Prévenir le risque routier
La conduite automobile est un facteur de risque avéré dans l’entreprise. Comme le constate l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise, en 2011, 5 330 182 journées de travail ont été perdues suite aux accidents de la route des collaborateurs, 466 accidents de mission ou de trajet ont été mortels, représentant près de 42 % de l’ensemble des accidents mortels en entreprise*.
Le premier risque que rencontre l’entreprise est d’ordre juridique. Au-delà de l’obligation légale d’assurer ses véhicules (la garantie minimum étant la Responsabilité Civile Automobile) l’entreprise doit appliquer le principe de prévention et de protection des travailleurs (Articles L4121-1 à L4121-4 du Code du travail).
L’importance que la loi accorde à la prévention est renforcée par l’obligation faite aux entreprises de tenir à jour un “Document Unique d’évaluation des risques - (D. U.)”, dans lequel sont consignés, par ordre d’importance, les risques auxquels sont exposés les salariés, et les moyens mis en œuvre pour les réduire, voire les supprimer. Le risque routier est très souvent identifié en tête de liste, la réponse concrète de l’entreprise consistant principalement à informer, sensibiliser et former les collaborateurs pour réduire la fréquence des accidents.
Le deuxième risque est bien évidemment humain. Les statistiques démontrent que pour 330 accidents déclarés, 300 concernent des accidents corporels mineurs, 29 des accidents corporels majeurs et 1 accident sera mortel. Réduire la fréquence, c’est donc réduire la possible occurrence d’un accident mortel.
Le risque économique est certain. Une étude menée par Arval sur un parc automobile de 620 véhicules pendant 4 ans révèle des écarts de performance importants entre les conducteurs. Ceux qui ont déclaré le plus de sinistres (16 au maximum) ont généré un coût de franchise 10 fois supérieur, eu 20 fois plus recours aux véhicules de remplacement et totalisé un budget prime + coûts d’accident 3 fois supérieur à celui du groupe de tête, n’ayant déclaré qu’un sinistre sur la période.
Heureusement, des solutions efficaces peuvent être mises en œuvre
La prestation assurance et la gestion intégrée des accidents par un intégrateur (type loueur) permettent de tirer parti de sa connaissance des réseaux automobiles, et de ses outils de diagnostic (photo expertise par exemple).
La première véritable étape d’un système de prévention des risques routiers commence avec un programme de sensibilisation des collaborateurs, fondé sur les rapports de sinistralité, l’analyse des causes et de leurs conséquences, et la mise en place d’une communication directe avec les conducteurs. De telles initiatives ont vu les coûts directs du risque routier diminuer de plus de 10 % dans le cas de l’entreprise citée plus haut.
En renforçant cette prise de conscience par des programmes structurés de prévention, incluant des communications ciblées sur des risques précis (téléphone, alcool, fatigue…) détaillant les compétences techniques pour mieux conduire, manœuvrer, et partageant les risques réels encourus par le collaborateur et l’entreprise, c’est à nouveau 10 % de réduction que l’on a observés.
Le gain le plus significatif a été obtenu à travers une formation des collaborateurs à la conduite éco-responsable, à la fois théorique et pratique. Grâce à cette appropriation des principes de “bonne conduite”, la proportion de collaborateurs sans accidents dans l’année est passée de 40 à 60 %, soit une réduction totale en valeur de plus de 30 % du coût total du risque routier !
La prévention du risque routier peut être vécue comme une obligation légale, ou un levier générateur d’économie. Elle prend tout son sens lorsqu’elle est construite autour de programme de conduite du changement des comportements, qui préserve le capital le plus précieux de l’entreprise : son capital humain.
* Source Eurogip Décembre 2012
Denis Férault, directeur d’Arval Consulting
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