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Pour Charge France, l'hybride rechargeable n'a pas sa place dans la décarbonation des transports

Publié le 3 septembre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
L’association réunissant les principaux opérateurs de recharge en France, ainsi qu’Alpitronic et Transport & Environment, appellent à tenir le cap de l’électrique. S’appuyant sur une étude du cabinet BCG, Aurélien de Meaux, président de Charge France, considère qu'il faut réduire la voilure sur les véhicules hybrides rechargeables.
Charge France
Pour Charge France, les véhicules hybrides rechargeables ne sont pas une bonne solution. ©Mercedes-Benz

"La réalité, c’est que les véhicules à batterie ont gagné la bataille", affirme Aurélien de Meaux, président de Charge France, l’association réunissant les 18 principaux acteurs de la recharge en France. En se basant sur la présentation d’une étude réalisée par le Boston Consulting Group (BCG) soulignant les vertus de l’adoption des véhicules électriques, le cofondateur et directeur général d’Electra a insisté sur l’importance de maintenir le cap fixé par l’Union européenne. "Il serait désastreux de revenir sur l’objectif d’un arrêt des ventes de véhicules thermiques en 2035", s’est inquiété Aurélien de Meaux. 

 

Le dirigeant d’Electra craint notamment que les véhicules hybrides rechargeables profitent d’une dérogation. "Certains constructeurs, sous couvert de neutralité technologique, souhaitent orienter le débat sur les PHEV, se désole le président de Charge France. Or, il ne faut pas se tromper de discussion, les hybrides rechargeables ne sont pas une solution et ne permettront pas d’atteindre les objectifs climatiques. Il faut se concentrer sur la technologie de demain et non se disperser."

 

 

Selon le cofondateur d’Electra, les conducteurs de PHEV rechargent beaucoup moins leur véhicule que ce qui est annoncé par les constructeurs. "Au lieu d'être à 30 g de CO2 par kilomètre, ces véhicules émettent plutôt 120 ou 150 g", avance Aurélien de Meaux. Pour appuyer ses propos, le président de Charge France se réfère aux chiffres présents dans l’étude BCG. Un PHEV roulerait 45 à 50 % du temps en électrique pour les particuliers et 10 à 15 % du temps pour une voiture hybride rechargeable de société. 

 

D’après le document, l’hybride rechargeable représente donc la motorisation qui consomme le plus d’énergie. À titre de comparaison, un véhicule essence consomme moins qu’un PHEV. Cela s'explique par le poids de leur batterie, mais aussi par leur réservoir plus petit qui nécessite de repasser à la pompe plus fréquemment. Cette motorisation émet ainsi deux fois plus de carbone qu’un véhicule entièrement électrique, sur l’ensemble de son cycle de vie.

 

Des véhicules électriques bien plus avantageux selon Charge France

 

Ainsi, l’étude réalisée par BCG vise à "remettre l’église au centre du village" pour le président de Charge France, en soulignant les vertus des véhicules à batterie. Dans un premier temps, le cabinet de consulting démontre qu’économiquement, un véhicule électrique est bien moins coûteux qu’un modèle essence et hybride rechargeable "dans 100 % des cas" et "permet jusqu’à 1 600 euros d'économie par an pour un ménage". Ensuite, technologiquement, les véhicules à batteries deviennent de plus en plus performants avec une autonomie moyenne pour les nouveaux modèles qui dépassent les 500 km et un temps de recharge réduit à près de vingt minutes.

 

Sans compter le réseau de bornes ultrarapides "qui se développe de manière spectaculaire", selon les experts de BCG, qui permettent de maintenir, d’après eux, les habitudes d’utilisation d’un thermique avec un modèle à batterie. Par ailleurs, en prenant en compte le mix énergétique, les véhicules électriques émettent, sur le Vieux Continent, trois fois moins de CO2 qu’un véhicule thermique. Dans l’Hexagone, le rapport d'émissions de carbone est divisé par neuf.  

 

 

D’un point de vue macroéconomique, l’augmentation du parc de véhicules électriques permettrait de limiter la dépendance de l’Union européenne aux hydrocarbures. L’électrification permettrait donc de diminuer de 15 % les importations européennes de pétrole d’ici 2035. Cela représenterait jusqu’à 45 milliards d’euros d’économie.

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