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Mieux innover, enjeu stratégique

Publié le 18 juin 2014

Par La Rédaction
4 min de lecture
Forte de 400 000 emplois, l’automobile s’avère stratégique en ces temps de désindustrialisation de notre pays. Se pose néanmoins la question de la capacité à refondre les procédés de fabrication.
Franck Chekki, directeur du marché Manufacturing, Trade & Services de Cegid.

En dédiant à l’automobile, directement ou indirectement, 5 projets parmi les 34 projets phares lancés par le gouvernement français, les pouvoirs publics expriment une volonté attendue par le marché. Pour la voiture du futur et notamment la voiture à pilotage autonome, les logiciels et systèmes embarqués ou encore les batteries longue durée, le gouvernement invite les acteurs à “unir leurs forces”, et donc à redynamiser l’activité de R&D comme levier de compétitivité. Des évolutions qui concernent aussi le monde des progiciels.

Toute la filière doit concourir

Renault et PSA Peugeot Citroën font partie des principaux déposants de brevets français, tout comme Faurecia et Valeo. Au global, outre l’apport en brevets, le budget de R&D de l’industrie automobile, malgré une baisse de quelques pourcents en raison de la crise actuelle, est le plus important en France, devant celui de l’industrie pharmaceutique et de la construction aéronautique. Par ailleurs, trois pôles de compétitivité situés sur trois territoires différents, Mov’eo, ID4Car et Véhicules du futur, ont pour objectif de dynamiser la recherche et d’accompagner les entreprises, notamment les PME, le long de leurs projets.

Avec plusieurs projets impulsés par ailleurs par le gouvernement, c’est une véritable “priorité nationale” qui se dessine pour préserver la spécificité de la France sur le marché mondial. En effet, les acteurs de la filière automobile doivent faire face à de nombreux défis, tant pour réduire les coûts et répondre aux exigences des pays émergents que pour répondre aux impératifs du développement durable. Pour assurer une efficacité globale, permettre des investissements dans tous les secteurs qui le nécessitent, il faut collaborer de façon efficace.

Concrètement, il s’agit, comme l’a exprimé le CESE (Conseil économique, social et environnemental) dans son rapport sur le sujet, de mieux travailler ensemble, d’inventer de nouveaux modes de travail pour aller vers la co-traitance et la co-conception entre tous les acteurs (constructeurs, équipementiers, TPE-PME innovantes). A ce titre, la plateforme collaborative, 3DMAT, est proposée par le pôle de compétitivité ID4Car, pour “faire émerger dans le Grand Ouest une filière numérique dédiée aux véhicules favorisant le maintien de l’industrie”.

Réinventer la fabrication

Parmi les défis à relever, on trouve la question des procédés de fabrication de la voiture du futur et du processus de conception de ces procédés, qui fait moins de bruit. En effet, les usines actuelles, et particulièrement en France, ont été conçues il y a déjà quelques décennies. Les nouvelles technologies embarquées, les nouveaux matériaux, etc., imposent, pour obtenir des coûts de production compétitifs et réduire le temps de mise sur le marché, de réinventer les procédés de fabrication et d’anticiper au mieux la demande et les capacités. Un constat fait par PSA pour la fabrication d’une nouvelle génération de moteurs et de systèmes de transmission qui imposait, selon la société, “d’apporter des modifications radicales dans le processus de fabrication”. Par ailleurs et sans que l’on connaisse son impact sur la filière automobile, la tendance actuelle de personnalisation des objets de consommation et de réduction des tailles de série devra également être prise en compte. Une société canadienne qui mène un projet, appelé “URBEE”, d’impression d’une voiture en 3D s’inscrit dans cette tendance. Un premier prototype a été présenté il y a quelques mois et en novembre dernier à Paris lors du 3D Printshow. Un second prototype est en cours de préparation avec, pour objectif, de traverser les Etats-Unis de part en part avec des performances annoncées qui font pâlir les constructeurs traditionnels.

Des logiciels essentiels

Peut-être moins impressionnantes que les images de la voiture du futur, les solutions de modélisation et de simulation d’usines numériques permettent la conception du procédé de fabrication en parallèle du processus de conception du produit, la réduction du “time to market”, mais aussi de substantielles économies du fait des simulations numériques réalisées en préalable à toute construction “en dur”. Définitivement, les logiciels sont un des leviers essentiels pour relever les défis de la filière automobile !

Franck Chekki
 

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