MySpin, le concept de connectivité ouvert

Beaucoup, pour ne pas dire l’ensemble des constructeurs, proposent déjà leurs propres solutions connectées (R-Link, MyLink…), qui, si elles se révèlent pertinentes, présentent logiquement les contraintes de tout système propriétaire. Des systèmes qui offrent à l’automobiliste l’accès à des applications, mais qui restent lourds à gérer pour leur mise au point, leur suivi, leur compatibilité… Un syndrome “Apple” dont Bosch a décidé de s’affranchir en proposant sa propre vision de la connectivité, un concept baptisé “MySpin”, une proposition faite aux constructeurs d’intégrer un smartphone et ses fonctionnalités plus simplement dans le véhicule… On ne parle pas là d’un “Mirror Link”, solution choisie par certains constructeurs, qui consiste à dupliquer l’écran du téléphone sur le combiné d’instruments, avec les soucis de taille d’image et de compatibilité automobile des applications qu’elle suscite… Et MySpin est aussi bien loin des solutions dispendieuses incluant un boîtier connecté avec sa propre carte SIM dans le véhicule, et qui donne accès à quelques applications développées par le constructeur. La solution de Bosch se situe à la croisée des chemins, prenant les avantages des deux technologies en vogue du moment, avec une intégration simple pour le constructeur. Concrètement, “il suffit d’installer un logiciel dans le combiné de bord, qui reconnaît le smartphone une fois branché”, détaille Franck Cazenave, directeur marketing et innovation de Bosch France. Ensuite, une petite application téléchargée sur le téléphone donne accès à l’univers connecté du véhicule. Dès lors qu’est lancée l’app MySpin (ou tout autre nom commercial choisi par le client constructeur), le contenu du smartphone apparaît sur le combiné de bord (musique, calendrier, utilitaires…), et les applications utilisent la connexion Internet du smartphone pour fonctionner. Autre gros avantage, c’est le constructeur qui choisit les applications dont il autorise l’accès à ses propres automobilistes, ce qui permet une véritable personnalisation par marque. Enfin, toutes les apps à apparaître dans l’univers MySpin font l’objet d’une adaptation “Car Mode”, les rendant facilement utilisables pour l’automobiliste (fonctions simplifiées, taille des boutons élargie…) et pilotables par l’écran tactile du véhicule. Cette adaptation est réalisée à la demande, soit par le constructeur, soit par les développeurs eux-mêmes, puisque Bosch met à leur disposition un kit de développement logiciel.

Fonctionnalités CRM potentielles

Le système est donc très ouvert, et évite au constructeur de créer ses propres applications propriétaires, de gérer leur évolution, leur compatibilité avec les futurs OS des téléphones, leur SAV… Le tout pour beaucoup moins cher !

Cerise sur le gâteau, et qui différencie encore la technologie Bosch d’un simple Mirror Link ou iPod Out.

Certains constructeurs en feraient même sans doute le point essentiel du système : MySpin, étant intégré au combiné de bord, est nécessairement connecté au réseau CAN du véhicule. A ce titre, il peut collecter et transmettre des informations liées au véhicule, comme le kilométrage, les infos OBD…, et devient ainsi un véritable outil de CRM (si accord du client), permettant de faire du marketing prédictif, du suivi d’entretien… Quand on sait combien le lien avec le client est essentiel de nos jours, la solution devrait séduire. Jaguar Land Rover présentera d’ailleurs son premier véhicule équipé début 2014, sous le nom de “In Control Apps”. Il est également question de proposer le système aux fabricants de combinés de seconde monte, qui n’auraient finalement qu’à installer le fameux “bout de logiciel” dans leur produit pour l’élargir à l’univers MySpin. La technologie se veut donc résolument ouverte, et sa démocratisation justifiera le développement des applications disponibles.