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Les trottinettes en libre-service dans la capitale, c’est "non"

Publié le 3 avril 2023

Par Jean-Baptiste Kapela
5 min de lecture
Le sort des trottinettes électriques en libre-service dans la capitale a été scellé lors d’une consultation organisée par la mairie de Paris, dimanche 2 avril 2023. 89 % des votants se sont prononcés pour ne pas les maintenir. Un scrutin qui ne fait pourtant pas l’unanimité.
À partir du 1er septembre 2023, les opérateurs de trottinettes en libre-service devront se retirer de Paris. ©Adobe Stock / Studio Laure

Elles font presque partie du décor pour tous les citadins. Mais à partir du 1er septembre 2023, les trottinettes en libre-service devraient disparaître des trottoirs et des routes parisiennes. Il s’agit là, du résultat de la consultation annoncée en début d’année par la maire de Paris, Anne Hidalgo et organisé le 2 avril 2023.

 

En effet, 89,83 % des votants se sont opposés dans les urnes au maintien du service dans la capitale. Néanmoins, il faut préciser que ce scrutin n’a pas attiré massivement les personnes inscrites sur les listes électorales, puisque seulement 7,45 % d’entre eux se sont déplacés.

 

Notons qu'Anne Hidalgo avait déjà prévu de ne pas renouveler les contrats avec les opérateurs : Lime, Dott et Tier. Pourtant, avec cinq autres opérateurs, ces derniers ont récemment signé une charte d’engagement, inspirée des réglementations en vigueur dans certaines agglomérations. Ainsi, ils prévoient, par exemple, de brider la vitesse de leurs trottinettes, de contrôler l’âge des clients ou encore de sanctionner les stationnements gênants.

 

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D'autre part, les opérateurs s'engagent à prolonger la durée de vie des engins et à recycler les batteries tout en déposant les trottinettes via des voitures électriques ou encore des vélos-cargos. Pour espérer faire pencher la balance à leur avantage, selon Le Monde, les différents opérateurs ont fait une intense campagne sur les réseaux sociaux… Sans succès.

 

Un scrutin contesté

 

Le scrutin est loin de faire l’unanimité. Si les opérateurs "prennent acte" de la décision des 103 000 parisiens, ayant voté "non", ils regrettent le système mis en place. "Nous sommes très déçus du résultat. Nous travaillons avec Dott et Tier, et ils vont être très impactés par cette décision. Il s’agit d’un moyen de transport très apprécié et très utilisé et c’est une très mauvaise nouvelle pour nous, se désole David Koral, directeur des partenariats chez Freenow, plateforme MaaS (Mobility as a service). Je pense qu’il faut plutôt interpréter la "non-participation". Il y a eu un manque d’information, les Parisiens ne savaient pas forcément qu’il y avait une consultation, et pour les autres, ce n’était pas un sujet qui nécessitait de se déplacer vers les urnes. En fait, ceux qui se sont déplacé, sont ceux qui étaient radicalement contre."

 

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Pour Freenow, Paris représente près de 90 % de ses utilisateurs et l’usage des nouvelles mobilités sur l'application constitue entre 15 % et 20 % des trajets. Dans ce domaine, la trottinette électrique représente 70 % des trajets. "C’est d’autant plus décevant que la trottinette électrique commençait à trouver son public. D’une année sur l’autre, nous avions une augmentation de 60 % du trafic en trottinette", observe David Koral. Il estime par ailleurs qu’au-delà du 1er septembre 2023, les trajets devraient se reporter sur d’autres modes de transport tels que le scooter ou le vélo électrique. Mais il est dans l’incapacité de quantifier les pertes potentielles pour la plateforme.

 

Une contestation qui s'étend au gouvernement. Clément Beaune, ministre des Transports, conteste vivement le scrutin parisien. Si la maire de Paris en conférence de presse qualifie le vote de "victoire de la démocratie locale" et de "belle journée pour la démocratie", de son côté l’ex-député d’Île-de-France s’insurge sur BFM TV : "Il s’agit d’un taux de participation humiliant. Un vote ignoré et boudé par l’immense majorité des Parisiens. Pour un premier vote en neuf ans, cela se termine par un scrutin au rabais". Au micro d’Europe 1, le ministre avait déjà fait savoir son opposition à ce scrutin, assurant qu'"au lieu de faire pour ou contre, il est possible de faire pour, avec des règles."

 

Plan d'action national pour mieux encadrer la pratique

 

Interdiction de circuler pour Paris, et encadrement réglementaire pour les autres. Clément Beaune a ainsi lancé un plan d’action national, le 29 mars 2023, pour mieux contrôler l’usage des trottinettes électriques. Cet ensemble de règlements prévoit, entre autres, de relever l’âge minimal d’utilisation des engins de 12 à 14 ans ; de passer les amendes de 35 euros à 135 euros si les véhicules circulent sur des voies prohibées ; d’ajouter, sur les engins, des feux stop et des clignotants ; mais aussi de sanctionner les utilisateurs qui sont à deux sur une même trottinette. Cependant, rien n’est prévu en ce qui concerne le port du casque. Des mesures approuvées par les opérateurs de trottinettes électriques en libre-service.

 

D’autre part, via ce plan national, Clément Beaune compte fonder un "observatoire des micromobilités". Une entité qui doit réunir, selon les propos du ministre des Transports relayés par le quotidien 20 Minutes, "des membres de tous bords politiques, associatifs et professionnels". Cet observatoire devra publier des chiffres, que ce soit sur la décarbonation ou sur l’accidentologie. En parallèle, "une campagne de préventions sur les risques" sera menée selon les explications de Clément Beaune. Actuellement, les opérateurs de trottinettes en libre-service couvrent près de 200 villes dans l’Hexagone.

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