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Les bancassureurs progressent et restent performants

Publié le 9 juillet 2012

Par Armindo Dias
6 min de lecture
Si les mutuelles sans intermédiaires – MSI – s’accaparent toujours le gros du marché de l’assurance auto et deux-roues en France, leur part de marché ne cesse aussi de reculer au profit des bancassureurs, révèle la dernière étude du cabinet de conseil Facts & Figures. Les bancassureurs affichent en outre les meilleurs ratios combinés.
Cyrille Chartier-Kastler, président-fondateur de Facts & Figures.

Il n’y a pas de doute ! Le multi-équipement est plus que jamais d’actualité dans le secteur de la bancassurance. En effet, cette dernière ne cesse de gagner des parts de marché en assurances auto et deux-roues en France (particuliers + flottes). Facts & Figures vient de le rappeler à l’occasion de la livraison de la deuxième édition de son baromètre des assurances dommages (“Assurances 2012 des Assurances Dommages”). La part de marché des bancassureurs en chiffre d’affaires a progressé de 0,4 point entre 2009 et 2010, à 9,4 %, alors que celle des MSI s’est contractée dans les mêmes proportions, à 42,8 % (les premiers ont réalisé un peu plus de 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires et les secondes un peu plus de 7,8 milliards d’euros).

Politique tarifaire modérée chez les MSI

“Les MSI ont vu leur part de marché se réduire du fait d’une politique tarifaire modérée”, explique Cyrille Chartier-Kastler, le président-fondateur de Facts & Figures. Leurs primes font d’ailleurs toujours partie des plus basses du marché : elles sont en moyenne de 323 euros chez les MSI, contre 326 euros chez les bancassureurs, 428 euros chez les compagnies faisant de la vente en directe et enfin 434 euros chez les assureurs traditionnels. La moyenne pour l’ensemble des acteurs s’établit à 349 euros (voir tableau pour le positionnement de chacun des acteurs). Mais attention : les bancassureurs ne gagnent pas uniquement du terrain en termes de chiffre d’affaires. Ils affichent aussi des niveaux très élevés de captation d’affaires nouvelles nettes par rapport à leur volume de contrats.

Niveau de captation élevé chez les bancassureurs

Facts & Figures estime qu’ils se sont accaparés 35,3 % des 558 300 nouvelles affaires nettes comptabilisées en 2010 par toute la profession auprès des seuls clients particuliers. Les bancassureurs captent ainsi trois fois plus d’affaires nouvelles nettes par rapport à leur part de marché en contrats (13,6 %). Le solde de la croissance du portefeuille a bénéficié aux compagnies adeptes de la vente en directe à hauteur de 5,6 % et aux MSI à hauteur de 62,6 %, réseaux de distribution qui affichent des parts de marché en contrats, de, respectivement, 2,1 % et 60,8 % (il y avait 36,3 millions de contrats d’assurance auto et deux-roues de particuliers en France à la fin 2010, selon Facts & Figures). “Les MSI ne perdent donc pas de contrats”, souligne Cyrille Chartier-Kastler. Les assureurs traditionnels ? Ils n’ont pas profité de la croissance du portefeuille : leur production nette a reculé de 3,5 % alors que leur part de marché en volume s’élève à 19,9 % (voir tableau pour connaître les grands vainqueurs et perdants de cette croissance nette de portefeuille). Leur hausse de chiffre d’affaires a donc moins reposé sur une croissance de leur portefeuille de contrats que sur une augmentation des tarifs. Leurs ratios combinés restent en outre plutôt élevés, à l’inverse des bancassureurs.

Les bancassureurs affichent les meilleurs ratios combinés

“Les bancassureurs font partie des professionnels qui affichent les meilleurs ratios combinés nets”, confirme le président-fondateur de Facts & Figures. Ils affichaient un ratio combiné net de 103 % en 2010 (100,8 % en 2009), contre 105,4 % chez les MSI (108,8 % en 2009), 106 % chez les réseaux de salariés (108,8 % en 2009), 106,2 % chez les courtiers (110,5 % en 2009), 107,1 % chez les compagnies positionnées sur la vente en directe (108,5 % en 2009) et enfin 107,9 % chez les agents généraux (110,6 % en 2009). Bref, les bancassureurs gagnent du terrain et sont en plus très performants… En tout cas un peu plus que leurs concurrents : le ratio combiné est un indicateur qui permet de mesurer la rentabilité technique d’un assureur, les dépenses étant supérieures aux recettes si le ratio dépasse 100 % (il s’obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d’affaires total, et ce, au titre des seules opérations d’assurance). Cela pourrait pourtant évoluer.

Des primes en hausse de 2 à 3 %

Le cabinet de conseil estime que tous les opérateurs sont “au taquet” en matière d’assurance auto et deux-roues pour particuliers alors que le secteur devrait encore assister dans les prochains mois à la poursuite de la “dérive” du coût des indemnisations des accidents corporels ainsi qu’à la hausse du prix des pièces détachées. Il estime à partir de là que les primes d’assurance devraient croître de 2 à 3 % sur 2013. “Les pouvoirs publics devraient peut-être se pencher avec un peu plus de conviction sur le marché des pièces détachées et envisager de barémiser le coût d’indemnisation des préjudices corporels”, suggère Cyrille Chartier-Kastler. En attendant, les assureurs vont chercher à optimiser le prix de revient de leur offre d’assurances et les assurés, notamment professionnels, à trouver les prix les plus compétitifs du marché. Des économies importantes sont encore envisageables auprès des assureurs, mais aussi des courtiers.

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ZOOM - Cotisations en hausse et meilleures performances

L’assurance française a globalement tenu le choc en 2011. En effet, malgré la crise, elle a enregistré un recul de cotisations de seulement 8 %, à 190 milliards d’euros. Sur la période, le secteur a donc fait mieux qu’en 2008 (183,2 milliards d’euros). Les deux grands domaines d’intervention de l’assurance ne sont en outre pas à mettre dans le même panier. Pour preuve : si les cotisations des assurances de personnes – elles regroupent bien sûr l’assurance-vie – ont chuté de 12 %, à 142,1 milliards d’euros, celles des assurances de biens et de responsabilité ont progressé quant à elles de 4 %, à 47,9 milliards d’euros (28,7 milliards avec des particuliers et 19,2 milliards avec des professionnels). Et la seule branche automobile y a grandement contribué ! Les cotisations s’y sont élevées à 19 milliards d’euros, en hausse de 3,5 % par rapport à 2010 (+ 3 % sur les cinq premiers mois de 2012). “Nous avons assisté à une baisse du nombre de sinistres, mais aussi à une hausse de leur coût moyen”, souligne Bernard Spitz, le président de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). Les assureurs n’ont donc pas enregistré de baisse des prestations versées entre 2010 et 2011. Côté ratio combiné net, il y a eu en revanche une nette amélioration entre les deux derniers exercices. Il est passé de 106 % en 2010 à 103 % en 2011 (99 % pour toutes les branches des assurances de biens et de responsabilité).
 

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