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Les VTC Caocao ajournent leur montée en puissance à Paris

Publié le 11 mai 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Desservant la capitale depuis le mois de janvier 2020, la plateforme de VTC chinoise devait monter en puissance au printemps. Le calendrier a logiquement été décalé mais les ambitions demeurent intactes.
La plateforme Caocao est une propriété du groupe Geely. Elle utilise donc des concessions Volvo et Lotus pour une partie de sa logistique.

 

Tout avait été planifié, mais le confinement a provoqué un coup d'arrêt. Après son introduction sur la place parisienne, le 2 janvier 2020, Caocao, la plateforme de VTC d'origine chinoise, n'a pas pu suivre le rythme de croissance de parc qu'elle s'était fixée. Parvenue à mettre en service 75 exemplaires de ses véhicules électriques dotés de prolongateur d'autonomie, dès février, le total de 300 unités ne sera pas atteint au printemps comme prévu.

 

"En raison de la crise, nous avons décalé notre calendrier, nous allons ajouter progressivement des véhicules sur la route, mais nous ne devrions parvenir à 300 unités qu'à la fin de l'année 2020", a confirmé Verushka Becquart, la directrice du développement, du marketing et de la communication de la filiale hexagonale de Caocao. Elle précise néanmoins qu'une large partie de la future flotte a été stockée sur des parcs logistiques et dans des concessions parisiennes et londoniennes de Volvo et Lotus, les deux marques détenues par le groupe Geely, actionnaire majoritaire de Caocao. Des bases avancées censées raccourcir les délais de mises à la route progressives.

 

Avant le confinement, nous apprenions que les représentants de Caocao menaient des tractations avec ceux de DriveOne, la société de location longue durée spécialisée dans les VTC. Un dossier en attente d'une issue à cause de la paralysie du pays, mais dont on sait que les enjeux portent sur une prestation globale, comprenant la gestion des recrutements. Pour mémoire, l'opérateur chinois privilégie les chauffeurs indépendants et les sociétés prestataires.

 

VTC by design

 

A défaut d'activer des véhicules, Caocao s'attache à soigner sa communication. La société a une belle carte à jouer. Elle a débarqué en France avec pour principal argument de disposer d'une vitre transparente de séparation entre le chauffeur et les passagers pour la sécurité physique des usagers et le respect de la confidentialité des conversations. Cet équipement prend une importance bien plus grande à l'heure de la sortie du confinement. "Nous sommes la seule compagnie de VTC à en faire un standard sur l'intégralité des véhicules en circulation, relève Verushka Becquart. L'architecture avec un sol plat et des banquettes facilite en plus le nettoyage", explique-t-elle.

 

L'entreprise compte près de 30 millions d'abonnés, dans 51 villes de Chine. Elle assure 1 million de trajets par jour. En France, tout reste à faire. Caocao va miser sur l'esthétique des véhicules en premier lieu pour attirer l'attention, tout en menant une campagne de communication en ligne. Un accord avec un ou plusieurs médias serait en passe d'aboutir. Mais la filiale de Geely n'oublie pas ce qui fait la norme dans le secteur, elle va donc comme Uber, Lyft, Bolt et autre Kapten recourir à des offres agressives, en second lieu. Verushka Becquart confirme que tous les nouveaux utilisateurs bénéficieront de 50 euros de pouvoir d'achat pour "encourager la consommation" du service.

 

Ce qui pose forcément la question de la rentabilité du modèle économique dans la durée, le véritable casse-tête des sociétés de la filière. Verushka Becquart fait valoir une maîtrise complète de la chaine de valeur. Repoussant les limites des compagnies de VTC traditionnelles, Caocao a pris le temps de développer le véhicule selon les contraintes du métier. La motorisation, l'aménagement du poste de conduite et le confort de l'espace passagers – qui peut accueillir jusqu'à 6 personnes – sont autant d'éléments qui attestent de cette logique de "VTC by design". "La concurrence continue de fonctionner avec des véhicules particuliers, nous allons démontrer que la rentabilité est au rendez-vous quand une plateforme a recours à des véhicules pensés pour la mobilité partagée", soutient Verushka Becquart. Il faudra attendre 2021 et la pleine dimension pour jauger.

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