S'abonner
Services

Parkeon : "Nous sommes en négociations confidentielles avec des start-up"

Publié le 24 juin 2015

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
La croissance est toujours au rendez-vous chez Parkeon. Au lendemain du salon Parkopolis, Hubert Gervais, Global CSO et directeur des ventes de la division Smart City de Parkeon, prend le temps de décrypter les tendances et de partager la vision de l'entreprise française.

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Pour ceux qui ne le connaissent pas, que représente Parkeon, en chiffres ?

HUBERT GERVAIS. Nous sommes une entreprise franco-française, basée à Paris avec une unité de production située à Besançon. Elle assemble chaque année 20000 horodateurs, soit environ quatre fois plus que nos principaux concurrents. Nous exportons 85% de ce volume vers soixante pays. Actuellement, 200000 bornes de paiement sont en fonction, dont 14000 à New York et 8000 à Paris, sachant que nous fournissons 60% des plus grandes villes mondiales et sommes utilisés par 500000 personnes chaque jour. La vente de nos produits et solutions de gestions associées génère un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros, dont 70% provient des horodateurs et 30% des systèmes de billettiques.

JA. Au sortir de Parkopolis, que laisse présager le marché du stationnement ?

HG. Nous notons trois grandes tendances. En France, la loi de dépénalisation, ou autrement dit la décentralisation, va donner plus de pouvoir de gestion aux villes qui vont devoir adopter d'elles-mêmes des solutions de paiement à compter du 1er octobre 2016. Ensuite, nous relevons que les modes de paiement évoluent vers la carte bancaire et la technologie sans contact, NFC, qui encouragent, selon les statistiques, les automobiles à s'acquitter du montant de stationnement. Enfin, il y a la ville intelligente et sa propension à accroître le bien-être, la facilité de déplacement et le dynamisme d'un centre-ville.

JA. Compte tenu de ces éléments, quelles sont les priorités stratégiques de Parkeon ?

HG. En tant qu'entreprise internationale, nous avons déjà vu ces deux dernières tendances émerger. Nous y avons même contribué, à vrai dire. La digitalisation du système a créé des opportunités, notamment par l'exploitation de la méga-donnée. Nous venons, par exemple, de lancer l'application mobile Path to Park, qui propose de guider le conducteur vers une zone où il va trouver une place, qu'elle soit sur la voie publique ou en parking d'ouvrage.

JA. Mais qu'en est-il de l'évolution de l'horodateur ?

HG. Ils sont devenus de véritables kiosques d'information au-delà de leur mission première. Les utilisateurs peuvent consulter des informations géolocalisées et, depuis l'an passé, bénéficier de coupons de réduction à faire valoir dans les commerces environnants. Nous avons en effet construit un écosystème avec les associations de commerçants, les villes et les régies publicitaires, sur la base de notre expérience américaine. Le résultat est que nous avons quintuplé le taux de conversion des clients, qui, à 25%, se rendent dans une boutique partenaire pour consommer. Nous contribuons ainsi au dynamisme économique local.

JA. A l'instar de l'annonce récente de Drivy Parking, quid du parking social ?

HG. Parkeon a investi dans une division spécifique baptisée "Parkeon New Business Opportunities". Comme son nom le sous-entend, elle a pour mission d'étudier et de négocier des partenariats d'un genre nouveau par rapport à notre activité historique. Nous sommes en négociations confidentielles avec des start-up qui sont de toute évidence les créatrices d'innovation, mais en recherche de support structurant.

JA. Et pour les autres, plus traditionnels ?

HG. En amont de leur réflexion, nous prenons contact avec des promoteurs immobiliers ou encore des centres commerciaux pour leur proposer des solutions permettant de mettre un espace de stationnement à disposition selon des modalités définies. En réalité, tout n'est qu'une question de droits d'accès. Rappelons que 170000 places sont vacantes en journée dans Paris, alors que des automobilistes génèrent de la pollution à chercher sans trouver. Il faut changer les habitudes.

JA. Des idéaux, mais qu'attendez-vous des pouvoirs publics ?

HG. La loi de dépénalisation va apporter des évolutions positives, comme la possibilité d'installer des systèmes de reconnaissance de plaques d'immatriculation pour gérer les autorisations et facturations. Mais il faut que les appels d'offres publics soient plus ouverts à l'innovation. Les élus se focalisent sur le coût de détention, au détriment d'une logique de retour sur investissement en termes financier, sanitaire et de confort des citoyens.

JA. Vous parliez de digitalisation, mais qu'est-il prévu en ce qui concerne la connectivité ?

HG. Nous parlions de la  donnée des villes, en effet, mais nous n'avons pas évoqué le cas des constructeurs automobiles. Nous travaillons sur des développements pour être compatibles avec la norme MirrorLink, ainsi qu'Apple CarPlay et Google Android Auto. Nous avons réalisé une maquette d'écosystème avec un constructeur et des partenaires aux Pays-Bas, et espérons faire des annonces dans les mois à venir.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle