Fleet, les boîtiers autonomes de communication. Pour la marque au lion, le passage de cap se fera avec la 208, qui lancera au cours de l’été – si le calendrier est respecté – sa nouvelle offre baptisée “Peugeot Connect Apps”. Un seul prérequis pour l’acheteur : opter pour l’écran tactile. L’option GPS, elle, ne change rien. Concrètement, il s’agit d’une interface véhicule par le biais de laquelle l’utilisateur peut accéder à des services connectés proposés sous forme d’applications.

Celles-ci sont validées selon la charte Peugeot. Au départ, il y en aura dix, dont quatre sont éditées par Michelin (Guide rouge, Guide vert, information trafic et météo), une par ViaMichelin (guidage) et une par les PagesJaunes. Deux se consacrent respectivement au parking et au carburant. Une autre, “Dis-moi où”, propose de créer une communauté de conducteurs et la dernière, “My Peugeot”, est bien connue pour assurer le suivi du client et de son véhicule. “Nous avons été très attentifs. Nos ingénieurs et ergonomes ont travaillé de telle sorte que les applications ne soient pas des sources de distraction, et certaines fonctions ne sont donc disponibles qu’une fois le véhicule à l’arrêt”, explique Hubert Tourny, chef de projet des services connectés Peugeot. Et il en sera de même pour toutes les futures applications. A noter qu’il ne sera pas possible de surfer librement.

Pour ce qui est de la connexion à Internet, Peugeot a fait appel à Bouygues Telecom qui l’approvisionne en clés USB 3G que le conducteur branche en façade dans l’habitacle. “Nous avons retenu ce modèle pour apporter une solution complète, simple, sans les contraintes techniques des smartphones et internationales.” En effet, le modèle mis en œuvre par Hubert Tourny couvre 17 pays européens, sans surcoût d’itinérance. Les prix d’abonnement ne sont pas encore arrêtés, mais des valeurs “plafond” ont été définies. “La première année ne coûtera pas plus de 350 euros et les suivantes pas plus de 150 euros”, assure le responsable. Selon les prévisions, 80 % des 208 seront équipées d’écrans à la commande, Peugeot Connect Apps pourrait donc afficher un taux de pénétration de 15 %. La constitution d’un magasin virtuel d’applications, accessible depuis la voiture, voire depuis son ordinateur personnel, pourrait encourager les adhésions.

Renault
L’histoire de la voiture connectée chez le constructeur français a débuté il y a un peu plus de dix ans, mais a vite été mise entre parenthèses. “Les gens n’étaient pas prêts à payer un abonnement pour un service d’appel d’urgence”, reconnaît Patrick Vergelas, directeur des projets transversaux de la gamme Renault. Mais la voiture connectée est depuis devenue “une tendance claire du marché mondial”, observe-t-il. Et le constructeur entend se positionner concrètement sur ce domaine de compétence. “Nous voulons démocratiser le concept de services connectés”, déclare le responsable. La première étape de cette stratégie a été un succès encourageant : 50 % des voitures sont commercialisées avec l’option Carminat TomTom Live. Le second chapitre s’annonce tout aussi prometteur. Avec sa tablette embarquée, R-Link, Renault devrait multiplier le nombre de services connectés qui s’adresseront à l’ensemble des clients, quel que soit leur profil. Il veut toucher les conducteurs, les gestionnaires de flotte, les assureurs, avec un portefeuille de solutions le plus adapté. “La vente d’applications s’impose comme une vraie rupture pertinente. Ce n’est pas forcément très profitable pour le constructeur car les coûts de développement sont élevés”, prévient Patrick Vergelas. Quid de la liaison avec un téléphone ? “Ce schéma est trop hasardeux” et prend en compte trop de facteurs techniques dans l’équation, fait comprendre le responsable. Qu’en est-il alors des prix ? Renault ne veut pas s’aligner sur les tarifs envisagés par Peugeot. Le plan serait de conserver un montant d’abonnement bien en deçà des 100 euros. Peut-être le service R-Link s’inspirera-t-il là des montants affichés par TomTom, soit 60 euros. Le fabricant de PND devrait pourtant progressivement disparaître des habitacles. En effet, la tablette R-Link, qui sera intronisée sur Zoe, équipera Clio avant de conquérir l’ensemble de l’offre Renault. TomTom Live sera relégué au rang d’application d’aide à la conduite.

Volvo
“Imaginez selon vous”, telle est la stratégie de marque du constructeur suédois qui développera désormais ses systèmes d’info-divertissement en se basant sur les attentes des clients. Pour ce faire, Volvo a renforcé ses équipes. Le constructeur est allé jusqu’à créer récemment un centre de R&D à Copenhague, pour lequel il a recruté une vingtaine d’anciens ingénieurs de Nokia spécialisés dans le domaine des interfaces homme-machine, priorité première de Volvo. Car à ce jour, en effet, les services télématiques connectés restent du domaine de la prospective chez le Suédois. Deux hypothèses ! Soit les ingénieurs suivront la piste de la connexion au mobile, soit ils élaboreront une plateforme intégrée au tableau de bord et s’apparentant à une tablette tactile intelligente. La seconde tient la corde. Elle se compléterait notamment d’une caméra tournée vers l’habitacle qui filmerait le conducteur et commanderait à l’écran d’afficher les informations dès lors que ses yeux s’y posent.

En plus, le dispositif reconnaîtrait le manipulateur, conducteur ou passager, et ajusterait en fonction la disponibilité des applications, de loisirs ou d’aide à la conduite.

En attendant, Volvo propose l’option Volvo on Call, un système d’appel d’urgence et d’assistance géolocalisée. L’application mobile de Volvo on Call informe en outre sur la localisation, l’autonomie restante, le chauffage démarrable à distance, la fonction verrouillage/déverrouillage du véhicule et le statut du véhicule, avec différentes alertes (ampoule cassée, niveau d’huile, révision à effectuer…). Facturée 500 euros pour les deux premières années puis 400 euros les suivantes, elle n’a qu’un faible écho auprès de la clientèle, de 1 à 40 % de pénétration selon les modèles de la gamme, alors que les équipements multimédias (GPS, Bluetooth…) concernent, quant à eux, une Volvo neuve sur deux.

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