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L’ingénierie de PSA joue la transparence

Publié le 22 novembre 2013

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Dans le dur, le constructeur veut montrer qu’il ne ralentit pas l’effort d’investissement dans la R&D. Il a donc révélé les technologies à embarquer d’ici à la fin de la décennie.
A l’instar du prototype du programme OpEneR, le groupe travaille sur de multiples facettes de la voiture connectée, ajoutant l’efficience au confort.

Le 6 octobre dernier, le seul fait d’être journaliste ne suffisait pas. Il fallait montrer patte blanche pour espérer passer les portiques de sécurité qui séparent le monde réel, de l’univers des ingénieurs de PSA Peugeot Citroën. Fait rare, le constructeur avait, en effet, décidé de dévoiler une partie de sa feuille de route technologique. Et si c’est avec un film d’animation exposant leur vision à très long terme que les blouses blanches ont accueilli la poignée de privilégiés présents, ce sont des choses plus concrètes dont ils ont fait la démonstration.

Le fil rouge du parcours de l’exposition : la voiture connectée et communicante. La première étape s’arrêtait sur MyCar, l’application que PSA Peugeot Citroën s’apprête à lancer. Le but en est simple, à savoir proposer une solution universelle de communication entre l’automobile et le smartphone du conducteur (via Bluetooth ou WiFi), indépendante des systèmes d’exploitation. Une fois téléchargée dans le mobile, elle permet, entre autres, de paramétrer son véhicule avant le voyage (radio, liste de musiques, régulateur de vitesse, climatisation…), de sorte à le personnaliser par profil de conducteur. Les ingénieurs fiabilisent, en complément, un système d’identification automatique qui passera par une caméra.

La caméra, justement, fera son apparition dans les habitacles, selon une intégration en deux temps : en 2016, elle analysera le style de conduite et, à partir de 2017, elle ajoutera une liste complète de fonctions, dont la surveillance préventive du comportement physique, qu’il s’agisse de la distraction ou de la fatigue. Elle suivra pour cela l’orientation de la tête et le taux d’ouverture des yeux. D’ailleurs, par ses capacités, elle servira de “télécommande” pour le système embarqué, dès lors que de petits mouvements de tête suffiront à naviguer dans le menu.

Voiture autonome…

Les ingénieurs de PSA Peugeot Citroën ont également présenté des innovations dans le domaine de l’aide à la conduite. En réalité, il faut y voir les premiers tours de roues d’une voiture autonome du groupe. C’est, en tous les cas, le principe sur lequel a été conçu le programme “Traffic Jam Assist”, soit l’assistance à la conduite dans le trafic. Test à l’appui, le véhicule est capable de suivre et de s’adapter à son environnement, sans intervention humaine, par la “simple” exploitation des équipements déjà existants, comme cela a été vu chez Audi, Nissan ou Mercedes. Et à l’instar des autres constructeurs, PSA Peugeot Citroën vise une mise en application à la fin de la décennie. Actuellement, l’automatisation de la conduite fonctionne avec une transmission automatique, mais un responsable de l’ingénierie confie que le Français travaille sur une boîte mécanique à embrayage intelligent, à sortir d’ici quelques mois.

…et éco-conduite automatique

Enfin, il était question d’OpEneR, le projet mené avec Bosch et soutenu par l’Union européenne, qui entend apporter une optimisation de la consommation d’énergie par le véhicule. Il y a maintenant plusieurs années que l’Adas, le système évolué d’aide à la conduite, fait parler de lui, et PSA nous en livre, là, une application aboutie. Grâce aux données GPS et à une batterie de capteurs, le véhicule définit son environnement par anticipation. Vous cherchez à accélérer, la pédale se montre récalcitrante. La raison ? La voiture sait qu’à 200 mètres, la limitation de vitesse changera à la baisse. A l’approche de la zone, un petit moteur relié à un compresseur fera même vibrer la pédale de droite pour inviter à la conduite en roue libre. Après plus de 15 000 km parcourus en phase de test, le constructeur annonce une économie d’énergie de 10 à 15 %. Aucune date précise de commercialisation n’a été communiquée. En fait, ces journées servent à présenter aux directeurs du groupe, les avancées et leur potentiel sur le marché. En fonction des prévisions, le calendrier sera fixé.

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Premier mondial sur le LiFi

Jusqu’alors, la technologie du LiFi occupait davantage les revues scientifiques. Elle équipera prochainement les véhicules du groupe PSA Peugeot Citroën. Concept à demi-présenté en marge du dernier tournoi de Roland Garros, sous l’impulsion du groupe France Télévisions, le LiFi poursuit son avancée chez le constructeur, avec le concours de la start-up française Oledcom. De quoi s’agit-il ? De la transmission de données Internet par le simple faisceau lumineux d’une LED et non plus par le WiFi. Techniquement, la LED s’allume et s’éteint à une fréquence relevant du mégahertz (imperceptible à l’œil nu). Cela permettrait aux appareils mobiles, tels que les tablettes tactiles, moyennant une adaptation, d’accéder à la toile, juste en allumant le plafonnier. Une application qui intéresse aussi l’aviation civile et le transport ferroviaire.
L’avantage étant double : les vitesses de transfert de données sont 10 fois supérieures, et cela évite l’ajout d’une source d’onde radio dans l’habitacle.

 

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