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Les mutuelles progressent et affichent leurs revendications

Publié le 1 mars 2013

Par Armindo Dias
3 min de lecture
Les recettes des mutuelles en assurances dommages ont progressé de 3,2% en 2012. Ces dernières ne souhaitent pourtant pas que certains projets de loi ou refontes de directives entrent en vigueur en l'état. Les gestionnaires de sinistres et les experts pourraient aussi à terme être considérés comme des intermédiaires en assurance !
Gérard Andreck, président du Gema.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas au Groupement des entreprises mutuelles d'assurance, ou Gema*. En effet, si en 2011, les recettes des mutuelles en assurances dommages ont progressé plus vite que celles de la profession dans son ensemble, il n'en a pas été de même en 2012. Leur chiffre d'affaires en assurances dommages a enregistré une hausse de 3,2%, à 12,85 milliards d'euros, alors que la croissance pour l'ensemble de la profession a été d'environ 4%. Leur nombre de sociétaires n'a par ailleurs enregistré qu’une croissance nette de 0,5% (+102000 sociétaires sur 2012, contre +340000 sur 2011). Le Gema totalisait quand même 20,8 millions de sociétaires en auto, MRH et RC à la fin 2012 !

Frilosité des sociétaires

"Un adhérent a souhaité assainir son portefeuille et les sociétaires sont beaucoup plus frileux en matière d'IARD", explique Gérard Andreck, le président du Gema. Si les consommateurs ont acheté moins de véhicules neufs l'an dernier, ils ont aussi étudié plus attentivement les niveaux de garanties dans l'espoir de réaliser quelques économies. La crise n'y est bien sûr pas pour rien. Les mutuelles vont néanmoins suivre d'autres dossiers d'importance dans les prochains mois. Certains projets de loi et refontes de directives les inquiètent.

Une liberté totale de résiliation

En France, elles suivent tout particulièrement le projet de loi sur la consommation sur lequel travaille Benoît Hamon, le ministre délégué à la Consommation. Il pourrait inclure une disposition instaurant une liberté totale de résiliation de contrat, une nouvelle réglementation qui n'a pas lieu d'être, selon le Gema. Ce dernier estime en effet que la tacite reconduction actuelle ne constitue pas une gêne pour les assurés. Ces derniers pourraient par ailleurs pâtir de la mise en place d'un texte permettant de résilier son contrat d'assurance à tout moment dans l'année. "Ils pourraient avoir à subir des hausses dans la mesure où cela entraînerait forcément de nouveaux coûts de gestion pour les assureurs", prévient Gérard Andreck.

Une généralisation de l'intermédiation

Au niveau européen, les mutuelles suivent de très près les discussions actuellement en cours au Parlement européen sur le projet de refonte de la directive sur l'intermédiation en assurance, dite "directive DIA2". Le texte rédigé par la Commission vise à englober tous ceux qui, de près ou de loin, font métier d'intermédiation en assurance. Seraient ainsi concernés les agents et courtiers d'assurance, mais aussi les gestionnaires de sinistres et les experts. Bref, un mélange des genres qui n'a pas lieu d'être, selon le Gema. Mais l'organisation n'est pas seule sur cette longueur d'onde. Les parlementaires européens proposent de confirmer la présence de la vente par Internet dans le champ de la directive, mais de ne pas y faire entrer les gestionnaires de sinistres et les experts.

*Ce syndicat professionnel compte plus d'une quarantaine de sociétés adhérentes (Maaf, Macif, Maif, Matmut, GMF…).

14 %
Selon le Gema, c'est le pourcentage de contrats automobiles qui font chaque année l'objet d'une résiliation pour une raison ou pour une autre (vente ou vol du véhicule, mise hors service du véhicule, résiliation à l'échéance annuelle, décès du sociétaire, non-paiement des cotisations…).

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